HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 47

  Chapitre 47

[6,47] Τοῖς δὲ πατρικίοις ἐν μὲν τῷ παραυτίκα ταραχὴ ἐνέπεσε πολλὴ καὶ ἔκπληξις, καὶ ὡς αὐτίκα δὴ μάλα τῶν ἀποστατῶν ἅμα τοῖς ἀλλοεθνέσι πολεμίοις ἐπὶ τὴν πόλιν ἡξόντων δέος. ἔπειθ´ ὡς ἐξ ἑνὸς παρακελεύσματος ἁρπάσαντες τὰ ὅπλα σὺν τοῖς οἰκείοις ἕκαστοι πελάταις, οἱ μὲν ἐπὶ τὰς ὁδοὺς ἃς ἥξειν ἐνόμιζον τοὺς πολεμίους παρεβοήθουν, οἱ δ´ ἐπὶ τὰ φρούρια φυλακῆς ἕνεκα τῶν ἐρυμάτων ἐξῄεσαν, οἱ δ´ ἐν τοῖς προκειμένοις τῆς πόλεως πεδίοις ἐστρατοπεδεύοντο· ὅσοι δὲ διὰ γῆρας ἀδύνατοι τούτων τι δρᾶν ἦσαν ἐπὶ τοῖς τείχεσιν ἐτάξαντο. ἐπεὶ δὲ τοὺς ἀποστάτας κατέμαθον οὔτε τοῖς πολεμίοις προστιθεμένους οὔτε τὴν χώραν δῃοῦντας οὔτε ἄλλο βλάπτοντας οὐδὲν τι καὶ λόγου ἄξιον, τοῦ δέους ἐπαύσαντο· καὶ μεταθέμενοι τὰς γνώμας, ἐφ´ οἷστε διαλλαγήσονται πρὸς αὐτούς, ἐσκόπουν· καὶ ἐλέχθησαν ὑπὸ τῶν ἡγουμένων τοῦ συνεδρίου λόγοι παντοδαποὶ καὶ πλεῖστον ἀλλήλων διάφοροι, μετριώτατοι δὲ καὶ πρεπωδέστατοι ταῖς παρούσαις τύχαις, οὓς οἱ πρεσβύτατοι αὐτῶν ἔλεξαν διδάσκοντες, ὡς οὐδεμᾷ κακίᾳ πεποίηται τὴν ἀπόστασιν ἀπ´ αὐτῶν δῆμος, ἀλλὰ τὰ μὲν ὑπὸ τῶν ἀναγκαίων συμφορῶν βιασθείς, τὰ δ´ ὑπὸ τῶν συμβούλων ἐξηπατημένος, ὀργῇ δὲ μᾶλλον λογισμῷ τὰ συμφέροντα κρίνων, οἷα ἐν ἀμαθεῖ πλήθει γίγνεσθαι φιλεῖ· ἔπειθ´ ὅτι συνοίδασιν αὑτοῖς κακῶς βεβουλευμένοις οἱ πλείους καὶ ζητοῦσιν ἀναλύσασθαι τὰς ἁμαρτίας εὐσχήμονας ἀφορμὰς λαμβάνοντες· τὰ γοῦν ἔργα δρῶσιν ἤδη μετεγνωκότων, καὶ εἰ λάβοιεν ἐλπίδα χρηστὴν περὶ τοῦ μέλλοντος χρόνου, ψηφισαμένης αὐτοῖς ἄδειαν τῆς βουλῆς καὶ διαλλαγὰς ποιησαμένης εὐπρεπεῖς, ἀγαπητῶς τὰ σφέτερα δέξονται. ἠξίουν τε ταῦτα παραινοῦντες μὴ χείρους ὀργὴν εἶναι τῶν κακιόνων τοὺς κρείττονας, μηδ´ εἰς ἐκεῖνον ἀναβάλλεσθαι τὸν χρόνον τὰς διαλλαγάς, ὅτε νοῦν ἔχειν ἀναγκασθήσεται τὸ ἀνόητον, τῷ μείζονι κακῷ τοὔλαττον ἰᾶσθαι ὅπλων παραδόσει καὶ σωμάτων ἐπιτροπῇ τὴν ἐλευθερίαν ἀφαιρεθὲν αὐτὸ ὑφ´ ἑαυτοῦ· ταῦτα γὰρ ἐγγὺς εἶναι τοῦ ἀδυνάτου· μετρίως δὲ χρησαμένους ἀρχηγοὺς τῶν συμφερόντων βουλευμάτων γενέσθαι καὶ προτέρους ἐκείνων ἐπὶ τὰς διαλλαγὰς χωρεῖν ἐνθυμουμένους, ὅτι τὸ μὲν ἄρχειν καὶ ἐπιτροπεύειν τοῖς πατρικίοις ὑπάρχει, φιλότητος δὲ καὶ εἰρήνης - - - τοῖς ἀγαθοῖς. τὸ δ´ ἀξίωμα τῆς βουλῆς οὐκ ἐν τῷδε μάλιστα ἐλαττώσεσθαι ἀπέφαινον, ἐν μάλιστα τὰς ἀναγκαίας συμφορὰς γενναίως φέροντες ἀσφαλῶς πολιτεύσουσιν, ἀλλ´ ἐν δυσοργήτως ταῖς τύχαις ὁμιλοῦντες ἀνατρέψουσι τὸ κοινόν. ἀνοίας δ´ ἔργον εἶναι τῆς εὐπρεπείας ὀρεγομένους τῆς ἀσφαλείας ὑπερορᾶν· ἀγαπητὸν μὲν γὰρ ἀμφοῖν τυγχάνειν, εἰ δ´ ἐξείργοιτό τις θατέρου, τὰ σωτήρια τῶν εὐπρεπεστέρων νομιστέα ἀναγκαιότερα. τέλος δ´ ἦν τῶν ταῦτα παραινούντων, πρέσβεις ἀποστέλλειν τοὺς διαλεξομένους τοῖς ἀφεστηκόσι περὶ φιλίας, ὡς οὐδὲν αὐτοῖς ἡμάρτηται ἀνήκεστον. [6,47] V. D'abord les patriciens épouvantés d'un soulèvement si général, commencèrent à appréhender qu'à la première occasion les mécontents ne se joignissent aux ennemis du dehors pour venir attaquer Rome même. Ensuite tous prirent les armes de concert, eux, leurs amis et leurs clients, comme si on leur en eût donné le signal. Les uns gardaient les avenues par où ils croyaient que les ennemis pourraient fondre sur la ville. Les autres se mirent en garnison dans les forts. D'autres se campèrent dans les plaines devant la ville, et ceux que leur âge mettait hors d'état de sortir, demeuraient sur les remparts pour les défendre. Mais quand on vit que loin de se joindre à l'ennemi les révoltés s'abstenaient même de ravager les terres et ne faisaient aucun dégât considérable, on fut bientôt délivré de toute crainte. VI. Alors on changea de sentiment, et on délibéra sur les moyens de ménager une réconciliation entre le peuple et les patriciens. Les chefs du sénat ouvrirent là-dessus plusieurs avis, mais tout à fait opposés. Les plus âgés prenaient un parti modère et convenable à la situation des temps. Ils représentèrent que si le peuple se soulevait, c'était moins par méchanceté que par de mauvais conseils et par la nécessité où ses propres malheurs l'avaient réduit ; que la colère y avait plus de part que le raisonnement, qui n'est guère consulté par la multitude en de pareilles rencontres ; et que la plupart sentant qu'ils avaient pris un mauvais parti, ne cherchaient qu'une honnête occasion de réparer leurs fautes : que puisqu'ils donnaient déjà des marques de repentir, il y avait apparence que pour peu qu'on les attirât par de bonnes espérances pour l'avenir, ils reviendraient volontiers chez eux, si le sénat leur accordait l'impunité et ne leur proposait que des conditions honnêtes. Que les sénateurs étant élevés au-dessus des autres par leur dignité, ils ne devaient pas se rabaisser par trop de colère ni différer la réconciliation jusqu'à ce que la populace insensée fût contrainte de devenir sage, ou de remédier à un petit mal par un plus grand, ou de rendre les armes, ou de se livrer elle-même sous la servitude, ce qui était en quelque façon impossible. Que si les sénateurs voulaient user de quelque modération, c'était à eux à donner de bons conseils, et à ménager les premiers un accommodement. Qu'ils devaient être persuadé que s'il appartient aux patriciens de commander et de gouverner, c'est le fait des gens de bien de chercher la paix et d'entretenir l'union dans l'état. Que s'ils prenaient un parti sûr et qu'ils portassent généreusement un malheur nécessaire, ils ne donneraient pas tant d'atteinte à la dignité du sénat qu'en s'exposant eux-mêmes à renverser la république par leur opiniâtreté, et qu'il n'appartenait qu'à des insensés de négliger la sûreté et le salut du public pour se tenir trop fermes sur le point d'honneur. Qu'à la vérité il serait à souhaiter qu'ils pussent conserver en même temps et la république et leur point d'honneur ; mais que dans l'impossibilité de maintenir l'un et l'autre, le salut du public méritait d'être préféré comme le plus nécessaire. Enfin la conclusion de leurs remontrances fut d'envoyer une ambassade aux mécontents pour leur faire des propositions de paix, tandis que le peuple n'avait encore commis aucune faute qui ne pût se réparer.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009