[6,42] Ταῦτ´ εἰπόντος αὐτοῦ πᾶς ὁ δῆμος ἄσμενος
ἀκούσας ὡς οὐδὲν ἔτι φενακισθησόμενος ὑπέσχετο
συνάρασθαι τοῦ πολέμου, καὶ γίνεται δέκα στρατιωτικὰ
τάγματα, ἐξ ἀνδρῶν τετρακισχιλίων ἕκαστον. τούτων τρία
μὲν ἑκάτερος τῶν ὑπάτων ἔλαβε καὶ τῶν
ἱππέων ὅσον ἑκάστῳ προσεμερίσθη· τὰ δὲ τέτταρα καὶ
τοὺς λοιποὺς ἱππεῖς ὁ δικτάτωρ. καὶ αὐτίκα
παρασκευασάμενοι ᾤχοντο διὰ τάχους ἐπὶ μὲν Αἰκανοὺς
Τῖτος Οὐετούριος, ἐπὶ δ´ Οὐολούσκους Αὖλος Οὐεργίνιος,
αὐτὸς δ´ ὁ δικτάτωρ Οὐαλέριος ἐπὶ Σαβίνους, τὴν δὲ
πόλιν ἅμα τοῖς γεραιτέροις καὶ ὀλίγῳ τινὶ στρατεύματι
ἀκμαίῳ Τῖτος Λάρκιος ἐφύλαττεν. ὁ μὲν οὖν Οὐολούσκων
πόλεμος ταχεῖαν τὴν κρίσιν ἔλαβε· πλήθει
γὰρ ὑπεραίρειν πολὺ νομίσαντες τῶν προτέρων κακῶν
ἀναμνησθέντες, ἀγωνισταὶ ταχίους ἢ φρονιμώτεροι
ἀναγκασθέντες γενέσθαι θᾶττον πρῶτοι ὥρμησαν ἐπὶ
τοὺς Ῥωμαίους, ἡνίκα ὤφθησαν ἐν συνόψει
στρατοπεδεύσαντες. γενομένης δὲ μάχης καρτερᾶς πολλὰ
μὲν δράσαντες γενναῖα, πλείω δὲ τὰ δεινὰ ὑπομείναντες
εἰς φυγὴν τρέπονται, καὶ ὅ τε χάραξ αὐτῶν ἑάλω καὶ
πόλις ἐπιφανὴς ἐκ πολιορκίας παρέστη· Οὐέλιτραι δ´
ὄνομα αὐτῇ. ὁμοίως δὲ καὶ τὸ Σαβίνων φρόνημα ἐν
ὀλίγῳ πάνυ ἐταπεινώθη χρόνῳ μιᾷ παρατάξει ἐξ ἀμφοτέρων
βουληθέντων ἐπικρατεῖν. ἔπειτα ἥ τε χώρα
προὐνομεύθη, καὶ πολίχναι τινὲς ἑάλωσαν, ἐξ ὧν πολλὰ
καὶ σώματα καὶ χρήματα οἱ στρατιῶται ἔλαβον. Αἰκανοὶ
δὲ τὰ τῆς ἀσθενείας ἑαυτῶν ὑφορῶντες ἐπεὶ τὰ
τῶν συμμάχων τέλος ἔχοντα ἐπύθοντο, χωρίοις τ´ ἐχυροῖς
ἐπεκάθηντο καὶ εἰς μάχας οὐ προῄεσαν, τάς τ´
ἀποχωρήσεις, ὅπῃ ἐδύναντο, δι´ ὀρῶν ἢ δρυμῶν κρυφαίας
ἐποιοῦντο, καὶ διέτριψαν μὲν ἄχρι τινὸς διαφέροντες
τὸν πόλεμον· οὐ μέντοιγε διασώσασθαι ἀθῶον
τὴν στρατιὰν ἐδυνήθησαν ἐπιθεμένων αὐτοῖς τῶν Ῥωμαίων
ἐν χωρίοις κρημνώδεσι τολμηρῶς καὶ λαβόντων
τὸ στρατόπεδον κατὰ κράτος. ἔπειτα φυγή τ´ αὐτῶν
ἐκ τῆς Λατίνων γῆς ἐγένετο καὶ παραδόσεις τῶν πόλεων, ἃς
ἔτυχον αὑτῶν τῇ πρώτῃ ἐφόδῳ καταλαβόμενοι, εἰσὶ δ´ ὧν καὶ
ἐκ φιλονεικίας οὐκ ἐκλιπόντων τὰς ἄκρας ἁλώσεις.
| [6,42] VII. Tout le peuple fut si content de ce discours, que sans
appréhender davantage qu'on le trompât, il lui promit de bon cœur de le
suivre à la guerre. On leva aussitôt dix légions composées chacune de
quatre mille hommes. Chaque consul en commanda trois avec autant de
cavalerie qui lui en échut en partage. Pour les quatre autres, elles
suivirent les étendards du dictateur avec le reste de la cavalerie. Les
préparatifs de guerre achevés, on le mit promptement en campagne. Titus
Véturius marcha contre les Aeques ; Aulus Virginius contre les Volsques,
le dictateur Valérius contre les Sabins. Titus Largius resta à Rome avec
les vieillards et quelques compagnies de jeunes soldats pour garder la ville.
VIII. La guerre des Volsques ne tarda pas longtemps à être terminée.
Le souvenir de leurs maux passés et l'opinion où ils étaient que leurs
troupes surpassaient de beaucoup en nombre celles des Romains, fut
cause qu'ils livrèrent bataille avec plus de promptitude que de prudence et
qu'ils furent les premiers à attaquer l'armée Romaine dès qu'ils la virent
campée devant eux. Le combat fut des plus rudes et des plus sanglants.
Les Volsques y signalèrent leur courage. Mais à la fin, battus à plate
couture, ils furent contraints de prendre la fuite. Leur camp fut pris, et leur
ville, nommée Vélitre, qui était très célèbre et très florissante, fut emportée
d'assaut.
IX. IL en arriva à peu près de même aux Sabins : on ne tarda guère à
rabattre leur fierté. Toute l'affaire fut décidée par une seule bataille des
deux armées, après laquelle on pilla leurs terres et on leur enleva
quelques petites villes. Les Romains y firent un grand nombre de
prisonniers de guerre, et le soldat remporta beaucoup de butin.
X. LES Aeques qui se défiaient de leurs propres forces après la
défaite de leurs alliés, prirent le parti de se retirer dans leurs châteaux et
sous leurs murailles. Chacun se sauva où il pouvait à travers les bois et
les montagnes, et jamais ils n'osèrent tenter le hasard d'une action
générale. Par ce moyen ils évitèrent pour quelque temps les ennemis et
prolongèrent la guerre. Ils ne purent cependant sauver entièrement toutes
leurs troupes sans en perdre. Les Romains les attaquèrent hardiment à
travers les rochers les plus escarpés et prirent leur camp d'assaut, après
quoi les Aeques furent contraints de se retirer de dessus les terres des
Latins. Les villes qu'ils avaient prises au commencement de la campagne,
se soumirent aux Romains. Celles dont les garnisons refusaient
opiniâtrement de rendre les citadelles, furent assiégées et emportées de
vive force,
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