HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 38

  Chapitre 38

[6,38] Ἀεὶ μέν, βουλή, ὁσάκις ὑπὲρ τούτων προὐτέθη λόγος, ἐπὶ τῆς αὐτῆς εἰμὶ γνώμης, μὴ ἐπιτρέπειν τῷ δήμῳ μηδὲν τῶν ἀξιουμένων, τι μὴ νόμιμον μηδὲ καλόν, μήτε τὸ φρόνημα τῆς πόλεως ἐλαττοῦν, καὶ οὐδὲ νῦν μεταγινώσκω τῶν ἐξ ἀρχῆς μοι φανέντων οὐδέν· πάντων ἂν εἴην ἀνθρώπων ἀφρονέστατος, εἰ πέρυσι μὲν ὕπατος ὢν ἀντιπράττοντός μοι τοῦ συνυπάτου καὶ τὸν δῆμον ἐπισείοντος ἀντέσχον καὶ διέμεινα ἐπὶ τῶν ἐγνωσμένων οὔτε φόβῳ ἀποτραπεὶς οὔτε δεήσει οὔτε χάρισιν εἴξας, νῦν δ´ ἰδιώτης ὢν ῥίψαιμι ἐμαυτὸν καὶ τὴν παρρησίαν καταπροδοίην· εἴτε μου τὸ ἐλεύθερον τῆς ψυχῆς ὑμῶν ἕκαστος βούλεται ἀποκαλεῖν εὐγενὲς εἴτε αὔθαδες, ὅσον ἂν ζῶ χρόνον οὐκ ἀποστήσομαι τοῦ ἤδη καλῶς δεδογμένου, καὶ οὐδέποτε εἰσάξω χαριζόμενος τοῖς κακοῖς χρεῶν ἀποκοπάς, ἀλλὰ καὶ πρὸς τοὺς εἰσάγοντας αὐτὰς ἁπάσῃ προθυμίᾳ χρώμενος ὁμόσε χωρήσω, λογιζόμενος, ὅτι πᾶσα κακία καὶ διαφθορὰ καὶ συλλήβδην ἀνατροπὴ πόλεως ἀπὸ χρεοκοπίας ἄρχεται. καὶ εἴτε τις ἀπὸ τοῦ φρονίμου εἴτε διὰ μανίας τινός, ἐπειδὴ οὐ τὸ ἴδιον ἀσφαλές, ἀλλὰ τὸ τῆς πόλεως ἀξιῶ σκοπεῖν, εἴτε ὁπωσδήποτε οἰήσεται τάδε λέγεσθαι, συγχωρῶ αὐτῷ νομίζειν, ὅπως βούλεται, μέχρι δὲ παντὸς ἐναντιώσομαι τοῖς μὴ τὰ πάτρια πολιτεύματα εἰσηγησομένοις. ἐπειδὴ δ´ οὐ τὰ χρέα ἀπαιτοῦσιν οἱ καιροί, μεγάλην δὲ βοήθειαν, μόνον ἔσται τῆς διχοστασίας φάρμακον ἐν τῷ παρόντι φράσω· δικτάτορα ἕλεσθε κατὰ τάχος, ὃς ἀνευθύνῳ χρώμενος ἐξουσίᾳ καὶ βουλὴν καὶ δῆμον ἀναγκάσει τὰ κράτιστα τῷ κοινῷ φρονεῖν· ἄλλη γὰρ οὐκ ἔσται τηλικούτου κακοῦ λύσις. [6,38] « Toutes les fois, Messieurs, qu'on a proposé l'affaire dont il s'agit, j'ai toujours été d'avis de rien accorder au peuple de tout ce qu'il demande, excepté ce qui est juste et honnête, et qu'il fallait prendre garde de donner aucune atteinte à la dignité du gouvernement. Je suis encore à présent dans les mêmes sentiments que j'ai eus d'abord, je n'y ai rien changé. Autrement ne serais-je pas le plus insensé de tous les hommes si je venais à trahir mes premiers sentiments, moi qui ai tenu tête l'an passé à mon collègue dans le consulat qui s'opposait à mes intentions et qui soulevait le peuple contre moi ? Après être demeuré ferme dans ma résolution sans me laisser ébranler par la crainte et sans céder ni aux prières ni à la faveur, ne m'accuserait-on pas de lâcheté si je perdais mon premier courage et mon ancienne liberté, surtout à présent que je ne suis plus qu'un homme privé ? Qu'on prenne pour fierté ou pour grandeur d'âme cette liberté d'esprit qui paraît dans ma conduite. Je proteste que tant que je vivrai je ne me désisterai jamais du sentiment que j'ai une fois embrassé comme le meilleur. Loin de me résoudre à accorder aux citoyens l'abolition de leurs dettes, je m'opposerai toujours de toutes mes forces à ceux qui voudront leur faire cette grâce persuadé que tout le mal, tous les troubles, et, pour le dire en un mot, tout le bouleversement de l'état, ne viennent que de l'abolition des dettes que le peuple veut absolument obtenir. Qu'on regarde donc comme un trait d'une grande prudence le parti que j'ai pris d'avoir moins d'égard à ma propre conservation qu'à celle de la république, qu'on traite ma conduite de folie ou de tout ce qu'on voudra, je le permets et ne m'en soucie nullement : cela ne m'empêchera pas de m'opposer jusqu'à la fin à ceux qui voudront introduire des maximes contraires à celles de la patrie. XI. Au reste, comme il ne s'agit pas tant présentement de parler des dettes que de trouver quelque secours efficace contre les troubles qui agitent la république, permettez-moi de vous dire que l'unique remède contre la sédition c'est d'élire un dictateur, qui n'étant comptable à personne de l'usage qu'il fera de son autorité souveraine, puisse obliger et le sénat et le peuple à embrasser le parti qui lui paraîtra le plus avantageux pour le bien commun. Il n'y a point d'autre moyen de nous délivrer de tant de maux qui nous accablent ».


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Dernière mise à jour : 13/07/2009