[6,34] Μετὰ ταῦτα παραλαμβάνουσι τὴν ὑπατικὴν
ἀρχὴν Αὖλος Οὐεργίνιος Καιλιμοντανὸς καὶ Τῖτος
Οὐετούριος Γέμινος, ἄρχοντος Ἀθήνησι Θεμιστοκλέους,
ἑξηκοστῷ καὶ διακοσιοστῷ μετὰ τὴν κτίσιν ἔτει, μελλούσης
εἰς τοὐπιὸν τῆς ἑβδομηκοστῆς καὶ δευτέρας
ὀλυμπιάδος, ἣν ἐνίκα δεύτερον Τισικράτης Κροτωνιάτης.
ἐπὶ τούτων Σαβῖνοι πάλιν ἐπὶ Ῥωμαίους στρατιὰν
ἐξάγειν μείζονα παρεσκευάζοντο, καὶ Μεδυλλῖνοι
Ῥωμαίων ἀποστάντες πρὸς τὸ Σαβίνων ἔθνος ὅρκους
ἐποιήσαντο περὶ συμμαχίας. πυνθανόμενοι δὲ τὴν διάνοιαν
αὐτῶν οἱ πατρίκιοι παρεσκευάζοντο διὰ ταχέων
ἐξιέναι πανστρατιᾷ· τὸ δὲ δημοτικὸν οὐχ ὑπήκουεν
αὐτοῖς, ἀλλ´ ἐμνησικάκουν τῆς ψευσθείσης αὐτοῖς πολλάκις
ὑποσχέσεως περὶ τῶν ἐπικουρίας δεομένων ἀπόρων,
τἀναντία ἐπαγόντων τῶν ἐπ´ ἐκείνοις ψηφιζομένων. κατ´
ὀλίγους δὲ συλλεγόμενοι ὅρκοις ἀλλήλους
κατελάμβανον ὑπὲρ τοῦ μηκέτι συνάρασθαι τοῖς πατρικίοις
πολέμου μηδενὸς καθ´ ἕνα τῶν ἀπόρων κατισχυόμενοι κοινῇ
καὶ πρὸς τοὺς ἐντυγχάνοντας βοηθήσαντες. καὶ ἐγίνετο
πολλαχῇ μὲν καὶ ἄλλῃ τὸ συνώμοτον
ἐν ἁψιμαχίαις λόγων τε καὶ ἔργων ἐμφανές, μάλιστα
δ´ ἐδήλωσε τοῖς ὑπάτοις, ἐπειδὴ οὐ προσῄεσαν οἱ καλούμενοι
πρὸς τὴν στρατολογίαν. συναρπάσαι γὰρ
τινὰ τῶν ἐκ τοῦ δήμου κελευσάντων οἱ πένητες ἀθρόοι
συστραφέντες τόν τε φερόμενον ἀφῃροῦντο καὶ τοὺς
ὑπηρέτας τῶν ὑπάτων οὐ μεθιεμένους αὐτοὶ παίοντες
ἀπήλαυνον, καὶ οὔτε ἱππέων οὔτε πατρικίων, ὅσοι
παρόντες τὰ γινόμενα κωλύειν ἠξίουν, ἀπείχοντο μὴ
οὐ παίειν· καὶ δι´ ὀλίγου πᾶσα ἡ πόλις ἦν ἀκοσμίας
πλήρης καὶ θορύβου. ἅμα δὲ τῇ στάσει τῇ κατὰ τὴν
πόλιν αὐξομένῃ καὶ τὰ τῶν πολεμίων πρὸς καταδρομὴν
παρασκευαζόμενα μείζω τὴν ἐπίδοσιν ἐλάμβανεν.
Οὐολούσκων δὲ πάλιν ἀπόστασιν βουλευσαμένων καὶ τῶν
καλουμένων Αἰκανῶν πρεσβεία {τε} ἀπὸ πάντων τῶν
Ῥωμαίοις ὑπηκόων παρῆν ἀξιούντων σφίσι συμμαχεῖν
ἐν τρίβῳ τοῦ πολέμου κειμένοις. Λατῖνοι μὲν γὰρ
ἔφασκον Αἰκανοὺς ἐμβαλόντας εἰς τὴν χώραν αὐτῶν
λεηλατεῖν τοὺς ἀγροὺς {αὐτῶν,} καὶ πόλεις τινὰς ἤδη
διηρπακέναι· οἱ δ´ ἐν Κρουστομερείᾳ φρουροὶ πλησίον
εἶναι Σαβίνους ἀποφαίνοντες καὶ πολλῇ χρωμένους
προθυμίᾳ τὸ φρούριον πολεμεῖν· ἄλλοι δέ τι ἄλλο
κακὸν ἀπαγγέλλοντες γεγονὸς ἢ γενησόμενον καὶ βοήθειαν
διὰ ταχέων αἰτησόμενοι. παρεγένοντο δ´ ἐπὶ τὸ
συνέδριον καὶ παρ´ Οὐολούσκων πρέσβεις, ἀξιοῦντες
ἀπολαβεῖν ἣν ἀφῃρέθησαν ὑπ´ αὐτῶν χώραν, πρὶν
ἄρξασθαι πολέμου.
| [6,34] CHAPITRE QUATRIEME.
I. APRES cela, c'est-à-dire, l'an deux cent soixante de la fondation
de Rome, Thémistocle étant archonte à Athènes, comme on était sur le
point d'entrer dans la première année de la soixante-douzième olympiade,
pendant laquelle Stesicrate de Crotone remporta pour la seconde fois le
prix de la course, on fit consuls Aulus Virginius Montanus et Titus Veturius
Geminus. Sous leur consulat les Sabins recommencèrent une campagne
contre les Romains avec une plus grosse armée qu'auparavant. En même
temps les Medulliens ayant levé l'étendard de la révolte, jurèrent une
alliance avec les Sabins. Aussitôt qu'on eut connaissance de leur dessein,
les patriciens firent des préparatifs en grande diligence pour mettre sur
pied toutes les forces de Rome. Mais ils ne trouvèrent pas le peuple
disposé à leur obéir. Pour se venger de ce qu'on l'avait trompé plusieurs
fois par différentes promesses de soulager les pauvres, qui toutes étaient
demeurées sans exécution, il recommença à s'attrouper. Ces assemblées
furent bientôt suivies de complots. On s'engagea par des serments à ne
jamais secourir les patriciens dans quelque guerre que ce pût être, et l'on
convint de se réunir tous ensemble pour défendre les pauvres contre
quiconque oserait leur faire violence. Outre plusieurs troubles
qu'excitèrent les mutins par leurs discours, les consuls eurent une preuve
évidente de leur conspiration lorsqu'on les cita pour donner leurs noms.
Loin d'obéir aux ordres des magistrats, ils s'attroupèrent en foule pour
délivrer un plébéien que les consuls avaient fait prendre. Ils l'arrachèrent
d'entre les mains des licteurs, après les avoir maltraités à mesure qu'ils
refusaient de le relâcher, sans épargner même les chevaliers et les
patriciens qui se présentaient pour les empêcher d'en venir aux voies de
fait. Après cette première démarche, le tumulte et la confusion ne
tardèrent pas longtemps à se communiquer dans tous les quartiers de la ville.
II. DANS le même temps que la sédition s'augmentait, les ennemis
se hâtaient de faire des préparatifs et de nouvelles levées pour la guerre.
Les Volsques aussi bien que les Aeques ne pensaient qu'à secouer le
joug. Tous les sujets des Romains avaient envoyé des ambassades pour
demander du secours, parce qu'à tous moments ils se voyaient exposés à
des hostilités, étant sur le chemin par où l'ennemi devait passer. Les
Latins se plaignaient que les Aeques étaient entrés sur leurs terres, qu'ils
ravageaient tout, et qu'ils avaient déjà pillé quelques villes. La garnison de
Crustumérie mandait que les Sabins n'étaient pas loin de cette ville, et
qu'ils brûlaient d'envie de l'attaquer. D'autres apportant la nouvelle de
quelque mal qu'ils avaient déjà souffert ou dont ils étaient menacés,
demandaient un prompt secours.
III. Il vint en même temps une ambassade des Volsques. Ils
demandaient qu'avant que de commencer la guerre, le peuple Romain
leur rendît les terres qu'il leur avait ôtées.
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