[6,32] Ἔτι δὲ πανηγυρίζουσιν αὐτοῖς πρεσβευταὶ
παρῆσαν ἐξ ἔθνους Ἀρούγκων, οἳ τῆς Καμπανῶν χώρας τὰ
κάλλιστα πεδία κατεῖχον. οὗτοι καταστάντες
ἐπὶ τὴν βουλὴν ἠξίουν τὴν Οὐολούσκων τῶν καλουμένων
Ἐχετρανῶν χώραν, ἣν ἀφελόμενοι τοὺς Ἐχετρανοὺς Ῥωμαῖοι
κληρούχοις εἰς φυλακὴν τοῦ ἔθνους ἐκπεμφθεῖσι διένειμαν,
ἀποδιδόναι σφίσι καὶ τὴν φρουρὰν
ἀπαγαγεῖν ἐξ αὐτῆς· ἐὰν δὲ μὴ ποιήσωσιν, Ἀρούγκους
ἥξοντας ἐπὶ τὴν Ῥωμαίων ὀλίγου χρόνου καὶ δίκας
ληψομένους ὅσων διέθεντο τοὺς ὁμόρους κακῶν ἐκδέχεσθαι.
Ῥωμαῖοι δ´ αὐτοῖς τάδε ἀπεκρίναντο· Ἀπαγγέλλετε, ὦ
πρέσβεις, Ἀρούγκοις, ὅτι ἡμεῖς οἱ Ῥωμαῖοι
δικαιοῦμεν ὅσα κτᾶταί τις ἀρετῇ πολεμίους ἀφελόμενος,
ταῦτα τοῖς ἐγγόνοις ὡς οἰκεῖα παραδιδόναι. πόλεμον δ´ οὐ
δέδιμεν τὸν Ἀρούγκων οὔτε πρῶτον οὔτε
δεινότατον ἐσόμενον· ἀλλ´ ἐν ἔθει ἡμῖν ὑπάρχει
πᾶσι μάχεσθαι περὶ τῆς ἡγεμονίας, καὶ ἀρετῆς συναγώνισμά
τι ἐσόμενον ὁρῶντες αὐτὸν ἀκαταπλήκτως
δεξόμεθα. μετὰ ταῦτ´ Ἀροῦγκοί τε πολλῇ στρατιᾷ
ὁρμηθέντες ἐκ τῆς ἑαυτῶν, καὶ Ῥωμαῖοι τὰς οἰκείας
δυνάμεις ἔχοντες ἡγουμένου Σερουιλίου, συντυγχάνουσιν
ἀλλήλοις ἀγχοῦ πόλεως Ἀρικείας, ἣ διέχει σταδίους
ἑκατὸν εἴκοσι τῆς Ῥώμης· καὶ στρατοπεδεύονται ἑκάτεροι ἐν
ὄρεσιν ὀχυροῖς ὀλίγον ἀλλήλων διεστῶτες.
ἐπεὶ δὲ τοὺς χάρακας ἐκρατύναντο, προῆλθον εἰς τὸ
πεδίον ἀγωνιούμενοι, καὶ συμπεσόντες ἐξ ἑωθινῆς μέχρις
ἡμέρας μεσούσης ἀντεῖχον, ὥστε πολὺν ἐξ ἀμφοτέρων
γενέσθαι φόνον. φιλοπόλεμον γὰρ δὴ τὸ τῶν
Ἀρούγκων ἔθνος ἦν, καὶ τῷ μεγέθει τε καὶ ῥώμῃ καὶ
ὄψεως δεινότητι πολὺ τὸ θηριῶδες ἐχούσῃ φοβερώτατον.
| [6,32] XXV. LA fête durait encore lorsqu'il arriva une ambassade de la part
des Auronces, peuples qui occupaient le plus beau canton de la
Campanie. Les ambassadeurs admis à l'audience, demandèrent au sénat
non seulement qu'on rendît les terres des Volsques nommés les Volsques
d'Echetre, dont les Romains s'étaient emparés pour les donner en partage
à une garnison qu'ils y avaient établie afin de tenir ces peuples en
respect, mais encore qu'on en retirât la garnison, faute de quoi les
Auronces fondraient dans peu sur les terres du peuple Romain en
représailles des maux qu'il avait fait à leurs voisins. Sur cette demande
les Romains répondirent en ces termes :
« Allez, Auronces, dites à votre république que les Romains se
croient en droit de laisser à leurs descendants comme un bien propre, tout
ce qu'ils ont gagné sur les ennemis par leur valeur, que cette maxime leur
paraît très juste, et qu'ils font résolus de la suivre. Vous pouvez ajouter
que nous ne craignons point la guerre des Auronces. Ce ne sera ni la
première, ni la plus grande que nous aurons soutenue. Accoutumés à
combattre contre tous ceux qui prétendent nous disputer l'empire et la
valeur, dès que nous les verrons prêts à en venir aux mains, nous les
recevrons avec intrépidité.»
XXVI. OUTRES de ce refus, les Auronces mirent une nombreuse
armée en campagne. Les Romains allèrent au-devant d'eux sous la
conduite de Servilius, et les rencontrèrent auprès de la ville d'Aricie qui
est à six vingt stades de Rome. Les deux armées campèrent sur des
montagnes escarpées à peu de distance l'une de l'autre, et après avoir
fortifié les retranchements, on descendit dans la plaine pour livrer bataille.
Le combat commença dès le matin. Il dura jusqu'à midi avec beaucoup de
chaleur. Il y eut un horrible carnage de part et d'autre. Car les Auronces
étaient une nation belliqueuse, et la grandeur de leur corps, leur force,
leur mine fière et leur regard farouche inspiraient la terreur.
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