HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 28

  Chapitre 28

[6,28] Ταῦθ´ ὁρῶντες οἱ βουλευταὶ τὸν ἕτερον τῶν ὑπάτων Σερουίλιον, ὃς ἐν τῷ παρόντι πιθανώτερος εἶναι τοῖς πολλοῖς ἐδόκει, βοηθεῖν ἐδέοντο τῇ πατρίδι. δὲ συγκαλέσας τὸν δῆμον εἰς τὴν ἀγορὰν τοῦ παρόντος καιροῦ τὴν ἀνάγκην ἐπεδείκνυεν οὐκέτι προσδεχομένην πολιτικὰς φιλονεικίας καὶ ἠξίου νῦν μὲν ὁμόσε τοῖς πολεμίοις χωρεῖν κοινῇ γνώμῃ χρησαμένους καὶ μὴ περιιδεῖν ἀνάστατον τὴν πατρίδα γινομένην, ἐν θεοὶ πατρῷοι καὶ θῆκαι προγόνων ἑκάστοις ἦσαν, τιμιώτατά ἐστι πᾶσιν ἀνθρώποις· γονέων τε αἰδῶ λαβεῖν οὐχ ἱκανῶν ἐσομένων ἑαυτοῖς διὰ γῆρας ἀμύνειν, καὶ γυναικῶν ἔλεον ἃς αὐτίκα μάλα δεινὰς καὶ ἀφορήτους ὕβρεις ἀναγκασθησομένας ὑπομενεῖν, μάλιστα δὲ παίδων ἔτι νηπίων οὐκ ἐπὶ τοιαύταις ἐλπίσιν ἀνατραφέντων οἰκτεῖραι λώβας καὶ προπηλακισμοὺς ἀνηλεεῖς· ὅταν δὲ τὸν παρόντα κίνδυνον ἅπαντες ὁμοίαις προθυμίαις χρησάμενοι παραλύσωνται, τότε δὴ σκοπεῖν, τίνα τρόπον ἴσην καὶ κοινὴν καὶ σωτήριον ἅπασι τὴν πολιτείαν καταστήσονται, μήτε τῶν πενήτων ἐπιβουλευόντων ταῖς τῶν πλουσίων οὐσίαις μήτ´ ἐκείνων προπηλακιζόντων τοὺς ταῖς τύχαις ταπεινοτέρους· ἥκιστα γὰρ εἶναι ταῦτα πολιτικά· ἀλλὰ καὶ τοῖς ἀπόροις ἐπικουρία τις ἔσται πολιτική, καὶ τοῖς συμβάλλουσι τὰ χρέα βοήθεια μετρία τοῖς γοῦν ἀδικουμένοις, καὶ τὸ κράτιστον τῶν ἐν ἀνθρώποις ἀγαθῶν καὶ πάσας φυλάττον ἐν ὁμονοίᾳ τὰς πόλεις, πίστις ἐπὶ συναλλαγαῖς, οὐχ ἅπασα καὶ διὰ παντὸς ἐκ μόνης ἀναιρεθήσεται τῆς Ῥωμαίων πόλεως. Ταῦτα καὶ ὅσα ἄλλα ἐν τοιούτῳ καιρῷ λεχθῆναι προσῆκε διεξελθὼν τελευτῶν ὑπὲρ τῆς ἰδίας εὐνοίας, ἣν ἔχων διετέλει πρὸς τὸν δῆμον, ἀπελογεῖτο, καὶ ἠξίου συνάρασθαι τῆς στρατείας αὐτῷ ταύτης, ἀνθ´ ὧν πρόθυμος εἰς αὐτοὺς ἦν, τῆς μὲν κατὰ πόλιν ἐπιμελείας τῷ συνάρχοντι προσηκούσης, ἑαυτῷ δὲ τῆς ἡγεμονίας τῶν πολέμων ἀποδεδομένης· ταύτας γὰρ τὰς τύχας αὐτοῖς βραβεῦσαι τὸν κλῆρον. ὑπεσχῆσθαι δ´ αὑτῷ ἔφη τὴν βουλὴν ἐμπεδώσειν, τι ἂν διομολογήσηται τῷ πλήθει, αὑτὸν δ´ ἐκείνοις, πείσειν τοὺς δημότας μὴ προδώσειν τοῖς πολεμίοις τὴν πατρίδα. [6,28] XVI. LES sénateurs dans une situation si fâcheuse, ont recours à celui des consuls qu'ils croient le plus en crédit auprès du peuple. Ils s'adressent à Servilius, et le conjurent de secourir la patrie qui est en grand danger. Le consul convoque aussitôt une assemblée. Il remontre aux plébéiens que la nécessité présente ne peut souffrir de divisions dans l'état ; qu'il faut se réunir tous ensemble contre l'ennemi commun, et ne pas permettre que Rome leur patrie soit renversée de fond en comble, qu'elle renferme les dieux des de leurs pères, avec les monuments et les sépulcres de leurs ancêtres, qui sont ce que les hommes ont de plus cher et de plus précieux, qu'ainsi il y va de leur intérêt de s'opposer à ceux qui veulent sa ruine. Qu'ils doivent être retenus par un certain respect pour leurs pères et mères que l'âge a mis hors d'état de se défendre par eux-mêmes ; qu'il faut avoir quelque compassion de leurs femmes qui sont sur le point de se voir exposées aux insultes les plus atroces, mais principalement de leurs petits enfants qu'ils n'ont pas élevés pour les voir courir le risque d'être traités indignement et avec la dernière cruauté. Que quand ils se seront tous employés avec la même ardeur pour détourner le péril qui les menace, on cherchera les moyens d'établir une forme de gouvernement également salutaire et avantageuse à tous les citoyens : qu'on prendra des mesures afin que les pauvres ne dressent point d'embûches aux riches et que ceux-ci n'insultent plus à la pauvreté des malheureux, puisque c'est une chose absolument contraire au bon ordre d'une république et la cause de tous les troubles. Qu'ils peuvent compter que la république donnera quelque secours aux pauvres citoyens et des sûretés suffisantes aux créanciers. Car enfin ajouta-t-il, il ne sera pas dit que la foi des contrats, qui est le souverain remède contre les injustices et le véritable moyen d'entretenir toutes les villes dans l'union et dans la concorde, soit bannie entièrement et pour toujours de la seule ville de Rome. XVII. APRES leur avoir apporté toutes ces raisons et plusieurs autres semblables selon que l'occasion le demandait, afin que ses remontrances ne fussent pas suspectes, il leur présenta qu'il avait toujours eu une affection particulière pour le peuple, qu'en reconnaissance de son attachement inviolable à leurs intérêts, il ne fallait pas balancer à se ranger sous ses étendards, puisque le sort lui avait donné le commandement de l'armée et que son collègue devait rester à Rome en qualité de gouverneur. Qu'ils pouvaient sans rien craindre suivre ses conseils : que les sénateurs étaient convenus de ratifier tout ce qu'il promettait au peuple, et que de son côté il avait promis au sénat de gagner l'esprit des plébéiens afin qu'ils ne livrassent point leur patrie à l'ennemi.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009