[6,25] Διατριβομένου δ´ εἰς ταῦτα πολλοῦ χρόνου
ὁ ἕτερος τῶν ὑπάτων Σερουίλιος· ἦν γὰρ ἡ στρατεία
κατὰ κλῆρον ἐκείνῳ προσήκουσα· πολλῇ δεήσει καὶ
θεραπείᾳ παρασκευασάμενος τὸ δημοτικὸν συνάρασθαι
τοῦ πολέμου, δύναμιν ἔχων οὐκ ἐκ καταλόγου
προσηναγκασμένην, ἀλλ´ ἑκούσιον, ὡς οἱ καιροὶ
παρεκάλουν, ἐξῆλθεν ἐπὶ τὸν πόλεμον ἔτι τῶν Οὐολούσκων
παρασκευαζομένων καὶ Ῥωμαίους μὲν οὔτε προσδεχομένων
μετὰ δυνάμεως ἥξειν ἐπὶ σφᾶς, οὕτω στασιαστικῶς
πολιτευομένους καὶ ἐχθρῶς ἔχοντας πρὸς ἀλλήλους,
οὔτ´ εἰς χεῖρας ἥξειν τοῖς ἐπιοῦσιν οἰομένων· σφίσι
δὲ πολλὴν ἐξουσίαν ὑπάρχειν ὁπότε βούλοιντο τοῦ
πολέμου ἄρχειν. ἐπειδὴ δ´ ᾔσθοντο πολεμεῖν δέον
αὐτοὶ πολεμούμενοι, τότε δὴ καταπεπληγότες τὸ τῶν
Ῥωμαίων τάχος, ἱκετηρίας ἀναλαβόντες ἐκ τῶν πόλεων
οἱ γεραίτατοι προῄεσαν ἐπιτρέποντες τῷ Σερουϊλίῳ
χρῆσθαι σφίσιν ὡς ἡμαρτηκόσιν ὅ τι βούλοιτο. ὁ δὲ
τροφὰς τῷ στρατεύματι παρ´ αὐτῶν λαβὼν ἐσθῆτάς
τε καὶ τριακοσίους υἱοὺς εἰς ὁμηρείαν ἐκ τῶν ἐπιφανεστάτων
οἴκων ἐπιλεξάμενος ᾤχετο, λελύσθαι τὸν
πόλεμον ὑπολαβών. ἦν δ´ ἄρα τοῦτ´ οὐ λύσις, ἀναβολὴ δέ τις
καὶ παρασκευῆς ἀφορμὴ τοῖς φθασθεῖσι
τῷ παρ´ ἐλπίδα τῆς ἐφόδου, ἀπελθόντος τε τοῦ τῶν
Ῥωμαίων στρατεύματος ἐξήπτοντο πάλιν οἱ Οὐολοῦσκοι
τοῦ πολέμου τάς τε πόλεις φραξάμενοι, καὶ εἴ τι ἄλλο
χωρίον ἐπιτήδειον ἦν ἀσφάλειαν σφίσι παρασχεῖν διὰ
φυλακῆς κρείττονος ἔχοντες· συνήπτοντο δ´ αὐτοῖς τοῦ
κινδύνου φανερῶς μὲν Ἕρνικες καὶ Σαβῖνοι, κρύφα
δὲ καὶ ἄλλων συχνοί. Λατῖνοι δὲ πρεσβείας πρὸς αὐτοὺς ἐπὶ
συμμαχίας αἴτησιν ἀφικομένης δήσαντες τοὺς
ἄνδρας εἰς Ῥώμην ἤγαγον. οἷς ἡ βουλὴ τῆς βεβαίου
πίστεως χάριν ἀποδιδοῦσα καὶ ἔτι μᾶλλον τῆς εἰς τὸν
ἀγῶνα προθυμίας· ἕτοιμοι γὰρ ἦσαν ἑκούσιοι συμπολεμεῖν· ὃ
μάλιστα μὲν βούλεσθαι αὐτοὺς ᾤετο, δι´ αἰσχύνης δ´ ἔχειν
αἰτήσασθαι, τοῦτ´ αὐτοῖς ἐχαρίσατο,
τοὺς ἐν τοῖς πολέμοις ἁλόντας αὐτῶν ἑξακισχιλίων
ὀλίγον ἀποδέοντας προῖκα δωρησαμένη καὶ ὡς ἂν μάλιστα
κόσμον ἡ δωρεὰ προσήκοντα τῇ συγγενείᾳ λάβοι
πάντας αὐτοὺς ἐσθῆσιν ἀμφιέσασα ἐλευθέροις σώμασι
πρεπούσαις. τῆς δὲ συμμαχίας οὐδὲν αὑτῇ ἔφη δεῖν
τῆς Λατίνων ἱκανὰς λέγουσα εἶναι τὰς οἰκείας τῇ Ῥώμῃ
δυνάμεις ἀμύνασθαι τοὺς ἀφισταμένους. ταῦτ´ ἐκείνοις
ἀποκριναμένη ψηφίζεται τὸν κατ´ Οὐολούσκων πόλεμον.
| [6,25] VIII. APRES avoir perdu beaucoup de temps en de pareilles
contestations, Servilius l'un des consuls à qui il était échu de faire la
campagne, employa tant de prières que par ses bons offices il engagea le
peuple à servir dans la guerre. Il leva une armée de soldats, qu'il enrôla
moins par force que de bonne volonté comme les conjonctures présentes
le demandaient, et à la tête de ces volontaires il marcha contre les
Volsques qui étaient encore occupés à faire leurs préparatifs.
IX. Ces peuples ne s'attendaient pas que les Romains se mettraient
en campagne dans le temps que les troubles et les divisions régnaient
dans le sein de la république. Ils étaient persuadés au contraire que si on
les attaquait, ils n'oseraient pas même hasarder un combat, au lieu que
pour eux ils seraient entièrement les maitres de commencer la guerre
quand il leur plairait. Mais lorsqu'ils virent que l'ennemi dont ils s'étaient
promis une victoire certaine, était le premier à leur présenter le défi, ils en
furent effrayés, et cette prompte diligence des Romains jeta tellement
l'épouvante parmi eux, que les plus considérables de chaque ville vinrent
au devant de Servilius avec des branches d'olivier pour avouer leur faute
et pour mettre leur sort entre ses mains. Le consul reçut d'eux quelques
provisions de vivres pour son armée, avec des habits et trois cents otages
qu'il choisit des plus illustres familles, puis il s'en retourna. Il croyait que la
guerre était absolument terminée : mais elle n'était que différée. Les
Volsques en effet n'en usaient ainsi que parce qu'ils avaient été surpris
par l'arrivée imprévue de l'ennemi, et afin de gagner du temps pour
achever leurs préparatifs.
X. DES que l'armée Romaine se fût retirée, les Volsques rallumèrent
le feu de la guerre, fortifièrent leurs villes, et renforcèrent les garnisons de
toutes les places qui pouvaient servir à leur sûreté. Les Herniques et les
Sabins se déclarèrent ouvertement et prirent leur parti dans cette guerre ;
plusieurs autres peuples voulurent aussi entrer secrètement dans la ligue.
Les Volsques députèrent chez les Latins pour solliciter leur alliance, mais
ces peuples firent lier les ambassadeurs qu'on leur avait envoyés et les
menèrent à Rome. En reconnaissance de leur constante fidélité, et du
zèle avec lequel ils offraient de joindre leurs armes à celles des Romains,
le sénat leur accorda ce qu'il crut qu'ils souhaitaient le plus, mais qu'une
certaine honte les empêchait de demander. Il leur rendit sans rançon leurs
prisonniers de guerre au nombre d'environ six mille, leur donnant à
chacun un habit convenable à des gens libres, afin que le présent fût plus
honorable et plus digne de la parenté qui formait des liens étroits entre les
deux peuples. Au reste il répondit aux Latins qu'il n'avait pas besoin de
leur secours, que les forces de Rome suffisaient par elles-mêmes pour
réduire les révoltés, et après les avoir renvoyés avec cette réponse il
résolut de porter la guerre chez les Volsques.
|