HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 24

  Chapitre 24

[6,24] Ἀππίου δ´ ἦν γνώμη τοῦ κορυφαιοτάτου τῶν προεστηκότων τῆς ἀριστοκρατίας αὐστηρὰ καὶ αὐθάδης μηδὲν ἐνδιδόναι τῷ δήμῳ μαλακόν, ἀλλὰ καὶ τῶν συναλλαγμάτων τὰς ἀναπράξεις ἐπιτρέπειν τοῖς δεδανεικόσιν, ἐφ´ οἷς συνέβαλον δικαίοις ποιεῖσθαι, καὶ τὰ δικαστήρια καθίζειν, καὶ τὸν ἐν τῇ πόλει μένοντα τῶν ὑπάτων κατὰ τοὺς πατρίους ἐθισμοὺς καὶ τὰς τιμωρίας, ἃς κατὰ τῶν ἐκλιπόντων οἱ περὶ αὐτῶν νόμοι δεδώκασιν, ἀναπράττεσθαι, εἴκειν δὲ τοῖς δημοτικοῖς μηδὲν τι μὴ δίκαιον μηδὲ δύναμιν αὐτοῖς συγκατασκευάζειν πονηράν. Καὶ γὰρ νῦν, ἔφη, πέρα τοῦ μετρίου τρυφῶσι τελῶν ἀφειμένοι, ὧν ἐτέλουν τοῖς βασιλεῦσι πρότερον, καὶ τῶν εἰς τὸ σῶμα τιμωριῶν, αἷς ἐκολάζοντο ὑπ´ αὐτῶν, ὁπότε μὴ ταχέως ὑπηρετήσειάν τι τῶν ἐπιταττομένων, ἐλεύθεροι γεγονότες. ἐὰν δέ τι παρακινεῖν νεωτερίζειν προενεχθέντες ἐπιβάλωνται, κατείργωμεν αὐτοὺς τῷ σωφρονοῦντι μέρει τῆς πόλεως καὶ ὑγιαίνοντι πλείονι τοῦ νοσοῦντος φανησομένῳ. ὑπάρχει μέν γ´ ἡμῖν οὐ μικρὰ ἰσχὺς πρὸς τὰ πράγματα καὶ τῶν πατρικίων νεότης ἕτοιμος τὰ κελευόμενα ποιεῖν· μέγιστον δὲ πάντων ὅπλον καὶ δυσκαταγώνιστον, χρώμενοι ῥᾳδίως ἐπικρατήσομεν τῶν δημοτικῶν, τὸ τῆς βουλῆς κράτος, δεδιττόμεθα αὐτοὺς μετὰ τῶν νόμων ἱστάμενοι. ἐὰν δ´ ὑποκατακλινώμεθα αὐτοῖς τῆς ἀξιώσεως, πρῶτον αἰσχύνην ὀφλήσομεν, εἰ παρὸν ἐν ἀριστοκρατίᾳ πολιτεύεσθαι δήμῳ τὰ κοινὰ ἐπιτρέψομεν· ἔπειτα δ´ εἰς κίνδυνον οὐ τὸν ἐλάχιστον ἥξομεν, εἴ τις ἐκθεραπεύσας αὐτὸν ἐξουσίαν κρείττονα τῶν νόμων κατασκευάσαιτο τυραννικὸς ἀνήρ, τὴν ἐλευθερίαν αὖθις ἀφαιρεθῆναι. Τοιαῦτα διαφερομένων τῶν ὑπάτων κατὰ σφᾶς αὐτοὺς καὶ ὁπότε συναχθείη συνέδριον καὶ συλλαμβανόντων πολλῶν ἑκατέρῳ, μὲν βουλὴ φιλονεικίας καὶ θορύβους καὶ λόγους ἀκόσμους, οἷς ἀλλήλους προὐπηλάκιζον, ἀκούσασα, σωτήριον δὲ βούλευμα οὐδὲν καθισταμένη, διελύετο. [6,24] VI. Appius au contraire, était un des principaux de la faction des grands. Il proposait un avis hardi et rigoureux. Loin de traiter le peuple avec douceur, il voulait qu'on permît aux créanciers de se servir des voies ordinaires pour faire payer les dettes ; que le consul qui faisait sa résidence à Rome, établît des tribunaux selon les lois du pays, que ceux qui n'obéiraient pas à l'assignation fussent punis comme la loi l'ordonnait, qu'on n'accordât aux plébéiens que ce qui était juste, et qu'on prît bien garde qu'en les laissant devenir trop puissants, on n'eût sujet de s'en repentir dans la suite. Dès à présent, disait-il, ils passent les bornes de la modération, et abusent de leur liberté, parce qu'ils se voient déchargés des impôts qu'ils payaient sous la domination des rois, et à couvert des châtiments dont ils punissaient quiconque n'obéissait pas promptement à leurs ordres. Mais s'ils poussaient l'insolence jusqu'à vouloir remuer ou s'élever au-dessus de leur état, il faut les réprimer avec le secours de la plus saine partie des citoyens, qui, comme vous le verrez, sont en plus grand nombre que les brouillons et les séditieux. La jeunesse patricienne nous servira beaucoup dans les affaires présentes ; elle est toute prête à faire ce qu'on lui ordonnera. Mais nous avons encore un autre moyen plus efficace pour réprimer l'insolence des plébéiens. Ce moyen, c'est la puissance du sénat, avec laquelle nous pouvons nous promettre de les épouvanter si nous prenons fermement la défense des lois. Que si nous mollissons jusqu'à leur accorder leurs demandes, outre la honte d'avoir livré l'état au peuple dans le temps qu'il ne tient qu'à nous de maintenir le gouvernement aristocratique, nous nous exposerons au danger évident de perdre une seconde fois la liberté, si quelque esprit tyrannique gagnant la multitude par ses caresses devenait plus puissant que les lois. » VII. Les deux consuls ainsi opposés de sentiments, toutes les fois que les sénateurs s'assemblaient, les uns se rangeaient du côté de Servilius, les autres de celui de Claudius. Tout se passait en contestations et en tumulte. Les deux partis en venaient même jusqu'aux injures, aux invectives, à des termes choquants ; et les assemblées du sénat se tenaient avec tant de confusion qu'il se séparait toujours sans rien statuer pour le bien de la république.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009