HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 12

  Chapitre 12

[6,12] Ἀποκομισθέντων δ´ ἀμφοτέρων ἐκ τῆς μάχης τεταγμένος αὖθις πρεσβευτὴς Μάρκος Οὐαλέριος τὴν τοῦ ἱππάρχου παρειληφὼς ἡγεμονίαν, ἐπιστὰς σὺν τοῖς ἀμφ´ αὐτὸν ἱππεῦσιν ἐπὶ τοὺς κατὰ πρόσωπον καὶ μικρὸν ἀντισχὼν χρόνον ἐξωθεῖται ταχέως τῆς τάξεως ἐπὶ πολύ· ἧκον δὲ καὶ τούτοις ἐκ τῶν φυγάδων τῶν ἐκ Ῥώμης ἱππέων τε καὶ ψιλῶν βοήθειαι, καὶ Μαμίλιος ἀνειληφὼς ἐκ τῆς πληγῆς ἑαυτὸν ἤδη παρῆν αὖθις ἄγων πλῆθος ἱππέων τε καὶ πεζῶν καρτερόν· ἐν τούτῳ τῷ ἀγῶνι τε πρεσβευτὴς Μάρκος Οὐαλέριος, τὸν κατὰ Σαβίνων πρῶτος καταγαγὼν θρίαμβον καὶ τὸ φρόνημα τῆς πόλεως τεταπεινωμένον ἐκ τοῦ Τυρρηνικοῦ πταίσματος ἀναστήσας, δόρατι πληγεὶς πίπτει, καὶ περὶ αὐτὸν ἄλλοι Ῥωμαίων πολλοὶ καὶ ἀγαθοί. περὶ δὲ τῷ πτώματι αὐτοῦ γίνεται καρτερὸς ἀγὼν Ποπλίου καὶ Μάρκου τῶν Ποπλικόλα παίδων τὸν θεῖον ὑπερασπισάντων. ἐκεῖνον μὲν οὖν ἀσκύλευτόν τε καὶ μικρὸν ἔτι ἐμπνέοντα τοῖς ὑπασπισταῖς ἀναθέντες ἀπέστειλαν ἐπὶ τὸν χάρακα, αὐτοὶ δ´ εἰς μέσους τοὺς πολεμίους ὑπὸ λήματός τε καὶ προθυμίας ὠσάμενοι καὶ πολλὰ τραύματα λαβόντες, ἀθρόων περιχυθέντων σφίσι τῶν φυγάδων, ἀποθνήσκουσιν ἅμα. ἐξωθεῖται δὲ μετὰ τοῦτο τὸ πάθος Ῥωμαίων φάλαγξ ἀπὸ τῶν ἀριστερῶν ἐπὶ πολὺ καὶ μέχρι τῶν μέσων παρερρήγνυτο. ἔπειτα μαθὼν δικτάτωρ τὴν τροπὴν τῶν σφετέρων, ἐβοήθει κατὰ τάχος ἄγων τοὺς περὶ αὐτὸν ἱππεῖς. κελεύσας δὲ τὸν ἕτερον πρεσβευτήν, Τῖτον Ἑρμήνιον, ἴλην ἱππέων ἄγοντα κατὰ νώτου χωρεῖν τῆς σφετέρας φάλαγγος καὶ τοὺς φεύγοντας ἐπιστρέφειν, εἰ δὲ μὴ πείθοιντο ἀποκτεῖναι, αὐτὸς ἅμα τοῖς κρατίστοις ἐπὶ τὸ στῖφος ὠθεῖται, κἀπειδὴ πλησίον τῶν πολεμίων ἐγένετο πρῶτος εἰσελαύνει τὸν ἵππον ἀφειμένων τῶν χαλινῶν. ἀθρόας δὲ γενομένης καὶ καταπληκτικῆς τῆς ἐλάσεως οὐ δεξάμενοι τὸ μανικὸν αὐτῶν καὶ τεθηριωμένον οἱ πολέμιοι τρέπονται καὶ πίπτουσι συχνοί. ἐν δὲ τούτῳ καὶ πρεσβευτὴς Ἑρμήνιος ἀνειληφὼς τοὺς φοβηθέντας ἐκ τῆς τροπῆς τῶν σφετέρων ἦγεν ἐπὶ τοὺς περὶ τὸν Μαμίλιον συνεστῶτας· καὶ συμπεσὼν αὐτῷ μεγίστῳ τε ὄντι καὶ ῥώμην ἀρίστῳ τῶν καθ´ αὑτὸν {τότε ἀνθρώπων} ἐκεῖνόν τ´ ἀποκτείνει καὶ αὐτὸς ἐν τῷ σκυλεύειν τὸν νεκρὸν πληγεὶς ὑπό τινος ξίφει διὰ τῆς λαγόνος ἀποθνήσκει. Σέξτος δὲ Ταρκύνιος τοῦ λαιοῦ τῶν Λατίνων κέρατος ἡγούμενος ἀντεῖχεν ἔτι τοῖς δεινοῖς καὶ τοὺς ἐπὶ τοῦ δεξιοῦ τῶν Ῥωμαίων κέρατος ἐξεώθει τῆς στάσεως· ὡς δὲ τὸν Ποστόμιον ἐθεάσατο σὺν τοῖς ἐπιλέκτοις ἱππεῦσιν ἐπιφερόμενον ἀπογνοὺς ἁπάσης ἐλπίδος εἰς μέσους αὐτοὺς ἵεται· ἔνθα δὴ κυκλωθεὶς ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων ἱππέων τε καὶ πεζῶν καὶ βαλλόμενος πανταχόθεν ὥσπερ θηρίον, οὐκ ἄνευ τοῦ πολλοὺς ἀποκτεῖναι τῶν ὁμόσε χωρησάντων ἀποθνήσκει. πεσόντων δὲ τῶν ἡγεμόνων, ἀθρόα γίνεται πάντων αὐτίκα τῶν Λατίνων φυγὴ καὶ τοῦ χάρακος αὐτῶν ἐρήμου καταλειφθέντος ὑπὸ τῶν φυλάκων ἅλωσις, ὅθεν οἱ Ῥωμαῖοι πολλὰς καὶ καλὰς ἔλαβον ὠφελείας. συμφορά τε αὕτη μεγίστη Λατίνοις ἐγένετο, δι´ ἣν ἐπὶ πλεῖστον ἐκακώθησαν, καὶ φθόρος σωμάτων, ὅσος οὔπω πρότερον· ἀπὸ γὰρ τετρακισμυρίων πεζῶν καὶ τρισχιλίων ἱππέων, ὥσπερ ἔφην, οἱ λειφθέντες ἐλάττους μυρίων ἐσώθησαν ἐπὶ τὰ σφέτερα. [6,12] XVII. Le vieillard Marcus Valerius, qui était alors pour la seconde fois lieutenant colonel, prit la place d'Aebutius, son commandant, et ramena la cavalerie à la charge. Mais la cavalerie des exilés de Rome et l'infanterie légère étant accourues au secours, il fut bientôt repoussé après avoir tenu ferme un peu de temps. Mamilius déjà revenu de ses blessures, retourna aussi à la charge avec un gros de cavalerie et d'infanterie légère. Dans ce combat le lieutenant colonel Marcus Valerius, qui avait le premier triomphé des Sabins et ranimé les troupes Romaines abattues par l'échec qu'elles avaient reçu dans la bataille qui leur fut livrée par les Tyrrhéniens, fut percé d'un coup de pique et. tomba sur le champ de bataille avec un grand nombre de braves Romains. Le combat se renouvela plus que jamais autour de son corps. Ses neveux Publius et Marcus, fils de Poplicola, le défendirent de toutes leurs forces pour empêcher qu'on ne le dépouillât. Ils ordonnèrent à ses écuyers de l'emporter dans le camp pendant qu'il avait encore quelque souffle de vie. Pour eux ils se jetèrent avec ardeur au plus fort de la mêlée, où ayant été invertis par les exilés et atteints de plusieurs coups, ils moururent tous deux sur la place. XVIII. APRES cette défaite, l'armée Romaine fut enfoncée depuis l'aile gauche jusqu'au corps de bataille, avec tant de violence que les soldats gardaient à peine leurs rangs. Mais le dictateur qui s'aperçût de la fuite des siens, alla promptement à leur secours avec sa cavalerie. En même temps il ordonna à Titus Herminius, un des lieutenants, de se porter derrière les fuyards pour les arrêter et pour passer au fil de l'épée tous ceux qui n'obéiraient pas. Il poussa lui-même son cheval à toutes jambes, et se jeta avec ses plus braves cavaliers à travers les ennemis. Le choc fut si violent que les Latins ne pouvant soutenir sa fureur, il en tua un grand nombre et mit le reste en fuite. XIX. Dans le même temps le lieutenant Herminius qui avait rassemblé les fuyards, tomba sur le bataillon de Mamilius, et étant aux prises avec ce général un des plus grands et des plus forts hommes de son siècle, il le tua de sa propre main. Mais tandis qu'il s'arrête à le dépouiller il reçoit lui-même de quelque soldat un coup d'épée dans le côté, dont il tombe mort sur la place. Cependant Sextus Tarquin, qui commandait l'aile gauche des Latins, tenait toujours bon et enfonçait l'aile droite de l'armée Romaine ; mais lorsqu'il vît paraître tout d'un coup Postumius avec ses escadrons victorieux, perdant toute espérance il se jeta tête baissée au milieu des ennemis, où étant enveloppé par la cavalerie Romaine et par l'infanterie légère, attaqué de toutes parts comme une bête féroce au milieu des traits, il tomba mort sur le champ de bataille après avoir sacrifié beaucoup de monde à son désespoir et vendu sa vie bien chèrement. XX. Les généraux des Latins ayant été tués dans ce combat, le reste de l'armée prit la fuite, et les Romains devenus maitres de leur camp que la garnison avait abandonné, y trouvèrent un gros butin. C'est ici un des plus terribles échecs que les Latins aient reçu. Aussi s'en ressentirent-ils fort longtemps. Ils n'avaient jamais perdu tant de monde dans aucun combat, puisque de quarante mille hommes d'infanterie et de trois mille chevaux qu'ils avaient, comme j'ai déjà dit, il ne s'en sauva pas dix mille.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009