[6,11] Πρῶτον μὲν οὖν οἱ κατὰ μέσην τὴν φάλαγγα
τεταγμένοι Ῥωμαίων, ἔνθα ὁ δικτάτωρ {Ποστούμιος}
ἦν λογάδας ἔχων περὶ αὑτὸν ἱππεῖς, καὶ αὐτὸς ἐν
πρώτοις μαχόμενος, τὸ καθ´ αὑτοὺς ἐξωθοῦσι μέρος,
τρωθέντος ὑσσῷ τὸν δεξιὸν ὦμον θατέρου τῶν Ταρκυνίου
παίδων Τίτου καὶ μηκέτι δυναμένου τῇ χειρὶ
χρῆσθαι. Λικίννιος μὲν γὰρ καὶ οἱ περὶ Γέλλιον οὐδὲν
ἐξητακότες οὔτε τῶν εἰκότων οὔτε τῶν δυνατῶν
αὐτὸν εἰσάγουσι τὸν βασιλέα Ταρκύνιον ἀγωνιζόμενον
ἀφ´ ἵππου καὶ τιτρωσκόμενον, ἄνδρα ἐνενήκοντα ἔτεσι
προσάγοντα. πεσόντος δὲ Τίτου μικρὸν ἀγωνισάμενοι
χρόνον οἱ περὶ αὐτὸν καὶ τὸ σῶμα ἔμψυχον ἀράμενοι
γενναῖον οὐδὲν ἔτι ἔπραξαν, ἀλλ´ ἀνεχώρουν ἐπιοῦσι
τοῖς Ῥωμαίοις ἐπὶ πόδα· ἔπειτ´ αὖθις ἔστησάν τε καὶ
εἰς ἀντίπαλα ἐχώρουν, θατέρου τῶν Ταρκυνίου παίδων
Σέξτου μετὰ τῶν ἐκ Ῥώμης φυγάδων τε καὶ τῶν
ἄλλων ἐπιλέκτων ἱππέων ἐπιβοηθήσαντος αὐτοῖς. οὗτοι
μὲν οὖν πάλιν ἀναλαβόντες αὑτοὺς ἐμάχοντο, οἱ δὲ
τῆς φάλαγγος ἡγεμόνες ἑκατέρας Τῖτος Αἰβούτιος καὶ
Μαμίλιος Ὀκταούιος λαμπρότατα πάντων ἀγωνιζόμενοι,
καὶ τρέποντες μὲν τοὺς ὑφισταμένους καθ´ ὃ χωρήσειαν
μέρος, ἀντικαθιστάντες δὲ τῶν σφετέρων τοὺς
θορυβηθέντας, χωροῦσιν ἐκ προκλήσεως ὁμόσε, καὶ
συρράξαντες πληγὰς κατ´ ἀλλήλων φέρουσιν ἰσχυράς,
οὐ μὴν καιρίους, ὁ μὲν ἱππάρχης εἰς τὰ στέρνα τοῦ
Μαμιλίου διὰ θώρακος ἐλάσας τὴν αἰχμήν, ὁ δὲ Μαμίλιος
μέσον περονήσας τὸν δεξιὸν ἐκείνου βραχίονα·
καὶ πίπτουσιν ἀπὸ τῶν ἵππων.
| [6,11] XV. LA fortune du combat fut longtemps douteuse. Elle se rangea
tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. D'abord le corps de l'armée Romaine, où
combattait le dictateur Postumius escorté de l'élite de la cavalerie,
repoussa vigoureusement les ennemis, après que Titus l'un des fils de
Tarquin eût été blessé si dangereusement d'un coup de dard à l'épaule
droite, qu'il ne pouvait plus se servir de sa main. Je sais que Licinnius,
Gellius et les autres qui les ont copiés prétendent que c'était le roi Tarquin
qui fut blessé dans cette occasion comme il combattait à cheval. Mais ces
historiens n'ont pas fait réflexion que ce fait n'est ni probable, ni même
possible, puisque dans le temps de cette bataille Tarquin n'avait guère
loin de quatre-vingt-dix ans. Titus étant donc tombé de cheval par la
violence du coup qu'il avait reçu, ses troupes combattirent un peu de
temps ; ensuite on l'emporta hors de la mêlée encore vivant. Cet accident
fit perdre courage à ceux qui combattaient sous ses enseignes.
L'épouvante les saisit, et ne pouvant plus résister aux Romains qui les
enfonçaient, ils furent obligés de lâcher pied. Sextus, l'autre fils de
Tarquin, s'en aperçut. Il accourt à leur secours avec l'élite de la cavalerie
soutenue des exilés de Rome. Les fuyards se rallient ; leur courage
s'anime ; ils retournent à la charge, soutiennent l'effort des ennemis, et se
battent avec une nouvelle vigueur.
XVI. Pendant que cela se passait, les généraux Titus Aebutius et
Octavius Mamilius combattaient avec une ardeur incroyable, animant et
soutenant leurs troupes et renversant tout ce qui se présentait devant eux.
Après avoir longtemps disputé l'avantage, ils se provoquèrent l'un l'autre à
un combat singulier, ou ils reçurent tous deux des coups violents, quoique
leurs blessures ne fussent pas mortelles. Le général de la cavalerie
Romaine porta à Mamilius un coup de lance dans la poitrine à travers sa
cuirasse, et Mamilius lui perça le bras droit par le milieu ; de sorte qu'étant
tombés tous deux de cheval, on les emporta hors de la mêlée.
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