HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 9

  Chapitre 9

[5,9] Ἀποκτείνας δὲ τοὺς υἱοὺς εὐθὺς ἐκάλει τοὺς ἀδελφιδοῦς τοῦ συνάρχοντος Ἀκυλλίους, παρ´ οἷς αἱ σύνοδοι τῶν κατὰ τῆς πόλεως συνομοσαμένων ἐγένοντο· καὶ τὰς ἐπιστολὰς αὐτῶν ἀναγνῶναι τῷ γραμματεῖ κελεύσας, ὥστε πάντας ἀκούειν τοὺς παρόντας, ἀπολογίαν ἔφησεν αὐτοῖς διδόναι. ὡς δὲ προήχθησαν οἱ νεανίσκοι πρὸς τὸ βῆμα, εἴθ´ ὑποθεμένου τινὸς τῶν φίλων εἴτ´ αὐτοὶ συμφρονήσαντες τοῖς γόνασι τοῦ θείου προσπίπτουσιν ὡς δι´ ἐκείνου σωθησόμενοι. κελεύσαντος δὲ τοῦ Βρούτου τοῖς ῥαβδούχοις ἀποσπᾶν αὐτοὺς καὶ ἀπάγειν ἐπὶ τὸν θάνατον, εἰ μὴ βούλοιντο ἀπολογήσασθαι, μικρὸν ἐπισχεῖν τοῖς ὑπηρέταις Καλλατῖνος εἰπών, ἕως τῷ συνάρχοντι διαλεχθῇ, λαβὼν τὸν ἄνδρα καταμόνας πολλὰς ἐξέτεινεν ὑπὲρ τῶν μειρακίων δεήσεις· τὰ μὲν ἀπολογούμενος ὡς διὰ νεότητος ἄνοιαν καὶ πονηρὰς φίλων ὁμιλίας εἰς ταύτην ἐμπεσόντων τὴν φρενοβλάβειαν, τὰ δὲ παρακαλῶν ἑαυτῷ χαρίσασθαι τὰς ψυχὰς τῶν συγγενῶν μίαν αἰτουμένῳ ταύτην τὴν δωρεὰν καὶ περὶ οὐδενὸς ἔτι ἑτέρου ἐνοχλήσοντι, τὰ δὲ διδάσκων, ὅτι συνταραχθῆναι κίνδυνος ὅλην τὴν πόλιν, ἐὰν ἅπαντας ἐπιχειρῶσι θανάτῳ ζημιοῦν τοὺς δόξαντάς τι συμπράττειν τοῖς φυγάσιν ὑπὲρ τῆς καθόδου· πολλοὺς γὰρ εἶναι καὶ οὐκ ἀσήμων οἰκιῶν ἐνίους. ὡς δ´ οὐκ ἔπειθε, τελευτῶν ἠξίου μὴ θάνατον, ἀλλὰ μετρίαν κατ´ αὐτῶν ὁρίσαι κόλασιν, ἄτοπον εἶναι λέγων τοὺς μὲν τυράννους φυγαῖς ἐζημιῶσθαι, τοὺς δὲ τῶν τυράννων φίλους θανάτῳ. ἀντιλέγοντος δὲ καὶ πρὸς τὴν ἐπιείκειαν τῆς κολάσεως τοῦ ἀνδρὸς καὶ οὐδ´ εἰς ἑτέρους ἀναβαλέσθαι χρόνους τὰς κρίσεις τῶν ἐν ταῖς αἰτίαις βουλομένου· τελευταία γὰρ αὕτη τοῦ συνάρχοντος δέησις ἦν· ἀλλ´ αὐθημερὸν ἀποκτενεῖν ἅπαντας ἀπειλοῦντος καὶ διομνυμένου, ἀδημονῶν Κολλατῖνος ἐπὶ τῷ μηδενὸς ὧν ἠξίου τυγχάνειν, Τοιγαροῦν, ἔφησεν, ἐπεὶ σκαιὸς εἶ καὶ πικρὸς ἐγὼ τὰ μειράκια ἀφαιροῦμαι τῆς αὐτῆς ἐξουσίας ἧς σὺ κύριος ὤν. καὶ Βροῦτος ἐκπικρανθείς, Οὐκ ἐμοῦ γ´, ἔφη, ζῶντος, Κολλατῖνε, τοὺς προδότας τῆς πατρίδος ἰσχύσεις ἐξελέσθαι· ἀλλὰ καὶ σὺ δώσεις δίκας ἃς προσῆκεν οὐκ εἰς μακράν. [5,9] VII. APRES avoir fait mourir ses enfants, il ordonna qu'on lui amenât les Aquilius, fils de la sœur de Collatinus son collègue, chez qui s'étaient tenues les assemblées des chefs de la conjuration. Il fit lire leurs lettres par un secrétaire pour être entendues de tout le peuple, puis il leur dit de défendre leur cause s'ils avaient quelques raisons à alléguer pour leur justification. Aussitôt qu'ils furent arrivés devant le tribunal, soit par le conseil de leurs amis, soit de leur propre mouvement ils le jetèrent aux pieds de leur oncle dans l'espérance qu'il leur sauverait la vie. Mais Brutus commanda aux licteurs de les faire retirer pour les conduire au supplice, puisqu'ils n'avaient rien à dire pour leur défense. VIII. ALORS Collatinus arrête les exécuteurs de la justice, et leur défend de passer outre jusqu'à ce qu'il ait conféré un moment avec son collègue. Il s'approche de Brutus, il le prend en particulier, il le conjure instamment de pardonner aux Aquilius, dont il rejette la faute sur leur jeunesse, sur le défaut d'expérience et sur les mauvais conseils de leurs amis. Il ajoute à ces vives sollicitations que pour toute grâce il ne lui demande que la vie de ces deux jeunes citoyens ses parents, que dans la suite il ne l'importunera plus, que l'on doit craindre un soulèvement général de toute la ville si l'on veut punir tous ceux qu'on soupçonnera d'avoir donné les mains au rappel des exilés, qu'il y en a un grand nombre, et même des premières familles, qui pourraient être enveloppés dans ce soupçon. Collatinus voyant qu'il ne peut rien obtenir de son collègue, lui demande qu'il ne condamne pas les coupables à la mort, et qu'il lui plaise de commuer cette peine en quelque autre moins rigoureuse ; que ce serait agir contre la raison que de punir de mort les amis des tyrans tandis que les tyrans mêmes ne subissaient point d'autre peine que celle du bannissement. IX. INFLEXIBLE aux prières de son collègue, Brutus s'oppose aux tempéraments qu'il a apportés. Il refuse d'adoucir la peine, il ne peut goûter la dernière demande de Collatinus qui veut que du moins on diffère le jugement des coupables. Il prend un ton menaçant et proteste avec serment qu'il les fera tous mourir le jour même. X. « ET moi, dit Collatinus irrité de n'avoir pu rien obtenir, puisque vous êtes si dur et si inexorable, j'absous les coupables par le même pouvoir du consulat qui m'est commun avec vous. Ne vous y trompez pas, repartit Brutus en colère ; ce ne sera jamais de mon vivant que vous aurez le pouvoir d'accorder l'impunité à ceux qui ont trahi leur patrie ; et vous-même, Collatinus, vous ne serez pas longtemps sans être puni comme vous le méritez.»


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Dernière mise à jour : 25/06/2009