HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 73

  Chapitre 73

[5,73] Οὗτος πρῶτος ἐν Ῥώμῃ μόναρχος ἀπεδείχθη πολέμου τε καὶ εἰρήνης καὶ παντὸς ἄλλου πράγματος αὐτοκράτωρ. ὄνομα δ´ αὐτῷ τίθενται δικτάτορα, εἴτε διὰ τὴν ἐξουσίαν τοῦ κελεύειν, ὅτι θέλοι, καὶ τάττειν τὰ δίκαιά τε καὶ τὰ καλὰ τοῖς ἄλλοις, ὡς ἂν αὐτῷ δοκῇ· τὰ γὰρ ἐπιτάγματα καὶ τὰς διαγραφὰς τῶν δικαίων τε καὶ ἀδίκων ἠδίκτα οἱ Ῥωμαῖοι καλοῦσιν· εἴτε ὥς τινες γράφουσι διὰ τὴν τότε γενομένην ἀνάρρησιν, ἐπειδὴ οὐ παρὰ τοῦ δήμου τὴν ἀρχὴν εὑρόμενος κατὰ τοὺς πατρίους ἐθισμοὺς ἕξειν ἔμελλεν, ἀλλ´ ὑπ´ ἀνδρὸς ἀποδειχθεὶς ἑνός. οὐ γὰρ ᾤοντο δεῖν ἐπίφθονον ὄνομα καὶ βαρὺ θέσθαι τινὶ ἀρχῇ πόλιν ἐλευθέραν ἐπιτροπευούσῃ, τῶν τε ἀρχομένων ἕνεκα, ἵνα μηθὲν ἐπὶ ταῖς μισουμέναις προσηγορίαις ἐκταράττωνται, καὶ τῶν παραλαμβανόντων τὰς ἀρχὰς προνοίᾳ, μή τι λάθωσιν παθόντες ὑφ´ ἑτέρων πλημμελὲς δράσαντες αὐτοὶ τοὺς πέλας, ὧν φέρουσιν αἱ τοιαῦται δυναστεῖαι· ἐπεὶ τό γε τῆς ἐξουσίας μέγεθος, ἧς δικτάτωρ ἔχει, ἥκιστα δηλοῦται ὑπὸ τοῦ ὀνόματος· ἔστι γὰρ αἱρετὴ τυραννὶς δικτατορία. δοκοῦσι δέ μοι καὶ τοῦτο παρ´ Ἑλλήνων οἱ Ῥωμαῖοι τὸ πολίτευμα λαβεῖν. οἱ γὰρ Αἰσυμνῆται καλούμενοι παρ´ Ἕλλησι τὸ ἀρχαῖον, ὡς ἐν τοῖς περὶ βασιλείας ἱστορεῖ Θεόφραστος, αἱρετοί τινες ἦσαν τύραννοι· ᾑροῦντο δ´ αὐτοὺς αἱ πόλεις οὔτ´ εἰς ὁριστὸν χρόνον οὔτε συνεχῶς, ἀλλὰ πρὸς τοὺς καιρούς, ὁπότε δόξειε συμφέρειν, καὶ εἰς ὁποσονοῦν χρόνον· ὥσπερ καὶ Μιτυληναῖοί ποθ´ εἵλοντο Πιττακὸν πρὸς τοὺς φυγάδας τοὺς περὶ Ἀλκαῖον τὸν ποιητήν. [5,73] VII. VOILA le premier magistrat souverain qui fut créé à Rome, comme l'arbitre de la paix, de la guerre et de toutes les autres affaires. On l'appela dictateur, soit à cause du pouvoir qu'il avait de commander aux autres et dictateur, qu'il jugeait à propos pour maintenir la justice, et de faire pour cela des ordonnances que les Romains appellent en Latin Edicta, soit, comme quelques auteurs l'ont écrit, par rapport à la manière dont il fut alors proclamé, et parce que au lieu de recevoir du peuple sa dignité suivant les coutumes du pays, il ne fut élu que par un seul homme. Au reste, on ne trouva pas à propos de donner un nom odieux à ce nouveau magistrat qui devait gouverner une ville jalouse de la liberté. Il fallait avoir quelque ménagement pour ses sujets de peur de les troubler et de les effaroucher en donnant à cette nouvelle charge un nom odieux. Il fallait aussi avoir égard au magistrat même, de peur que ses sujets ne lui fissent quelque insulte quand il ne serait pas sur ses gardes, ou qu'il ne commît lui-même des injustices envers le peuple, ce qui n'est que trop ordinaire à ceux qui se voient élevés à un haut degré de puissance. Voila pourquoi le nom qu'on a donné aux dictateurs ne marque pas toute la grandeur de l'autorité dont ils sont revêtus. Car à le bien prendre, la dictature n'est qu'une espèce de puissance tyrannique, qui le donne par élection. VIII. AU reste il me semble que les Romains ont aussi emprunté des Grecs cette forme de gouvernement. En effet les magistrats que les Grecs appelaient autrefois Aesymnètes, comme nous l'apprend Théophraste dans son traité de la royauté, étaient une espèce de tyrans électifs. Ils étaient élus par les villes dans les besoins pressants : mais ils n'avaient pas cette dignité pour toute leur vie, elle ne durait qu'autant de temps que l'utilité ou le besoin de l'état le demandait. C'est ainsi que les Mityléniens élurent autrefois Pittacus pour défendre la république contre le poète Alcée et les autres, qui avaient été bannis avec lui.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009