HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 70

  Chapitre 70

[5,70] Ἐν τοιαύτῃ δὴ καταστάσει τῶν κοινῶν ὑπαρχόντων σκοποῦσα βουλή, δι´ οὗ μάλιστα διαπράξεται τρόπου μηθὲν ἔτι νεωτερίσαι τοὺς δημοτικούς, ἔκρινε τὴν μὲν ὑπατικὴν ἐξουσίαν ἀνελεῖν κατὰ τὸ παρόν, ἑτέραν δέ τινα ἀρχὴν ἀποδεῖξαι πολέμου τε καὶ εἰρήνης καὶ παντὸς ἄλλου πράγματος κυρίαν, αὐτοκράτορα καὶ ἀνυπεύθυνον, ὧν ἂν βουλεύσηται καὶ πράξῃ. χρόνου δ´ εἶναι μέτρον τῇ νέᾳ ἀρχῇ μῆνας ἕξ, μετὰ δὲ τὴν ἑξάμηνον αὖθις ἄρχειν τοὺς ὑπάτους. τὰ δ´ ἀναγκάσαντα αὐτὴν ἐπὶ τῷ καταλῦσαι τὸ τυραννικὸν πόλεμον αὐθαίρετον ὑπομεῖναι τυραννίδα πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα ἦν, ὑπὲρ ἅπαντα δ´ κυρωθεὶς ὑφ´ ἑνὸς τῶν ὑπάτων Ποπλίου Οὐαλερίου τοῦ κληθέντος Ποπλικόλα νόμος, ὑπὲρ οὗ κατ´ ἀρχὰς ἔφην, ὅτι τὰς τῶν ὑπάτων γνώμας ἀκύρους ἐποίησε, μὴ τιμωρεῖσθαι Ῥωμαίων τινὰ πρὸ δίκης, ἐπιτρέψας τοῖς ἀγομένοις ἐπὶ τὰς κολάσεις ὑπ´ αὐτῶν προκαλεῖσθαι τὴν διάγνωσιν ἐπὶ τὸν δῆμον, καὶ τέως ἂν πληθὺς ἐνέγκῃ ψῆφον ὑπὲρ αὐτῶν σώμασί τε καὶ βίοις τὸ ἀσφαλὲς ἔχειν· τὸν δὲ παρὰ ταῦτά τι ποιεῖν ἐπιχειροῦντα νηποινὶ τεθνάναι κελεύων. ἐλογίζετο δὴ μένοντος μὲν κυρίου τοῦ νόμου τοῦδε μηθὲν ὑπηρετήσειν ἀναγκαζομένους ταῖς ἀρχαῖς τοὺς πένητας καταφρονοῦντας ὡς εἰκὸς τῶν τιμωριῶν, ἃς οὐ παραχρῆμα ὑφέξειν ἔμελλον, ἀλλ´ ὅταν δῆμος αὐτῶν καταψηφίσηται, ἀναιρεθέντος δ´ αὐτοῦ κατὰ πολλὴν ἀνάγκην τὰ κελευόμενα ποιήσειν ἅπαντας. ἵνα δὲ μηθὲν ἐναντιωθεῖεν οἱ πένητες, εἴ τις αὐτὸν καταλύοι τὸν νόμον ἐκ τοῦ φανεροῦ, τὴν ἰσοτύραννον ἀρχὴν ἔκρινεν ἐπὶ τὰ πράγματα παραγαγεῖν, πάντας ἔμελλεν ἕξειν ὑφ´ ἑαυτῇ τοὺς νόμους. καὶ γράφει προβούλευμα, δι´ οὗ παρακρουσαμένη τοὺς πένητας καὶ τὸν βεβαιοῦντα τὴν ἐλευθερίαν αὐτοῖς νόμον ἀνελοῦσα ἔλαθεν. ἦν δὲ τὸ προβούλευμα τοιόνδε· Λάρκιον μὲν καὶ Κλοίλιον τοὺς τότε ὑπατεύοντας ἀποθέσθαι τὴν ἐξουσίαν, καὶ εἴ τις ἄλλος ἀρχήν τινα εἶχεν πραγμάτων τινῶν κοινῶν ἐπιμέλειαν· ἕνα δ´ ἄνδρα, ὃν ἂν τε βουλὴ προέληται καὶ δῆμος ἐπιψηφίσῃ, τὴν ἁπάντων ἐξουσίαν παραλαβόντα ἄρχειν μὴ πλείονα χρόνον ἑξαμήνου, κρείττονα ἐξουσίαν ἔχοντα τῶν ὑπάτων. τοῦτ´ ἀγνοήσαντες, ἣν ἔχει δύναμιν, οἱ δημοτικοὶ ψηφίζονται κύρια εἶναι τὰ δόξαντα τῇ βουλῇ· ἦν δ´ ἄρα κρείττων ἀρχὴ τῆς κατὰ τοὺς νόμους τυραννίς· τήν τε αἵρεσιν τοῦ μέλλοντος ἄρχειν τοῖς ἐκ τοῦ συνεδρίου συνεχώρησαν αὐτοῖς ἐφ´ ἑαυτῶν βουλευομένοις ποιήσασθαι. [5,70] CHAPITRE QUATORZIEME. l. DANS ces conjonctures, le sénat chercha toutes sortes de moyens pour empêcher que le peuple ne remuât dans la suite. On résolut enfin d'abolir pour un temps la puissance consulaire et de créer quelqu'autre magistrat qui fût l'arbitre souverain de la paix, de la guerre, et de toutes les autres affaires, sans être obligé de rendre compte de sa conduite et de ses desseins. Le nouveau magistrat ne devait avoir tous ces pouvoirs que pour six mois. Après ce temps-là il était déterminé qu'on rétablirait la dignité des consuls. II. CE qui obligea le sénat à se soumettre de lui-même à une nouvelle puissance tyrannique pour terminer la guerre contre Tarquins, fut entre autres raisons la loi portée autrefois par le consul Publius Valérius, surnommé Poplicola, dont j'ai déjà parlé. Elle infirmait les sentences des consuls, et leur défendait de punir aucun {des Romains} avant qu'il se fût défendu ; elle donnait aux coupables condamnés au supplice pleine liberté d'en appeler au tribunal du peuple, avec une entière sûreté tant pour leurs biens que pour leur corps, jusqu'à ce qu'il eût porté son jugement, permettant au premier venu de tuer impunément quiconque oserait passer outre. Il était évident que tant que cette loi subsisterait, les pauvres ne craignant plus les châtiments qu'on ne pourrait leur imposer sur le champ et sans le jugement du peuple, n'obéiraient point aux ordres des magistrats ; qu'au contraire si elle cessait d'être en vigueur, ils seraient tous contraints d'exécuter ce qu'on leur commanderait. Mais afin de prévenir l'opposition que les pauvres n'auraient pas manqué de former si on avait ouvertement abrogé la loi qui leur était favorable, le sénat jugea à propos d'introduire un {pouvoir} supérieur à toutes les lois et approchant du tyrannique. Il fît donc un décret artificieux par lequel il dupait les pauvres citoyens sans qu'ils s'en aperçussent, et abrogeait la loi qui servait d'appui à leur liberté. Ce décret portait que Largius et Clelius consuls de cette année, et tous ceux qui avaient des dignités ou quelque maniement des affaires de l'état, se dépouilleraient de leurs charges, que le sénat nommerait un magistrat dont l'élection serait approuvée par les plébéiens et qui aurait pour l'espace de six mois seulement, un pouvoir souverain et au-dessus de celui des consuls. Le peuple qui ne comprenait pas la force de ce sénatus-consulte, le ratifia par ses suffrages ; et quoiqu'il introduisît une autorité plus grande que l'autorité légitime des rois, il permit au sénat d'élire par lui-même et dans une assemblée particulière celui qu'il voudrait en revêtir.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009