HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 68

  Chapitre 68

[5,68] Τούς τ´ οἰκτείρειν τὴν πενίαν τῶν πολιτῶν ἀξιοῦντας καὶ βοηθεῖν τοῖς μὴ δυναμένοις διαλῦσαι τὰ χρέα παραινοῦντας ἔφη δεῖν ἐξετάζειν, τί ποτε τὸ πεποιηκὸς ἦν αὐτοὺς ἀπόρους κλήρους τε παραλαβόντας, οὓς οἱ πατέρες αὐτῶν κατέλιπον, καὶ ἀπὸ τῶν στρατειῶν πολλὰ ὠφεληθέντας, καὶ τὰ τελευταῖα ἐκ τῆς δημευθείσης τῶν τυράννων οὐσίας τὴν ἐπιβαλοῦσαν μοῖραν λαβόντας· ἔπειθ´ οὓς μὲν ἂν ὁρῶσι τῇ γαστρὶ καὶ ταῖς αἰσχίσταις ἐζηκότας ἡδοναῖς καὶ διὰ ταῦτ´ ἐκπεπτωκότας ἐκ τῶν βίων, αἰσχύνας τῆς πόλεως νομίζειν καὶ βλάβας, καὶ μέγα τῷ κοινῷ κέρδος ὑπολαμβάνειν, ἐὰν ἑκόντες ἀπὸ τῆς πόλεως ἀποφθαρῶσιν· οὓς δ´ ἂν αἰσθάνωνται διὰ πονηρὰν τύχην ἀπολωλεκότας τοὺς βίους, ἐκ τῶν ἰδίων τούτους εὖ ποιεῖν. ἄριστα δὲ τοῦτο καὶ γινώσκειν καὶ ποιήσειν ἔφησε τοὺς συμβεβληκότας αὐτοῖς καὶ βοηθήσειν αὐτῶν ταῖς τύχαις αὐτοὺς ἐκείνους οὐκ ἀναγκασθέντας ὑφ´ ἑτέρων, ἀλλ´ ἑκόντας, ἵν´ αὐτοῖς χάρις ἀντὶ τῶν χρημάτων καλὸν ὀφείλημα περιῇ. κοινὴν δὲ ποιεῖν τὴν βοήθειαν ἅπασιν, ἧς ἐξ ἴσου μεθέξουσιν οἱ πονηροὶ τοῖς χρηστοῖς, καὶ μὴ ἐκ τῶν ἰδίων, ἀλλ´ ἐκ τῶν ἀλλοτρίων τινὰς εὖ ποιεῖν, καὶ ὧν τὰ χρήματα ἀφαιροῦνται, τούτοις μηδὲ τὰς ὑπὲρ τῶν εὐεργεσιῶν καταλιπεῖν χάριτας, ἥκιστα τῇ Ῥωμαίων ἀρετῇ προσήκειν. ὑπὲρ ἅπαντα δὲ ταῦτα καὶ τἆλλα, δεινόν τι καὶ οὐκ ἀνεκτὸν εἶναι Ῥωμαίοις τῆς ἡγεμονίας ἀντιποιουμένοις, ἣν διὰ πολλῶν πόνων οἱ πατέρες αὐτῶν κτησάμενοι τοῖς ἐκγόνοις κατέλιπον, μὴ κατὰ προαίρεσιν μηδὲ πεισθέντας μηδ´ ἐν προσῆκε καιρῷ τὰ βέλτιστα καὶ τῷ κοινῷ συμφέροντα πράττειν, ἀλλ´ ὥσπερ ἑαλωκυίας τῆς πόλεως προσδοκώσης τοῦτο πείσεσθαι παρὰ τὸ δοκοῦν ἑαυτοῖς πράττειν, ἐξ ὧν ὠφέλειαν μὲν οὐδεμίαν μικράν τινα κομιδῇ λήψονται, κακῶν δὲ κινδυνεύσουσι τὰ ἔσχατα παθεῖν. μακρῷ γὰρ αὐτοῖς εἶναι κρεῖττον κελεύουσι Λατῖνοι πράττειν ὡς μετριώτερα ὄντα καὶ μηδ´ εἰς πεῖραν ἐλθεῖν πολέμου, τοῖς μηδαμῇ μηδὲν χρησίμοις συγχωρήσαντας παρακαλοῦσιν ἀνελεῖν τὴν πίστιν ἐκ τῆς πόλεως, ἣν ἱεροῦ κατασκευῇ καὶ θυσίαις διετησίοις οἱ πατέρες αὐτῶν ἔταξαν γεραίρεσθαι, μέλλοντας σφενδονητῶν συμμαχίαν ἐπὶ τὸν πόλεμον προσλαμβάνειν. κεφάλαιον δὲ τῆς γνώμης ἦν αὐτῷ τόδε· τοὺς μὲν θέλοντας τῶν πολιτῶν κοινωνεῖν τῆς ἐκ τοῦ πολέμου τύχης ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς δικαίοις, οἷς καὶ τῶν ἄλλων ἕκαστος, παραλαμβάνειν ἐπὶ τὰ πράγματα· τοὺς δὲ κατὰ συνθήκας ὁποίας δήποτε ἀξιοῦντας ἀναλαμβάνειν τὰ ὅπλα περὶ τῆς πατρίδος, ὡς οὐδὲν εἰ λάβοιεν ὠφελήσοντας, χαίρειν ἐᾶν. εἰ γὰρ τοῦτο μάθοιεν, εἴξειν αὐτοὺς ἔφη, καὶ παρέξειν σφᾶς αὐτοὺς τοῖς τὰ κράτιστα περὶ τοῦ κοινοῦ βουλεύουσιν εὐπειθεῖς. εἰωθέναι γὰρ ἀεί πως τὸ ἀνόητον ἅπαν, ὅταν μέν τις αὐτὸ κολακεύῃ μεγάλα φρονεῖν, ὅταν δὲ δεδίττηται σωφρονεῖν. [5,68] XXIV. QUE ceux qui demandaient qu'on eût compassion des pauvres citoyens et qu'on soulageât les débiteurs insolvables, devaient examiner ce qui pouvait les avoir réduits dans un si fâcheux état. Qu'outre la succession de leurs pères ils avaient gagné beaucoup à l'armée, et que tout récemment ils avaient eu leur part des biens des tyrans qu'on avait confisqués. Qu'ainsi il fallait regarder comme la honte et l'opprobre de Rome ceux qui s'étaient ruinés par la débauche et par le libertinage, et qu'on devait être persuadé que ce serait un grand bien pour l'état si ces sortes de gens quittaient la ville de leur propre mouvement pour se livrer à leur malheureux sort. Qu'à l'égard des autres qui avaient tout perdu par l'injuste caprice de la fortune, il était juste ce de les soulager en leur faisant part des biens des patriciens : que leurs créanciers qui les connaissaient bien, ne manqueraient pas de les secourir dans leur pauvreté ; qu'ils le feraient de bon cœur et sans y être contraints, dans la seule vue de les obliger et de gagner leur cœur. XXV. QU'IL n'était pas de l'intégrité et de la justice des Romains d'accorder une abolition générale de toutes les dettes, dont les méchants jouiraient également comme les bons, qu'il leur convenait encore moins d'en faire la remise, non à leurs propres dépens, mais aux dépens des créanciers ; et qu'il n'était pas juste de priver ceux-ci, non seulement de l'argent qu'ils avaient prêté, mais encore de la reconnaissance qu'ils avaient droit d'exiger de leurs débiteurs en leur faisant par eux-mêmes une entière remise de leurs dettes. Qu'outre toutes ces raisons et plusieurs autres, ce serait une chose également insupportable et fâcheuse pour les Romains qui prétendaient commander aux autres peuples, de se voir dépouillés des héritages que leurs pères leur avaient acquis avec tant de peine, comme si la ville était prise par les ennemis ou sur le point de l'être; que ce serait une chose insupportable pour eux de se voir obligés à céder leurs biens à d'autres, non seulement contre leur volonté et dans un temps où ni l'utilité, ni les nécessités de l'état ne demandaient pas un pareil sacrifice, mais encore sans espérance d'en retirer aucun profit et en danger d'être exposés dans la suite à souffrir les dernières Indignités. XXVI. QU'IL vaudrait beaucoup mieux ne pas tenter la fortune de la guerre, et se soumettre plutôt aux ordres des Latins comme moins injustes, que d'accorder à une canaille inutile tout ce qu'elle demandait : Que ce serait faire une faute irréparable que de bannir de Rome la foi publique, à laquelle leurs pères avaient érigé des temples, ordonnant qu'on l'honorât comme une divinité et que tous les ans on lui offrît des sacrifices solennels, et qu'enfin ce serait travailler eux-mêmes à leur propre ruine que d'acheter à ce prix le secours d'une troupe de frondeurs. Il conclut son discours en disant, qu'il fallait prendre pour compagnons de de leurs expéditions militaires les citoyens qui s'offriraient de bon cœur à tenter la fortune de la guerre aux mêmes conditions que tous les autres ; mais qu'à l'égard de ceux qui ne voudraient prendre les armes pour la défense de la patrie que sous des conventions particulières et onéreuses, on devait les refuser comme des gens qui ne pouvaient être d'un grand secours. Qu'il y avait toute apparence que quand les mutins sauraient qu'on aurait résolu de prendre ce parti, ils viendraient d'eux-mêmes offrir leurs services et obéir à ceux qui prenaient les intérêts de l'état ; que c'est ordinairement le génie du peuple insensé d'agir avec hauteur quand on le flatte, au lieu qu'il se montre docile et obéissant quand on lui imprime de la crainte.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009