HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 66

  Chapitre 66

[5,66] Τοιαῦτα τοῦ Οὐαλερίου λέγοντος καὶ πολλῶν τὴν γνώμην ἐπαινούντων Ἄππιος Κλαύδιος Σαβῖνος ἐν τῷ προσήκοντι κληθεὶς τόπῳ τἀναντία παρῄνει διδάσκων, ὅτι τὸ στασιάζον οὐκ ἐξαιρεθήσεται τῆς πόλεως, ἐὰν ψηφίσωνται χρεῶν ἀποκοπάς, ἀλλ´ ἔτι πονηρότερον ἔσται μεταχθὲν ἀπὸ τῶν πενήτων εἰς τοὺς εὐπόρους. δῆλον γὰρ δὴ πᾶσιν ὑπάρχειν, ὅτι χαλεπῶς οἴσουσιν οἱ μέλλοντες ἀποστερεῖσθαι τῶν χρημάτων πολῖταί τ´ ὄντες καὶ ἐπίτιμοι καὶ πάσας ἐστρατευμένοι τὰς ἐπιβαλούσας ὑπὲρ τῆς πόλεως στρατείας, οὐδ´ ἀξιοῦντες κατέλιπον αὐτοῖς οἱ πατέρες καὶ αὐτοὶ φιλεργοῦντες καὶ σωφρόνως ζῶντες ἐκτήσαντο δημεύεσθαι τοῖς πονηροτάτοις καὶ ἀργοτάτοις τῶν πολιτῶν. πολλῆς δ´ εἶναι μωρίας ἔργον τῷ χείρονι μέρει τοῦ πολιτεύματος χαρίζεσθαι βουλομένους τοῦ κρείττονος ὑπερορᾶν καὶ τοῖς ἀδικωτάτοις τῶν πολιτῶν τὰς ἀλλοτρίας δημεύοντας οὐσίας τῶν δικαίως αὐτὰς κτησαμένων ἀφαιρεῖσθαι. ἐνθυμεῖσθαί τ´ αὐτοὺς ἠξίου, ὅτι οὐχ ὑπὸ τῶν πενήτων καὶ οὐδεμίαν ἰσχὺν ἐχόντων αἱ πόλεις ἀπόλλυνται τὰ δίκαια ποιεῖν ἀναγκαζομένων, ἀλλ´ ὑπὸ τῶν εὐπόρων καὶ τὰ πολιτικὰ πράττειν δυναμένων, ὅταν ὑπὸ τῶν χειρόνων ὑβρίζωνται καὶ τῶν δικαίων μὴ τυγχάνωσιν. εἰ δὲ μηδὲν ἀγανακτήσειν μέλλοιεν οἱ τῶν συμβολαίων ἀποστερούμενοι, πρᾴως δέ πως καὶ ῥᾳθύμως οἴσειν τὰς βλάβας, οὐδ´ οὕτως ἔφη καλῶς ἕξειν σφίσιν οὐδ´ ἀσφαλῶς δωρεὰν τοῖς πένησι χαρίζεσθαι τοιαύτην, δι´ ἣν ἀσυνάλλακτος κοινὸς ἔσται βίος καὶ μισάλληλος καὶ τῶν ἀναγκαίων χρειῶν, ὧν χωρὶς οὐκ ἔνεστιν οἰκεῖσθαι τὰς πόλεις, ἐνδεής, οὔτε τὴν χώραν σπειρόντων ἔτι καὶ φυτευόντων τῶν γεωργῶν, οὔτε τὴν θάλατταν πλεόντων καὶ διαμειβομένων τὰς διαποντίους ἀγορὰς τῶν ἐμπόρων, οὔτε ἄλλην ἐργασίαν οὐδεμίαν δικαίαν ποιουμένων τῶν πενήτων. εἰς ἅπαντα γὰρ ταῦτα τοῖς δεομένοις ἀφορμῆς οὐδένα τῶν εὐπόρων τὰ ἑαυτοῦ χρήματα προήσεσθαι· ἐκ δὲ τούτων φθονήσεσθαι μὲν εὐπορίαν, καταλυθήσεσθαι δὲ φιλεργίαν, κρείττω δὲ μοῖραν ἕξειν τοὺς ἀκολάστους τῶν σωφρόνων, τοὺς δ´ ἀδίκους τῶν δικαίων καὶ τοὺς σφετεριζομένους τἀλλότρια τῶν φυλαττόντων τὰ ἴδια. ταῦτα δ´ εἶναι τὰ ποιοῦντα διχοστασίας ἐν ταῖς πόλεσι καὶ ἀλληλοφθορίας ἀπαύστους καὶ πᾶσαν ἄλλην κακῶν ἰδέαν, ὑφ´ ὧν αἱ μὲν εὐτυχέστατα πράξασαι τὴν ἐλευθερίαν ἀφῃρέθησαν, αἱ δὲ τῆς χείρονος μοίρας τυχοῦσαι πανώλεθροι διεφθάρησαν. [5,66] XVIII. CE discours de Valérius fut applaudi par la plus grande partie des sénateurs. Mais Appius Claudius, Sabin de nation, étant interrogé à son rang, ouvrit un avis tout contraire. Il représenta que loin d'apaiser la sédition en remettant les dettes, on la ferait passer des pauvres aux riches, et qu'elle n'en deviendrait que plus dangereuse. Qu'on ne pouvait douter que les riches qui n'étaient pas moins citoyens que le menu peuple, qui tenaient le premier rang dans la république, qui avaient des emplois publics et qui avaient servi dans toutes les guerres, ne trouvassent fort mauvais qu'on déchargeât leurs débiteurs de l'obligation de les payer. Qu'ils ne pourraient souffrir que des biens, qui leur venaient de leurs pères par droit d'hérédité et qu'ils avaient acquis ou augmentés par leur économie, fussent donnés aux plus méchants et aux plus lâches des citoyens. Que ce serait une grande folie, que de chagriner la plus saine partie de la république pour faire plaisir à la plus vile canaille, et d'ôter les biens aux légitimes possesseurs pour les donner aux plus injustes de tous les sujets de la république. XIX. QU'AINSI il les priait de considérer que ce ne sont pas les pauvres ni ceux qui n'ont ni force ni pouvoir qui causent la ruine des villes, parce qu'il est facile de les retenir dans les bornes du devoir, mais que ce sont plutôt les riches et ceux qui sont en état de gouverner, quand ils se voient maltraités par leurs inférieurs sans en pouvoir obtenir justice. XX. QUE quand même ceux qu'on priverait de leurs contrats, porteraient patiemment cette perte, il ne serait ni honnête ni sûr pour les sénateurs d'accorder aux pauvres citoyens une grâce qui troublerait le commerce de la vie civile, qui rendrait les hommes inhumains les uns envers les autres, et qui causerait une disette de toutes les choses nécessaires sans lesquelles les villes ne peuvent être habitées, que désormais les laboureurs ne sèmeraient plus et ne se soucieraient plus de planter, que les matelots et les négociants n'iraient plus au-delà des mers pour échanger des marchandises ; que les pauvres en un mot ne voudraient plus rien faire, parce que ce les riches ne fourniraient plus d'argent pour exciter les artisans au travail. Qu'ainsi les richesses deviendraient un objet d'envie, qu'on perdrait l'amour du travail ; que la condition des libertins et des scélérats deviendrait meilleure que celle des personnes d'honneur et bien réglées, et que les usurpateurs du bien d'autrui seraient plus heureux qu'un honnête homme qui ne penserait qu'à conserver le sien. Que c'était-là la source la plus ordinaire des séditions, des meurtres continuels, et enfin de toutes les autres calamités qui font perdre la liberté aux villes les plus florissantes et qui ruinent de fond en comble celles qui sont moins solidement ce établies.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009