HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 65

  Chapitre 65

[5,65] Ἐξαριθμησάμενος δὲ πολλὰ καὶ ἐκ πολλῶν παραδείγματα πόλεων τελευταίαν παρέσχετο τὴν Ἀθηναίων πόλιν μεγίστου τότε τυγχάνουσαν ὀνόματος ἐπὶ σοφίᾳ, οὐ πρὸ πολλῶν χρόνων, ἀλλὰ κατὰ τοὺς πατέρας αὐτῶν ἄφεσιν χρεῶν ψηφισαμένην τοῖς ἀπόροις Σόλωνος καθηγησαμένου, καὶ οὐθένα τῇ πόλει τοῦ πολιτεύματος τούτου ἐπιτιμᾶν οὐδὲ τὸν εἰσηγησάμενον αὐτὸ δημοκόπον καὶ πονηρὸν ἀποκαλεῖν, ἀλλὰ καὶ τοῖς πεισθεῖσι πολλὴν φρόνησιν ἅπαντας μαρτυρεῖν, καὶ τῷ πείσαντι μεγάλην σοφίαν. Ῥωμαίοις δ´, οἷς οὐ περὶ μικρῶν τὸν κίνδυνον εἶναι διαφορῶν, ἀλλ´ ὑπὲρ τοῦ μὴ παραδοθῆναι πάλιν ὠμῷ καὶ παντὸς χείρονι θηρίου τυράννῳ, τίς τῶν νοῦν ἐχόντων ἐπιτιμήσειεν ἄν, ἐὰν τῇ φιλανθρωπίᾳ ταύτῃ συμμάχους ἀντὶ πολεμίων τοὺς πένητας κατασκευάσωνται τῇ πόλει γενέσθαι; διεξελθὼν δὲ τὰ ξενικὰ παραδείγματα τελευταῖον τὸν ἐκ τῶν ἐπιχωρίων ἔργων προσελάμβανε λόγον ὑπομιμνήσκων τὰς ἔναγχος κατασχούσας αὐτοὺς ἀνάγκας, ὅτε κρατουμένης σφῶν τῆς χώρας ὑπὸ Τυρρηνῶν τειχήρεις γενόμενοι καὶ εἰς πολλὴν τῶν ἀναγκαίων καταστάντες ἀπορίαν οὐκ ἔσχον ἀνθρώπων μεμηνότων καὶ θανατώντων ἀνοήτους λογισμούς, ἀλλ´ εἴξαντες τοῖς κατέχουσι καιροῖς καὶ τὴν ἀνάγκην διδάσκαλον τῶν συμφερόντων λαβόντες, ὅμηρα τε δοῦναι βασιλεῖ Πορσίνᾳ τοὺς ἐπιφανεστάτους παῖδας ὑπέμειναν, οὔπω πρότερον τοῦτο ὑπομείναντες, καὶ μέρει τῆς χώρας ζημιωθῆναι, τῶν Ἑπτὰ πάγων Τυρρηνοῖς ἀποστάντες, καὶ δικαστῇ χρήσασθαι τῷ πολεμίῳ, περὶ ὧν αὐτοῖς τύραννος ἐνεκάλει, διδόντες καὶ ἀγορὰν καὶ ὅπλα καὶ τἆλλα, ὅσων ἐδέοντο Τυρρηνοὶ παρασχεῖν ἐπὶ τῇ καταλύσει τοῦ πολέμου. τούτοις δὴ τοῖς παραδείγμασι χρησάμενος οὐ τῆς αὐτῆς φρονήσεως ἔργον ἀπέφαινεν εἶναι τοῖς μὲν πολεμίοις περὶ μηθενὸς ὧν ἠξίωσαν ἀντειπεῖν, τοῖς δ´ ἑαυτῶν πολίταις περὶ μικροῦ πολεμεῖν διαφόρου, οἳ πολέμους μὲν ἠγωνίσαντο καλοὺς καὶ πολλοὺς περὶ τῆς ἡγεμονίας, ὅτε κατεῖχον οἱ βασιλεῖς τὰ κοινά, μεγάλην δὲ προθυμίαν εἰς τὸ συνελευθερῶσαι τὴν πόλιν ἀπὸ τῶν τυράννων παρέσχοντο, ἔτι δὲ πλείονα παρέξεσθαι σπουδὴν ἔμελλον εἰς τὰ λοιπὰ ἔργα παρακληθέντες, βίων μὲν σπανίζοντες, τὰ δὲ σώματα καὶ τὰς ψυχάς, μόνα περιῆν αὐτοῖς, ἀφειδῶς εἰς τοὺς περὶ αὐτῆς κινδύνους ἐπιδιδόντες. ἔφη δὲ τελευτῶν ὡς εἰ καὶ μηδὲν ἐπεχείρουν ἐκεῖνοι τοιοῦτον ὑπ´ αἰσχύνης κρατούμενοι λέγειν, μηδὲ ἀπαγγέλλειν, τοὺς πατρικίους ἐχρῆν λογισμὸν τὸν προσήκοντα περὶ αὐτῶν λαβόντας, ὧν ᾔδεσαν δεομένους καὶ κοινῇ καὶ καθ´ ἕνα ἕκαστον, ταῦτ´ ἐξ ἑτοίμου χαρίζεσθαι, ἐνθυμουμένους, ὅτι πρᾶγμα ὑπερήφανον ποιοῦσιν αἰτοῦντες μὲν παρ´ ἐκείνων τὰ σώματα, μὴ χαριζόμενοι δ´ αὐτοῖς τὰ χρήματα, καὶ λέγοντες μὲν πρὸς ἅπαντας, ὅτι τῆς κοινῆς ἐλευθερίας ἕνεκα πολεμοῦσι, τῶν δὲ συγκατακτησαμένων αὐτὴν ἀφαιρούμενοι, οὐ πονηρίαν ἔχοντες αὐτοῖς ὀνειδίζειν, ἀλλ´ ἀπορίαν, ἣν οἰκτείρεσθαι μᾶλλον μισεῖσθαι προσῆκε. [5,65] Enfin, après avoir apporté d'illustres exemples de plusieurs républiques, il leur cita celui d'Athènes la plus fameuse de toutes les villes de ce temps-là pour la sagesse de son gouvernement et sans remonter jusqu'aux siècles les plus reculés, il leur fit voir que du temps de leurs pères elle avait accordé au peuple l'abolition de toutes les dettes par l'avis même de Solon son législateur ; que bien loin qu'on eût jamais blâmé cette conduite des Athéniens, ou taxé de malversation ou de flatterie envers le peuple celui qui en avait ouvert le premier avis, tout le monde louait la prudence de ceux qui l'avaient suivi, et la sagesse de Solon qui l'avait donné. XVI. QUE les Romains se trouvant dans des conjonctures les plus fâcheuses, et en danger d'être livrés une seconde fois à un tyran plus cruel et plus féroce que les bêtes mêmes, il n'y aurait pas d'homme de bons sens qui pût les blâmer d'avoir accordé une pareille grâce au peuple mutiné, afin de l'engager à prendre les armes pour la défense de la patrie. De ces exemples étrangers passant aux exemples domestiques, il les fit ressouvenir de la nécessité pressante où ils s'étaient trouvés il n'y avait pas longtemps. Que les Tyrrhéniens avaient occupé toutes leurs terres. Qu'ils s'étaient vus eux-mêmes assiégés dans Rome, manquant de tout et réduits à la dernière misère. Que dans cette fâcheuse extrémité, loin d'agir en désespérés et de se livrer à la mort, cédant au contraire au malheur des temps et consultant la nécessité qui les pressait, ils s'étaient résolus (ce qu'ils n'avaient jamais fait jusqu'alors) à donner en otage au roi Porsenna les jeunes gens des meilleures familles, à perdre une partie de leurs terres, à rendre aux Tyrrhéniens les sept villages, à prendre leur ennemi pour juge des différends qu'ils avaient avec Tarquin, et à fournir enfin des vivres aux Tyrrhéniens, des armes, et toutes les autres choses qu'ils avaient demandées pour accorder la paix au peuple Romain. XVII. APRES avoir allégué ces exemples, il leur remontra que cette même prudence qui les avait empêches de rien refuser aux ennemis de ce qu'ils avaient demandé, ne leur permettait pas de refuser une chose de peu d'importance à leurs citoyens, qui sous le gouvernement des rois s'étaient signalés dans tant de batailles pour la défense de la république ; qui avaient fait paraître toute l'ardeur possible pour délivrer Rome de la domination des tyrans ; qui auraient donné des marques encore plus éclatantes de leur zèle dans toute autre occasion si on avait eu besoin de leur secours; et qui dans la pauvreté où ils se trouvaient réduits, n'en étaient pas moins disposés à prodiguer dans toutes sortes de périls et leurs corps et leurs âmes, c'est-à-dire tout ce qui leur restait. Il ajouta que si la honte les empêchait de dire toutes ces choses par eux-mêmes, ou de les faire dire par d'autres, c'était aux patriciens à prendre soin d'eux comme il convenait, et à leur donner, promptement et de bonne grâce tant en général qu'en particulier, toutes les choses dont on savait qu'ils avaient besoin. Qu'ils devaient faire réflexion que ce serait traiter des citoyens avec trop de hauteur et de mépris, que de leur demander et leurs vies et leurs corps, tandis qu'on ne voulait pas leur accorder la moindre somme d'argent : Qu'il ne leur convenait point de publier partout qu'ils faisaient la guerre pour défendre la liberté publique, dans le temps même qu'ils l'ôtaient au peuple qui en était le défenseur aussi bien qu'eux, et cela sans avoir à lui reprocher autre chose que la pauvreté, plus digne de compassion que de haine.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009