[5,60] Ταῦτα δὴ προεγνωκὼς ὁ Λάρκιος τοῖς μὲν
αἰτοῦσι τὰς ἀνοχὰς ἐκέλευσε τὰ ὅπλα ἀποθεμένοις καὶ
τὰς πύλας ἀνοίξασι, τότε διαλέγεσθαι πρὸς αὐτόν·
ἄλλως δ´ οὔτε διαλλαγὰς οὔτε ἀνοχὰς οὔτε ἄλλο φιλάνθρωπον ἢ
μέτριον οὐθὲν αὐτοῖς ὑπάρξειν ἔφη
παρὰ τῆς Ῥωμαίων πόλεως· τοὺς δ´ ἀποσταλέντας ἐπὶ
τὸ Λατίνων ἔθνος πρεσβευτὰς ἐφύλαττε μηκέτι παρελθεῖν ἐντὸς
τείχους, ἁπάσας τὰς εἰς τὴν πόλιν ἀγούσας
ὁδοὺς φρουραῖς ἐπιμελεστέραις διαλαβών, ὥστε ἠναγκάσθησαν οἱ
πολιορκούμενοι τὰς συμμαχικὰς ἀπογνόντες
ἐλπίδας ἐπὶ τὰς τῶν πολεμίων δεήσεις καταφυγεῖν. καὶ
συνελθόντες εἰς ἐκκλησίαν ἔκριναν ὑπομένειν τὰς διαλλαγὰς, ἐφ´ οἷς
ὁ κρατῶν ἠξίου. οὕτως δ´ ἄρα πολιτικὰ
ἦν τὰ τῶν τότε ἡγεμόνων ἤθη καὶ πλεῖστον ἀπέχοντα
τυραννικῆς αὐθαδείας, ἣν σπάνιοί τινες τῶν καθ´ ἡμᾶς
ἡγεμόνων ἴσχυσαν ἐξουσίας ἐπαρθέντες μεγέθει διαφυγεῖν, ὥστε
παραλαβὼν τὴν πόλιν ὁ ὕπατος οὐθὲν
ἀπὸ τῆς ἑαυτοῦ γνώμης ἔπραξεν, ἀλλ´ ἀποθέσθαι τοὺς
ἀνθρώπους κελεύσας τὰ ὅπλα καὶ φρουρὰν ἐπὶ τὴν
ἄκραν καταλιπὼν αὐτὸς εἰς τὴν Ῥώμην ἀπῄει, καὶ
συναγαγὼν τὸ συνέδριον ἀπέδωκεν αὐτοῖς σκοπεῖν,
τίνα χρηστέον τοῖς παραδοῦσιν ἑαυτοὺς τρόπον. ἐφ´
οἷς ἀγασθέντες τὸν ἄνδρα τῆς πρὸς αὐτοὺς τιμῆς οἱ
σύνεδροι τοὺς μὲν ἐπιφανεστάτους Φιδηναίων καὶ τῆς
ἀποστάσεως ἄρξαντας ἐδικαίωσαν, οὓς ἂν ὁ ὕπατος ἀποφήνῃ ῥάβδοις
μαστιγωθέντας ἀποκοπῆναι τὰς κεφαλάς·
περὶ δὲ τῶν ἄλλων ἐπ´ ἐκείνῳ τὴν ἐξουσίαν ἐποίησαν
ἅπαντα πράττειν, ὅσα προῃρεῖτο. γενόμενος δ´ ὁ Λάρκιος ἁπάντων
κύριος ὀλίγους μέν τινας τῶν Φιδηναίων κατηγορηθέντας ὑπὸ τῶν
τἀναντία φρονούντων
ἐν τοῖς ἁπάντων ὀφθαλμοῖς ἀπέκτεινε καὶ τὰς οὐσίας
αὐτῶν ἐδήμευσε, τοῖς δ´ ἄλλοις ἅπασιν ἀπέδωκε τήν
τε πόλιν ἔχειν καὶ τὰ χρήματα, τῆς δὲ γῆς αὐτῶν ἀπετέμετο τὴν
ἡμίσειαν, ἣν ἐκληρούχησαν οἱ καταλειφθέντες ἐν τῇ πόλει Ῥωμαίων
φρουροὶ τῆς ἄκρας. ταῦτα διαπραξάμενος ἀπῆγεν ἐπ´ οἴκου τὴν στρατιάν.
| [5,60] Largius qui le savait
répondit aux envoyés qui étaient venus demander une trêve, qu'il fallait
mettre bas les armes et ouvrir leurs portes avant qu'il leur donnât
audience ; que sans cela il ne leur accorderait ni paix ni suspension
d'armes et qu'ils devaient s'attendre qu'on les traiterait avec toute la
rigueur possible et sans miséricorde. D'un autre côté il observa avec soin
les ambassadeurs qu'ils avaient envoyés aux Latins ; il détacha des
troupes pour se saisir de toutes les avenues afin de les empêcher de
rentrer dans la ville. Par ce moyen les assiégés perdirent toute espérance
de recevoir du secours de leurs alliés. Ils se virent contraints d'avoir
recours à la clémence du vainqueur, et résolurent dans une assemblée de
recevoir la paix aux conditions qu'il voudrait leur imposer.
IV. LES généraux de ce temps-la avaient des mœurs si douces et si
éloignées de la fierté tyrannique trop commune à ceux de notre siècle,
dont la plupart se laissent enfler d'orgueil par la grandeur de leur
puissance, que le consul ayant pris la ville par capitulation, ne voulut rien
régler par lui-même. Il se contenta d'ordonner aux Fidénates de mettre
bas les armes, et après avoir mis une garnison dans la citadelle il s'en
retourna â Rome. Dès qu'il y fut arrivé, il assembla le sénat, et lui laissa à
décider sur les traitements qu'on devait faire aux vaincus. Les sénateurs
charmés de l'honneur qu'il leur faisait, ordonnèrent que les principaux des
Fidénates qui étaient auteurs de la révolte et que le consul aurait
dénoncés comme tels, seraient battus de verges et qu'on leur couperait la
tête. A l'égard des autres, ils lui laissèrent plein pouvoir d'en user
comme bon lui semblerait. Largius maître absolu d'en disposer, fit mourir
devant tout le monde un très petit nombre de Fidénates accusés par ceux
du parti contraire, et confisqua leurs biens au profit du public. Pour les
autres, il se contenta de prendre la moitié de leurs terres, qui furent
distribuées à la garnison Romaine qu'il avait mise dans Fidènes pour
garder la citadelle. A cela près, il leur laissa à tous pleine liberté de
demeurer dans leur ville comme auparavant et de jouir de leurs biens.
Ensuite il s'en retourna à Rome avec son armée.
|