[5,59] Τῷ δ´ ἑξῆς ἐνιαυτῷ Ῥωμαῖοι καθιστᾶσιν
ὑπάτους Τῖτον Λάρκιον Φλάβον καὶ Κόιντον Κλοίλιον
Σικελόν. τούτων ὁ μὲν Κλοίλιος τὰ πολιτικὰ πράττειν ἐτάχθη ὑπὸ
τῆς βουλῆς τὴν ἡμίσειαν τῆς στρατιᾶς ἔχων φυλακῆς ἕνεκα τῶν
νεωτεριζόντων, ἐπιεικὴς
τὴν φύσιν εἶναι δοκῶν καὶ δημοτικός. ὁ δὲ Λάρκιος
ἐπὶ τὸν κατὰ Φιδηναίων πόλεμον ἐξηρτυμένην στρατιὰν ἄγων καὶ τὰ εἰς
πολιορκίαν ἐπιτήδεια παρασκευασάμενος ᾤχετο. πονουμένοις τε τῷ
μήκει τοῦ πολέμου καὶ πάντων σπανίζουσι τῶν ἀναγκαίων χαλεπὸς ἦν
ὑπορύττων τε τοὺς θεμελίους τῶν τειχῶν καὶ χώματα
ἐγείρων καὶ μηχανὰς προσφέρων καὶ οὔθ´ ἡμέρας οὔτε
νυκτὸς τῆς πολιορκίας ἀφιστάμενος ὀλίγου τε χρόνου
κατὰ κράτος αἱρήσειν τὴν πόλιν ὑπολαμβάνων. οὐδὲ
γὰρ αἱ Λατίνων πόλεις, αἷς οἱ Φιδηναῖοι μόναις πιστεύοντες
ἀνείλοντο τὸν πόλεμον, ἱκαναὶ σώζειν αὐτοὺς
ἔτι τότ´ ἦσαν. μία μὲν γὰρ οὐδεμία πόλις ἀξιόχρεως
ἦν ἀπαλλάξαι τῆς πολιορκίας αὐτούς, κοινῇ δ´ ἐξ ὅλου
τοῦ ἔθνους οὔπω συνειστήκει δύναμις, ἀλλὰ πολλάκις
πρεσβευομένοις αὐτοῖς τὰς αὐτὰς ἐδίδοσαν οἱ προεστηκότες τῶν
πόλεων ἀποκρίσεις, ὡς ἀφιξομένης σφίσιν
ἐπικουρίας ἐν τάχει· ἔργον δ´ οὐδὲν ἐγίνετο ταῖς
ὑποσχέσεσιν ὅμοιον, ἀλλὰ μέχρι λόγων αἱ περὶ τῆς
συμμαχίας ἐλπίδες ἐχώρουν. οὐ μὴν παντάπασί γε
τὰ παρὰ τῶν Λατίνων ἀπεγνώκεσαν οἱ Φιδηναῖοι,
ἀλλὰ διεκαρτέρουν ἐπὶ ταῖς ἐκεῖθεν ἐλπίσι πάντα τὰ
δεινὰ ὑπομένοντες. ἦν δ´ ὑπὲρ πάντα ὁ λιμὸς ἄμαχον
πρᾶγμα καὶ πολὺν οὗτος ἐποίησεν ἀνθρώπων φθόρον.
ὡς δ´ ἀπειρήκεσαν ἤδη τοῖς κακοῖς, πρεσβευτὰς ἀπέστειλαν ὡς τὸν
ὕπατον ἀνοχὰς αἰτοῦντες εἰς τεταγμένον τινὰ ἡμερῶν ἀριθμὸν ὡς ἐν
τούτῳ βουλευσόμενοι τῷ χρόνῳ περὶ τῆς πρὸς Ῥωμαίους φιλίας, ἐφ´ οἷς
αὐτὴν ποιήσονται δικαίοις. ἦν δ´ οὐ βουλῆς χάριν
αἰτούμενος ὑπ´ αὐτῶν ὁ χρόνος, ἀλλὰ παρασκευῆς τῶν
συμμάχων, ὡς ἐδήλωσαν τῶν αὐτομόλων τινὲς ἔναγχος
ἀφιγμένοι. τῇ γὰρ ἔμπροσθεν νυκτὶ τοὺς ἐπιφανεστάτους
τῶν πολιτῶν καὶ πλεῖστον ἐν ταῖς Λατίνων
πόλεσι δυναμένους ἀπεστάλκεσαν πρέσβεις πρὸς τὸ
κοινὸν ἱκετηρίας φέροντας.
| [5,59] CHAPITRE TREIZIEME.
I. L'ANNEE suivante, les Romains élurent consuls
Largius Flavus et Quintus Clœlius Siculus. Comme ce dernier
était naturellement doux et populaire, le sénat lui donna le soin des
affaires de la ville, avec la moitié de l'armée pour empêcher que personne
ne remuât.
II. LARGIUS se mit en campagne pour terminer la guerre contre les
Fidénates, avec une armée bien équipée de tout ce qui était nécessaire
pour un siège. Ils étaient déjà accablés par la longueur de cette guerre, et
manquaient de tout. Cependant le consul ne cessait de les harceler par de
fréquentes attaques. Il creusait sous les fondements de leurs murailles, il
faisait des levées de terre, il approchait les machines, et pressait le siège
jour et nuit sans aucun relâche, dans l'espérance de prendre bientôt la
ville d'assaut. Les assiégés ne soutenaient la guerre que dans l'attente de
quelque secours de la part des Latins. Mais ces peuples ne pouvaient
alors les secourir : les troupes de toute la nation n'étaient pas encore
assemblées, et d'ailleurs il n'y avait aucune ville qui fût assez puissante
par elle-même pour faire lever le siège.
III. LES Fidénates avaient beau députer vers les magistrats des villes
Latines ; ceux-ci promettaient toujours d'envoyer promptement des
renforts, mais l'effet ne répondait pas aux promesses, et ces secours ne
se terminaient qu'à des paroles. Malgré ce délai les Fidénates ne perdirent
pas entièrement toute espérance de recevoir du secours des Latins;
quoique pressés par la famine qui faisait périr beaucoup de monde, ils
tinrent bon contre tous les maux dont ils étaient accablés, dans
l'espérance que les villes Latines exécuteraient leurs promesses. Enfin se
voyant réduits à la dernière misère, ils envoyèrent demander aux consuls
une trêve de quelques jours, comme pour délibérer pendant ce temps-là à
quelles conditions ils pourraient faire la paix avec les Romains; mais dans
le fond c'était bien moins pour délibérer là-dessus qu'ils demanderaient
une suspension d'armes, que pour avoir le temps de faire venir des
secours, comme on l'apprit par quelques-uns des déserteurs qui venaient
d'arriver au camp des assiégés. La nuit précédente ils avaient envoyé en
ambassade les principaux de leurs citoyens qui avaient le plus de crédit
dans les villes latines, pour implorer leur assistance.
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