HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5,5] Τοιαῦτα λεξάντων αὐτῶν ἀναστὰς Βροῦτος ἔφη Περὶ μὲν εἰσόδου Ταρκυνίων εἰς τήνδε πόλιν παύσασθε, ἄνδρες Τυρρηνοί, τὰ πλείω λέγοντες. ἐπῆκται γὰρ ἤδη ψῆφος ἀίδιον κατ´ αὐτῶν ὁρίζουσα φυγήν, καὶ θεοὺς ὀμωμόκαμεν ἅπαντες μήτ´ αὐτοὶ κατάξειν τοὺς τυράννους μηδὲ τοῖς κατάγουσιν ἐπιτρέψειν· εἰ δέ τινος ἄλλου δεῖσθε τῶν μετρίων, μὴ νόμοις μηδ´ ὅρκοις κεκωλύμεθα δρᾶν, λέγετε. μετὰ τοῦτο παρελθόντες οἱ πρέσβεις λέγουσι· Παρὰ δόξαν μὲν ἡμῖν ἀπήντηται τὰ πρῶτα· πρεσβευσάμενοι γὰρ ὑπὲρ ἀνδρὸς ἱκέτου λόγον ὑμῖν ὑποσχεῖν ἀξιοῦντος καὶ τὸ κοινὸν ἁπάντων δίκαιον εἰς ἰδίαν αἰτούμενοι χάριν οὐ δεδυνήμεθα τούτου τυχεῖν· ἐπεὶ δ´ οὕτως ὑμῖν δοκεῖ, περὶ μὲν εἰσόδου Ταρκυνίων οὐδὲν ἔτι λιπαροῦμεν, προκαλούμεθα δ´ ὑμᾶς εἰς ἕτερόν τι δίκαιον, ὑπὲρ οὗ τὰς ἐντολὰς ἡμῖν ἔδωκεν πατρίς, καὶ οὔτε νόμος κωλύσων αὐτὸ ποιεῖν ὑμᾶς ἐστιν οὔθ´ ὅρκος, ἀποδοῦναι τῷ βασιλεῖ τὴν οὐσίαν, ἣν πάππος αὐτοῦ πρότερον ἐκέκτητο οὐθὲν τῶν ὑμετέρων οὔτε βίᾳ κατασχὼν οὔτε λάθρα, παρὰ δὲ τοῦ πατρὸς διαδεξάμενος καὶ πρὸς ὑμᾶς μετενέγκας. ἀπόχρη γὰρ αὐτῷ τὰ ἑαυτοῦ κομισαμένῳ ζῆν ἑτέρωθί που μακαρίως μηθὲν ἐνοχλοῦντι ὑμῖν. τοιαῦτα μὲν οἱ πρέσβεις διαλεχθέντες ἐξῆλθον· τῶν δ´ ὑπάτων Βροῦτος μὲν κατέχειν τὰ χρήματα συνεβούλευσε τιμωρίας τε χάριν ἀνθ´ ὧν οἱ τύραννοι τὸ κοινὸν ἠδίκησαν πολλῶν ὄντων καὶ μεγάλων, καὶ τοῦ συμφέροντος ἕνεκεν, ἵνα μὴ γένοιτ´ αὐτοῖς ἀφορμὴ πρὸς τὸν πόλεμον, διδάσκων ὡς οὐκ ἀγαπήσουσι Ταρκύνιοι τὰς οὐσίας ἀπολαβόντες οὐδ´ ὑπομενοῦσιν ἰδιώτην βίον ζῆν, ἀλλὰ πόλεμον ἐπάξουσι Ῥωμαίοις ἀλλοεθνῆ καὶ πειράσονται βίᾳ κατελθεῖν ἐπὶ τὴν ἀρχήν. Κολλατῖνος δὲ τἀναντία παρῄνει λέγων, ὡς οὐδὲν τὰ χρήματα τῶν τυράννων ἠδίκει τὴν πόλιν, ἀλλὰ τὰ σώματα, φυλάττεσθαί τ´ αὐτοὺς ἀξιῶν ἀμφότερα, μὴ δόξης τε πονηρᾶς παρὰ πάντων τύχωσιν ὡς διὰ τὸν πλοῦτον ἐξεληλακότες ἐκ τῆς ἀρχῆς Ταρκυνίους, καὶ πρόφασιν πολέμου δικαίαν παράσχωσιν αὐτοῖς ὡς ἀποστερουμένοις τῶν ἰδίων· ἄδηλον μὲν εἶναι φάσκων, εἰ κομισάμενοι τὰ χρήματα πολεμεῖν ἐπιχειρήσουσιν ἔτι πρὸς αὐτοὺς περὶ τῆς καθόδου, πρόδηλον δὲ θάτερον ὡς οὐκ ἀξιώσουσιν εἰρήνην ἄγειν τὰς οὐσίας ἀφαιρεθέντες. [5,5] IX. QUAND les ambassadeurs de Tarquinie eurent fini leurs remontrances, Brutus se leva et leur fit cette réponse. « Ne nous en dites pas davantage, Tyrrhéniens, sur le rappel des Tarquins en cette ville. Nous avons déjà publié un arrêt qui les condamne a un bannissement perpétuel. Tous les citoyens se sont engagés envers les dieux par des serments solennels. Ils ont juré qu'ils ne rappelleront jamais les tyrans et qu'ils ne souffriront point qu'on les rétablisse. Que si vous demandez quelque autre chose de raisonnable que nous puissions vous accorder sans violer nos lois et les engagements que nous avons pris en jurant sur les autels, c'est à vous de le dire.» X. ALORS les ambassadeurs s'avançant au milieu de l'assemblée : « La réponse, dirent-ils, que vous venez de faire à nos premières demandes est entièrement contraire à ce que nous attendions de vous. Quoi donc ! nous venons vous demander grâce pour un suppliant tout prêt à rendre compte de sa conduite, nous vous supplions de lui accorder à notre considération ce qui est du droit des gens, et vous nous le refusez. Mais puisque vous avez pris votre parti, nous ne ferons pas de plus vives instances pour le rappel des Tarquins. Nous avons ordre de la part de notre ville de vous demander une autre chose que ni vos lois, ni vos serments ne peuvent vous dispenser de faire. C'est de rendre à votre prince les biens que son aïeul possédait autrefois avant que de monter sur le trône. Ces biens ne vous appartiennent point. Tarquin l'Ancien ne les a pas acquis par la force ni par l'artifice en vous dépouillant de ce qui était a vous. Il les avait hérités de son père et les apporta à Rome lorsqu'il vint s'y établir. Rendez-les donc à votre roi puisqu'ils lui appartiennent, c'est tout ce qu'il vous demande. Content de jouir de ses propres biens, pour ne pas vous être à charge il ira s'établir dans quelque autre pays où il pourra goûter les douceurs d'une vie tranquille. XI. APRES ce discours, les députés des Tarquiniens se retirèrent et on délibéra sur leurs demandes. Brutus, un des consuls, déclara qu'il était d'avis qu'on retint les biens des Tarquins : que ce parti lui paraissait le plus utile pour la république qui le dédommageait par ce moyen des maux infinis que ces tyrans lui avaient causés ; et que si on les leur rendait, ce ferait leur donner des armes pour déclarer la guerre. Il représenta que quand même on leur en ferait restitution, ils ne seraient pas encore contents ; que jamais ils ne pourraient se résoudre à mener une vie privée ; qu'ils se serviraient de l'argent qu'on leur restituerait pour faire la guerre aux Romains avec le secours de quelque nation étrangère, et qu'ils emploieraient la force des armes pour remonter sur le trône. Mais Collatinus fut d'un avis contraire à celui de son collègue. Il dit que ce n'était pas les biens des tyrans, mais les tyrans mêmes qui avaient causé tant de maux à l'état. Que le sénat devait prendre garde à deux choses, et à ne pas s'attirer la mauvaise réputation d'avoir chassé les Tarquins pour s'emparer de leurs richesses, et à ne pas leur fournir un prétexte légitime de prendre les armes pour rentrer en possession des biens dont on les aurait dépouillés. Qu'il n'était pas sûr qu'ils entreprirent une guerre pour rentrer dans leur première dignité après qu'on les leur aurait rendus, mais qu'il était certain qu'ils ne le tiendraient pas en repos si on les en dépouillait.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009