HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 48

  Chapitre 48

[5,48] Ἐπὶ δὲ τῆς τούτων ἀρχῆς Πόπλιος Οὐαλέριος Ποπλικόλας ἐπικαλούμενος νοσήσας ἐτελεύτα, κράτιστος τῶν τότε Ῥωμαίων κατὰ πᾶσαν ἀρετὴν νομισθείς. τὰ μὲν οὖν ἄλλα τοῦ ἀνδρὸς ἔργα, δι´ θαυμάζεσθαί τε καὶ μνήμης τυγχάνειν ἄξιός ἐστιν, οὐδὲν δέομαι λέγειν· ἐν ἀρχῇ γὰρ τοῦ λόγου τοῦδε τὰ πολλὰ εἴρηται· δ´ ἁπάντων ἐστὶ τῶν τοῦ ἀνδρὸς ἐγκωμίων θαυμασιώτατον καὶ οὔπω τέτευχε λόγου, τοῦτ´ οἴομαι δεῖν μὴ παρελθεῖν, παντὸς μάλιστα νομίζων τοῦτο προσήκειν τοῖς γράφουσιν ἱστορίας, μὴ μόνον τὰς πολεμικὰς πράξεις τῶν ἐπισήμων ἡγεμόνων διεξιέναι, μηδ´ εἴ τι πολίτευμα καλὸν καὶ σωτήριον ταῖς πόλεσιν ἀπεδείξαντο ἐξευρόντες, ἀλλὰ καὶ τοὺς βίους αὐτῶν, εἰ μέτριοι καὶ σώφρονες καὶ μένοντες ἐπὶ τοῖς πατρίοις ἐπιτηδεύμασι διετέλεσαν, ἐπιδείκνυσθαι. ἐκεῖνος τοίνυν ἀνὴρ συγκαταλύσας μὲν τοὺς βασιλεῖς ἐν τοῖς πρώτοις τέτταρσι πατρικίοις καὶ δημεύσας αὐτῶν τὰς ὑπάρξεις, τετράκις δὲ τῆς ὑπατικῆς ἐξουσίας γενόμενος κύριος, μεγίστους δὲ δύο νικήσας πολέμους καὶ θριάμβους καταγαγὼν ἀπ´ ἀμφοτέρων, τὸν μὲν πρῶτον ἀπὸ τοῦ Τυρρηνῶν ἔθνους, τὸν δὲ δεύτερον ἀπὸ Σαβίνων, τοιαύτας ἀφορμὰς χρηματισμοῦ λαβών, ἃς οὐδεὶς ἂν ὡς αἰσχρὰς καὶ ἀδίκους διέβαλεν, οὐχ ἑάλω τῇ πάντας ἀνθρώπους καταδουλουμένῃ καὶ ἀσχημονεῖν ἀναγκαζούσῃ φιλοχρηματίᾳ· ἀλλ´ ἐπὶ τῇ μικρᾷ καὶ πατροπαραδότῳ διέμεινεν οὐσίᾳ σώφρονα καὶ αὐτάρκη καὶ πάσης ἐπιθυμίας κρείττονα βίον ζῶν, καὶ παῖδας ἐπὶ τοῖς ὀλίγοις χρήμασιν ἐθρέψατο τοῦ γένους ἀξίους, καὶ δῆλον ἐποίησεν ἅπασιν, ὅτι πλούσιός ἐστιν οὐχ πολλὰ κεκτημένος, ἀλλ´ μικρῶν δεόμενος. πίστις δ´ ἀκριβὴς καὶ ἀναμφίλεκτος τῆς αὐταρκείας τοῦ ἀνδρός, ἣν ἀπεδείξατο παρὰ πάντα τὸν τοῦ βίου χρόνον, μετὰ τὸν θάνατον αὐτοῦ φανεῖσα ἀπορία. οὐδὲ γὰρ αὐτὰ τὰ εἰς τὴν ἐκκομιδὴν τοῦ σώματος καὶ ταφήν, ὧν ἀνδρὶ προσήκει τηλικούτῳ τυχεῖν, ἀρκοῦντα ἐν τοῖς ὑπάρχουσι κατέλιπεν· ἀλλ´ ἐμέλλησαν αὐτὸν οἱ συγγενεῖς φαύλως πως καὶ ὡς ἕνα τῶν ἐπιτυχόντων ἐκκομίσαντες ἐκ τῆς πόλεως καίειν τε καὶ θάπτειν· μέντοι βουλὴ μαθοῦσα ὡς εἶχεν αὐτοῖς τὰ πράγματα {ἀπόρως}, ἐκ τῶν δημοσίων ἐψηφίσατο χρημάτων ἐπιχορηγηθῆναι τὰς εἰς τὴν ταφὴν δαπάνας, καὶ χωρίον, ἔνθα ἐκαύθη καὶ ἐτάφη, μόνῳ τῶν μέχρις ἐμοῦ γενομένων ἐπιφανῶν ἀνδρῶν ἐν τῇ πόλει σύνεγγυς τῆς ἀγορᾶς ἀπέδειξεν ὑπ´ Οὐελίας· καὶ ἔστιν ὥσπερ ἱερὸν τοῦτο τοῖς ἐξ ἐκείνου τοῦ γένους ἐνθάπτεσθαι ἀνειμένον, παντὸς πλούτου καὶ πάσης βασιλείας κρεῖττον ἀγαθόν, εἴ τις μὴ ταῖς ἐπονειδίστοις ἡδοναῖς μετρεῖ τὴν εὐδαιμονίαν, ἀλλὰ τῷ καλῷ. Οὐαλέριος μὲν δὴ Ποπλικόλας οὐθὲν ἔξω τῆς εἰς τἀναγκαῖα δαπάνης κτήσασθαι προελόμενος, ὡς τῶν πολυχρημάτων τις βασιλέων λαμπραῖς ὑπὸ τῆς πόλεως ἐκοσμήθη ταφαῖς· καὶ αὐτὸν Ῥωμαίων αἱ γυναῖκες ἅπασαι συνειπάμεναι τὸν αὐτὸν τρόπον ὥσπερ Ἰούνιον Βροῦτον ἀποθέσει χρυσοῦ τε καὶ πορφύρας τὸν ἐνιαύσιον ἐπένθησαν χρόνον, ὡς ἔθος αὐταῖς ἐστι πενθεῖν ἐπὶ τοῖς ἀναγκαίοις τῶν συγγενῶν κήδεσι. [5,48] IX. Sous ce même consulat, Publius Valerius, surnommé Poplicola, mourut de maladie. C'était le plus brave de tous les Romains et le plus homme de bien de son siècle. Mais il n'est pas besoin de parler ici de ses actions admirables, j'en ai rapporté la plus grande partie au commencement de ce livre. Je ne saurais cependant me résoudre à omettre une des principales louanges que je n'ai point encore touchée, persuadé que rien ne convient mieux à ceux qui écrivent l'histoire, que de rapporter non seulement les glorieux exploits des grands capitaines, et les sages et salutaires règlements qu'ils ont établis dans la république, mais encore de faire mention de leur manière de vivre, de leur modération, de leur désintéressement, de leur tempérance et de leur exactitude à observer en toute rencontre les lois et les coutumes de leur pays. X. VALERIUS Poplicola était un des quatre premiers patriciens qui avaient détrôné les rois, et fait confisquer leurs biens. Il fut quatre fois consul, et victorieux dans deux différentes guerres : il triompha premièrement des Tyrrhéniens, et ensuite des Sabins. Mais quoiqu'il eût tant d'occasions de s'enrichir que personne, n'aurait pu regarder comme honteuses et illicites, il ne fut jamais possédé de l'esprit d'avarice, et ne se laissa point corrompre le cœur par cette malheureuse passion, qui tient presque tous les hommes sous l'esclavage, et qui les oblige à se ravaler par des actions indignes. Content de son patrimoine modique, il mena une vie frugale, réglée et exempte de passions. Et avec ce peu de bien, il donna une bonne éducation aux enfants, il les rendit dignes de lui, et fit voir à tout le monde que les richesses ne consistent pas à posséder de grande trésors, mais à se contenter de peu. XI. UNE preuve convaincante de la frugalité et de son désintéressement pendant toute sa vie, c'est sa pauvreté qui parut après sa mort. Il ne laissa pas même assez de bien pour faire des funérailles convenables à une personne de sa qualité. Ses parents étaient sur le point d'enlever son corps pour le brûler hors de la ville, et ils auraient enterré ses cendres pauvrement comme celles d'un homme du commun. Mais le sénat apprenant quelle était sa pauvreté fournit par compassion une somme d'argent du trésor public pour ses funérailles et donna un endroit dans la ville auprès de la place publique où l'on pût brûler son corps et enterrer ses cendres. De tous les hommes illustres, il est le seul jusqu'ici à qui on ait fait cet honneur. Le lieu de la sépulture est comme un lieu sacré et réservé pour celle de ses descendants, avantage plus estimable que les richesses et la royauté même, si l'on met la félicité dans l'honneur et dans la gloire, et non dans les plaisirs {honteux}. C'est ainsi que fut enterré Valerius Poplicola qui n'avait voulu rien posséder au delà de son nécessaire. La ville lui fit d'aussi magnifiques funérailles qu'aux plus riches des rois, et toutes les dames Romaines d'un commun accord, quittant leurs ornements d'or et de pourpre, portèrent le deuil un an entier comme pour leurs plus proches parents, de même qu'elles avaient fait pour Junius Brutus.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 25/06/2009