[5,44] Ποπλίου δὲ Ποστομίου τοῦ καλουμένου
Τουβέρτου τὸ δεύτερον ἄρχειν αἱρεθέντος καὶ
Ἀγρίππα Μενηνίου τοῦ λεγομένου Λανάτου τρίτη γίνεται Σαβίνων εἰσβολὴ
μείζονι στρατιᾷ, πρὶν αἰσθέσθαι Ῥωμαίους αὐτῶν τὴν ἔξοδον, καὶ
μέχρι τοῦ τείχους τῆς Ῥώμης ἔλασις· ἐν ᾗ πολὺς ἐγένετο Ῥωμαίων φόνος οὐ
μόνον τῶν γεωργῶν, οἷς οὐδὲν προσδεχομένοις αἰφνιδίως ἐπέστη τὸ
δεινόν, πρὶν εἰς τὰ φρούρια τὰ πλησίον ἑκάστους καταφυγεῖν, ἀλλὰ καὶ
τῶν κατὰ πόλιν τηνικαῦτα διατριβόντων. ὁ γὰρ ἕτερος
τῶν ὑπάτων Ποστόμιος οὐκ ἀνεκτὴν εἶναι τὴν ὕβριν
τῶν πολεμίων ἡγησάμενος ἐξεβοήθει κατὰ σπουδὴν
τοὺς ἐπιτυγχάνοντας ἄγων προχειρότερον μᾶλλον ἢ
φρονιμώτερον. οὓς ἰδόντες οἱ Σαβῖνοι σὺν πολλῇ
καταφρονήσει χωροῦντας ἐπὶ σφᾶς ἀσυντάκτους τε καὶ
διεσπασμένους ἀπ´ ἀλλήλων, ἔτι μᾶλλον αὐξῆσαι τὸ
καταφρονοῦν αὐτῶν βουλόμενοι θᾶττον ἢ βάδην ἀνεχώρουν ὡς δὴ
φεύγοντες ὀπίσω, τέως εἰς δρυμοὺς
ἀφίκοντο βαθεῖς, ἔνθα ὁ λοιπὸς αὐτῶν στρατὸς ὑπεκάθητο· ἔπειθ´
ὑποστρέψαντες ἐχώρουν τοῖς διώκουσιν
ὁμόσε, καὶ οἱ ἐκ τοῦ δρυμοῦ μέγα ἀλαλάξαντες ἵενται
ἐπ´ αὐτούς. ἀσυντάκτοις δ´ ἀνθρώποις καὶ τεταραγμένοις καὶ ὑπὸ τοῦ
δρόμου συγκεκομμένοις τὰ πνεύματα
πολλοὶ καὶ σὺν κόσμῳ ἐπελθόντες, καταβάλλουσί τε
τοὺς ὁμόσε χωροῦντας καὶ τοὺς λοιποὺς εἰς φυγὴν
ὁρμήσαντας ὑποτεμόμενοι τὰς εἰς τὴν πόλιν φερούσας
ὁδοὺς εἰς ὀρεινήν τινα κατακλείουσι ῥάχιν ἔρημον.
θέμενοι δὲ πλησίον αὐτῶν τὰ ὅπλα· νὺξ γὰρ ἤδη
κατελάμβανε· φυλακὰς ἐποιοῦντο δι´ ὅλης νυκτός, ἵνα
μὴ λάθοιεν σφᾶς ἀποδράντες. ὡς δ´ εἰς τὴν Ῥώμην
τὸ πάθος ἀπηγγέλθη ταραχή τ´ ἦν πολλὴ καὶ δρόμος
ἐπὶ τὰ τείχη καὶ δέος ἁπάντων, μὴ διὰ νυκτὸς εἰς τὴν
πόλιν ἔλθοιεν οἱ πολέμιοι τῷ κατορθώματι ἐπαρθέντες,
τῶν τ´ ἀπολωλότων οἶκτος καὶ τῶν περιλειπομένων
ἔλεος, ὡς ἀναρπασθησομένων αὐτίκα μάλα δι´ ἀπορίαν
τῶν ἀναγκαίων, εἰ μή τις αὐτοῖς ἐπικουρία ἔλθοι ταχεῖα.
ἐκείνην μὲν οὖν τὴν νύκτα πονηρὰς ἔχοντας τὰς ψυχὰς
ἄγρυπνοι διῆγον· τῇ δ´ ἑξῆς ἡμέρᾳ πάντας τοὺς ἐν
ἀκμῇ καθοπλίσας ὁ ἕτερος τῶν ὑπάτων Μενήνιος ἦγεν
ἐπικούρους τοῖς ἐν τῷ ὄρει κόσμον καὶ τάξιν φυλάττοντας. ἰδόντες
δ´ αὐτοὺς οἱ Σαβῖνοι προσιόντας οὐκέτι παρέμειναν, ἀλλ´
ἀναστήσαντες τὸν αὑτῶν στρατὸν ἦγον
ἀπὸ τοῦ ὄρους ἀποχρῆν οἰόμενοι σφίσι τὴν
παροῦσαν εὐτυχίαν· καὶ οὐ πολὺν ἔτι διατρίψαντες
χρόνον ἀπῄεσαν ἐπὶ τὰ σφέτερα σὺν αὐχήματι μεγάλῳ
βοσκημάτων τε καὶ ἀνδραπόδων καὶ χρημάτων ἀφθόνους
ἄγοντες ὠφελείας.
| [5,44] CHAPITRE HUITIEME.
I. L'Année suivante, Publius Postumius, dit Tubertus, fut créé consul
pour la seconde fois, avec Agrippa Menenius {surnommé Lanatus}.
Pendant leur consulat, les Sabins ouvrirent une troisième campagne. Ils
ravagèrent les terres de la république et s'avancèrent jusqu'aux portes de
la ville avant que les Romains s'en aperçussent.
II. DANS cette expédition ils firent un horrible carnage, non
seulement des paysans qu'ils surprirent tout à coup avant qu'ils eussent
pu se retirer dans les châteaux voisins, mais aussi des citoyens qui étaient
alors dans la ville de Rome. Le consul Postumius piqué de leur insolence,
ramassa une troupe de citoyens des premiers qui se présentèrent à ses
ordres, et sortit promptement à la rencontre de l'ennemi avec plus
d'ardeur et de vivacité que de prudence. Les Sabins les voyant venir à la
débandade et dispersés comme des troupes qui méprisent la faiblesse de
leurs ennemis, lâchent pied tout exprès dès le premier choc, et pour
augmenter encore davantage leur confiance ils reculent avec
précipitation. Par ce moyen ils les attirent jusqu'à un bois fort épais où le
reste de leur armée était en embuscade. Là faisant volte-face aux
ennemis qui les poursuivaient, ils reviennent à la charge avec fureur. En
même-temps ceux qui étaient cachés dans le bois, sortent de
l'embuscade et jetant de grands cris ils tombent sur l'armée du consul.
Ces troupes nombreuses et en bon ordre donnant sur les Romains
dispersés ça-et-là, fatigués de leur course, et si troublés que dans le
désordre où ils étaient ils ne savaient de quel côté se tourner, font rage
sur tous ceux qui osent leur tenir tête et taillent en pièces tout ce qui leur
résiste. Enfin ils mettent le reste en fuite, occupent toutes les avenues
par où ils pouvaient regagner la ville, et les ayant invertis sur la croupe
d'une montagne déserte et escarpée lorsque les ténèbres commençaient
à se répandre, ils se tiennent en armes dans les postes voisins, résolus
de faire la garde toute la nuit afin qu'aucun ne leur échappe. La nouvelle
de cette déroute arrive à Rome. Elle se répand dans toute la ville, et y
cause une émotion générale. Tous les citoyens courent précipitamment
sur les remparts dans la crainte que l'ennemi enflé de sa victoire ne les
vienne attaquer à la faveur des ténèbres. On déplore le malheur de ceux
qui ont été tués dans le combat ; on plaint ceux qui ont échappé à la
fureur des Sabins et l'on appréhende que bientôt ils ne périssent faute de
provisions s'ils ne reçoivent un prompt secours qui les délivre d'une si
affreuse situation. On passa toute la nuit dans une continuelle alarme et
dans une profonde tristesse, et l'on ne cessa de faire la garde sur les
remparts sans se donner aucun repos. Le lendemain Menenius l'autre
consul fit prendre les armes à toute la jeunesse, et sortit en bon ordre
pour secourir les troupes assiégées sur la montagne. Mais les Sabins
n'attendirent pas son arrivée. Contents de la victoire qu'ils avaient
remportée le jour précèdent, ils rappelèrent leur général de la montagne
qu'il tenait investie. Bientôt après, tout glorieux de leur premier avantage,
ils se retirèrent chez eux avec un gros butin qui consistait en bétail, en
esclaves, et en une grande quantité d'autres effets,
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