[5,43] Ἡ δὲ Φιδήνη πολιορκηθεῖσα οὐ πολλαῖς ἡμέραις,
καθ´ ὃ μάλιστα δυσάλωτος εἶναι μέρος
ἐδόκει καὶ ὑπ´ ὀλίγων ἐφυλάσσετο, κατὰ τοῦτ´ ἐλήφθη.
οὐ μὴν ἀνδραποδισμοῦ γ´ ἢ κατασκαφῆς ἐπειράθη φόνος τ´ ἀνθρώπων
οὐ πολὺς ἐγένετο μετὰ τὴν ἅλωσιν·
ἀποχρῶσα γὰρ ἐφάνη ζημία τοῖς ὑπάτοις πόλεως ὁμοεθνοῦς ἁμαρτούσης
ἁρπαγὴ χρημάτων τε καὶ ἀνδραπόδων καὶ ὁ τῶν κατὰ τὴν μάχην
ἀπολομένων ὄλεθρος·
τοῦ δὲ μὴ προχείρως ἔτι τοὺς ἑαλωκότας ἐπὶ τὰ ὅπλα
χωρῆσαι φυλακὴ γενήσεσθαι μετρία καὶ συνήθης Ῥωμαίοις, ἡ τῶν αἰτίων
τῆς ἀποστάσεως κόλασις. συγκαλέσαντες δὴ Φιδηναίων
τοὺς ἁλόντας εἰς τὴν ἀγορὰν
καὶ πολλὰ τῆς ἀνοίας αὐτῶν κατηγορήσαντες ἀξίους
τ´ εἶναι φήσαντες ἅπαντας ἡβηδὸν ἀπολωλέναι μήτε
ταῖς εὐεργεσίαις χάριν εἰδότας μήτε τοῖς κακοῖς σωφρονιζομένους,
ῥάβδοις αἰκισάμενοι τοὺς ἐπιφανεστάτους ἁπάντων ὁρώντων
ἀπέκτειναν· τοὺς δὲ λοιποὺς
εἴασαν οἰκεῖν ὡς πρότερον ᾤκουν φρουροὺς
συγκατοικίσαντες αὐτοῖς, ὅσους ἔκρινεν ἡ βουλή, καὶ τῆς
χώρας ἀφελόμενοί τινα μοῖραν τοῖς φρουροῖς ἔδωκαν.
ταῦτα διαπραξάμενοι τὴν δύναμιν ἀπῆγον ἐκ τῆς
τῶν πολεμίων καὶ τὸν ὑπὸ τῆς βουλῆς ψηφισθέντα
θρίαμβον κατήγαγον. ταῦτα μὲν ἐπὶ τῆς τούτων ὑπατείας ἐπράχθη.
| [5,43] IX. POUR la ville de Fidènes, les Romains ne l'emportèrent qu'après
quelques jours de siège. Ce fut par l'endroit même qui était le plus
imprenable, et où par cette raison on avait moins porté de soldats pour
repousser l'attaque. Cependant cette place ne fut point rasée, quoiqu'elle
eût fait une vigoureuse résistance, ses habitants ne furent point faits
esclaves, et on n'en fit mourir qu'un fort petit nombre après l'avoir réduite
sous l'obéissance du vainqueur. Les consuls crurent qu'une ville de leur
nation était assez punie de sa faute par le pillage de ses biens, par la
perte de ses esclaves et de ses citoyens qui avaient été tués dans les
combats. Mais ils jugèrent à propos de prendre les précautions ordinaires
en pareille occasion ; et pour lui apprendre à ne se plus soulever si
facilement dans la suite, ils crurent qu'il fallait punir les auteurs de la
révolte. Dans ce dessein ils assemblèrent les Fidénates au milieu de la
place publique, ils leur reprochèrent publiquement leur félonie, et. leur
firent voir qu'ils méritaient tous la mort depuis le plus petit jusqu'au plus
grand, puisqu'ils étaient des ingrats qui n'avaient pas profité de leurs
premiers malheurs pour devenir plus sages. Ensuite ils se saisirent des
plus distingués de cette ville, les firent battre de verges devant tout le
peuple et ordonnèrent qu'on leur coupât la tête. A l'égard des autres
citoyens ils leur permirent d'habiter leur ville comme auparavant, mais par
ordre du sénat ils y laissèrent une garnison à qui ils assignèrent une
partie des terres des Fidénates. Après cela les consuls sortirent du pays
ennemi, et s'en retournèrent à Rome avec leurs troupes et ils y reçurent
les honneurs du triomphe qui leur furent décernés par le sénat. Voilà ce
qui se passa sous leur régence.
|