[5,40] Παρὰ δὲ τούτων ἐκδέχονται τῶν ἀνδρῶν
τὴν ὕπατον ἀρχὴν Πόπλιος Οὐαλέριος ὁ κληθεὶς Ποπλικόλας τὸ
τέταρτον ἄρχειν αἱρεθεὶς καὶ Τῖτος Λουκρήτιος τὸ δεύτερον τῷ
Οὐαλερίῳ συνάρχων. ἐφ´ ὧν
ἅπαντες οἱ Σαβῖνοι κοινὴν ποιησάμενοι τῶν πόλεων
ἀγορὰν ἐψηφίσαντο Ῥωμαίοις πολεμεῖν, ὡς λελυμένων
σφίσι τῶν σπονδῶν, ἐπειδὴ βασιλεὺς Ταρκύνιος ἐξέπεσε τῆς ἀρχῆς,
πρὸς ὃν ἐποιήσαντο τοὺς ὅρκους·
πεισθέντες ὑπὸ Σέξτου θατέρου τῶν Ταρκυνίου παίδων,
ὃς αὐτοὺς ἰδίᾳ θεραπεύων καὶ λιπαρῶν τοὺς
δυνατοὺς ἐξ ἑκάστης πόλεως ἐξεπολέμωσε κοινῇ πρὸς
πάντας καὶ προσηγάγετο δύο πόλεις, Φιδήνην καὶ Καμερίαν, Ῥωμαίων
μὲν ἀποστήσας, ἐκείνοις δὲ συμμαχεῖν
πείσας· ἀνθ´ ὧν αὐτὸν αἱροῦνται στρατηγὸν αὐτοκράτορα καὶ δυνάμεις
ἐπιτρέπουσιν ἐξ ἁπάσης πόλεως
καταγράφειν, ὡς ἐν τῇ προτέρᾳ μάχῃ δι´ ἀσθένειαν
δυνάμεως καὶ στρατηγοῦ μωρίαν σφαλέντες. οἱ μὲν
δὴ περὶ ταῦτ´ ἦσαν· τύχη δέ τις ἐξισῶσαι βουλομένη
ταῖς βλάβαις τῶν Ῥωμαίων τὰς ὠφελείας ἀντὶ τῶν
καταλιπόντων αὐτοὺς συμμάχων ἑτέραν οὐκ ἠλπισμένην ἐκ τῶν
πολεμίων βοήθειαν προσέθηκε τοιάνδε.
ἀνήρ τις ἐκ τοῦ Σαβίνων ἔθνους πόλιν οἰκῶν Ῥήγιλλον εὐγενὴς καὶ
χρήμασι δυνατὸς Τῖτος Κλαύδιος,
αὐτομολεῖ πρὸς αὐτοὺς συγγένειάν τε μεγάλην ἐπαγόμενος καὶ φίλους
καὶ πελάτας συχνοὺς αὐτοῖς μεταναστάντας ἐφεστίοις, οὐκ ἐλάττους
πεντακισχιλίων τοὺς
ὅπλα φέρειν δυναμένους. ἡ δὲ καταλαβοῦσα αὐτὸν
ἀνάγκη μετενέγκασθαι τὴν οἴκησιν εἰς Ῥώμην τοιαύτη
λέγεται γενέσθαι. οἱ δυναστεύοντες ἐν ταῖς ἐπιφανεστάταις πόλεσιν
ἀλλοτρίως ἔχοντες πρὸς τὸν ἄνδρα
τῆς εἰς τὰ κοινὰ φιλοτιμίας, εἰς δίκην αὐτὸν ὑπῆγον
αἰτιασάμενοι προδοσίαν, ὅτι τὸν κατὰ Ῥωμαίων πόλεμον ἐκφέρειν οὐκ
ἦν πρόθυμος, ἀλλὰ καὶ ἐν τῷ κοινῷ
μόνος ἀντέλεγε τοῖς ἀξιοῦσι τὰς σπονδὰς λελύσθαι,
καὶ τοὺς ἑαυτοῦ πολίτας οὐκ εἴα κύρια εἶναι τὰ δόξαντα τοῖς ἄλλοις
ἡγεῖσθαι. ταύτην ὀρρωδῶν τὴν δίκην· ἔδει γὰρ αὐτὴν ὑπὸ τῶν ἄλλων
δικασθῆναι πόλεων· ἀναλαβὼν τὰ χρήματα καὶ τοὺς φίλους τοῖς
Ῥωμαίοις προστίθεται ῥοπήν τ´ οὐ μικρὰν εἰς τὰ πράγματα παρέσχε καὶ
τοῦ κατορθωθῆναι τόνδε τὸν πόλεμον ἁπάντων ἔδοξεν αἰτιώτατος
γενέσθαι· ἀνθ´ ὧν ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος εἴς τε τοὺς πατρικίους αὐτὸν
ἐνέγραψε καὶ τῆς πόλεως μοῖραν εἴασεν ὅσην ἐβούλετο λαβεῖν εἰς
κατασκευὴν οἰκιῶν χώραν τ´ αὐτῷ
προσέθηκεν ἐκ τῆς δημοσίας τὴν μεταξὺ Φιδήνης καὶ
Πικετίας, ὡς ἔχοι διανεῖμαι κλήρους ἅπασι τοῖς περὶ
αὐτόν, ἀφ´ ὧν καὶ φυλή τις ἐγένετο σὺν χρόνῳ Κλαυδία καλουμένη καὶ
μέχρις ἐμοῦ διέμεινε τὸ αὐτὸ φυλάττουσα ὄνομα.
| [5,40] CHAPITRE SEPTIEME.
I. APRES eux Publius Valérius, surnommé Publicola
et Titus Lucrétius furent faits consuls ; celui-ci pour la seconde
fois, celui-là pour la quatrième. L'année de leur gouvernement, les Sabins
dans une assemblée générale de toutes leurs villes, résolurent d'un
commun accord de faire la guerre aux Romains, se persuadant que
depuis qu'on avait détrôné le roi Tarquin ils n'étaient plus tenus de garder
le traité qu'ils avaient conclu avec lui par des serment solennels. Ce fut à
la sollicitation de Sextus l'un des fils de Tarquin qu'ils prirent ce parti. A
force de présents et de prières importunes il gagna les chefs de chaque
ville et les engagea à prendre ses intérêts: il souleva aussi contre les
Romains les villes de Fidènes et de Camerie, et il fut si bien se les
concilier qu'il les fit entrer dans la ligue. Pour reconnaître les bons offices
qu'ils avaient reçus de lui, tous ces peuples le déclarèrent généralissime
avec un pouvoir absolu de lever des soldats dans toutes leurs villes,
comme si l'échec qu'ils avaient reçu dans la bataille précédente, fut venu
de la faiblesse de leur armée ou de l'incapacité de celui qui la commandait.
II. PENDANT que les Sabins faisaient des préparatifs de guerre, la
fortune voulant dédommager les Romains de la perte qu'ils faisaient par la
révolte de leurs alliés leur procura un secours inattendu de la part de
leurs ennemis mêmes. Voici comment cela arriva. Un certain Sabin de la
ville de Régille, nommé Titus Claudius, aussi distingué par l'éclat de sa
naissance, que par ses grandes richesses, vint se réfugier chez les
Romains avec ses parents, ses amis, ses clients et toutes leurs familles
au nombre de cinq mille hommes en état de porter les armes.
III. VOICI ce qui le détermina à chercher un asile dans la ville de
Rome. Les chefs des principales villes de la nation conçurent contre lui
une haine mortelle à cause de son attachement inviolable aux intérêts de
la république et au bien de l'état. Ils l'accusaient de trahison parce qu'il ne
se portait pas d'assez bonne grâce à déclarer la guerre aux Romains,
étant le seul qui s'opposât dans les assemblées à ceux qui voulaient
rompre avec la ville de Rome, et qui empêchât les Citoyens de souscrire â
ce qui avait été décidé par les états généraux. Comme l'affaire devait être
jugée au tribunal des autres villes, dans la crainte qu'elle ne prît un
mauvais tour pour lui, Claudius résolut d'emporter tous ses effets pour se
retirer à Rome avec ses amis. Il fut d'un grand secours aux Romains
qu'on crut qu'il avait le plus contribué a l'heureux succès de cette guerre.
Pour reconnaître les importants services qu'il rendait á la république, le
sénat de l'avis du peuple le mit au rang des patriciens. On lui donna dans
Rome même autant de place qu'il en voulut pour bâtir des maisons. On lui
céda des terres du public entre Fidènes et Picence pour les distribuer â
ceux qui l'avaient accompagné dans sa retraite. C'est d'eux que se forma
dans la suite cette tribu qu'on appelait Claudienne, et qui jusqu'à mon
temps a retenu le même nom.
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