HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 38

  Chapitre 38

[5,38] Ἐκ δὲ τῶν ἑτέρων τοῦ ποταμοῦ μερῶν τῶν Σαβίνων ἔκειτο παρεμβολὴ τοῦ ῥεύματος οὐδ´ αὐτὴ πολὺν ἀπέχουσα τόπον ἐπὶ γεωλόφου τινὸς ἠρέμα κατακλινοῦς οὐ σφόδρα ἐχυροῦ. κατ´ ἀρχὰς μὲν οὖν δι´ εὐλαβείας εἶχον ἀλλήλους ἑκάτεροι καὶ μάχης ἄρχειν διαβάντες τὸν ποταμὸν ὤκνουν, χρόνῳ δ´ ὕστερον οὐ κατὰ λογισμὸν καὶ πρόνοιαν τοῦ συμφέροντος, ἀλλ´ ὑπ´ ὀργῆς τε καὶ φιλονεικίας ἐξαφθέντες συνάπτουσι μάχην. ὑδρευόμενοι γὰρ καὶ τοὺς ἵππους ἄγοντες ἐπὶ τὸν πότον ἐνέβαινον ἐπὶ πολὺ τοῦ ποταμοῦ· βραχὺς δ´ ἔρρει τηνικαῦτα οὔπω τοῖς χειμερινοῖς ὕδασι πληθύων, ὥστ´ ὀλίγον ὑπὲρ τοῦ γόνατος ἔχοντες αὐτὸν ἐπεραιοῦντο. συμπλοκῆς δή τινος πρῶτον ὀλίγοις πρὸς οὐ πολλοὺς γινομένης ἐξέδραμόν τινες ἐπικουροῦντες τοῖς σφετέροις ἐξ ἑκατέρου χάρακος· ἔπειθ´ ἕτεροι πάλιν ἀμυνοῦντες τοῖς κατισχυομένοις ἐκ θατέρου· καὶ τοτὲ μὲν οἱ Ῥωμαῖοι τοὺς Σαβίνους ἀνέστελλον ἀπὸ τοῦ νάματος, τοτὲ δ´ οἱ Σαβῖνοι τοὺς Ῥωμαίους ἐξεῖργον τοῦ ποταμοῦ. πολλῶν δὲ φόνων καὶ τραυμάτων γενομένων καὶ φιλονεικίας ἅπασιν ἐμπεσούσης, οἷα περὶ τὰς ἁψιμαχίας τὰς ἐκ καιροῦ συμπεσούσας γίνεσθαι φιλεῖ, προθυμία τοῖς ἡγεμόσι τῶν στρατοπέδων ὁμοία παρέστη διαβαίνειν τὸν ποταμόν. ἔφθασε δὲ πρῶτος τῶν Ῥωμαίων ὕπατος καὶ διαβιβάσας τὸν στρατὸν ἔτι τῶν Σαβίνων ὁπλιζομένων τε καὶ εἰς τάξιν καθισταμένων ἐν χερσὶν ἦν. οὐ μὴν ἐμέλλησάν γ´ οὐδ´ ἐκεῖνοι θέσθαι μάχην, καταφρονήσει πολλῇ ἐπαρθέντες, ὅτι οὔτε πρὸς ἀμφοτέρους τοὺς ὑπάτους οὔτε πρὸς ἅπασαν τὴν Ῥωμαίων δύναμιν ἔμελλον ἀγωνιεῖσθαι, καὶ συρράξαντες ἐμάχοντο πᾶσαν εὐτολμίαν καὶ προθυμίαν ἀποδεικνύμενοι. [5,38] V. D'ABORD ni les uns ni les autres n'osèrent passer le fleuve pour livrer bataille : chacun se contentait de se tenir sur ses gardes. Dans la suite néanmoins le combat s'engagea: mais la colère et un certain point d'honneur y eurent plus de part que la raison ou la prudence. Les cavaliers menaient boire leurs chevaux au fleuve, dont les eaux qui n'étaient pas encore enflées par les pluies de l'hiver, étaient si basses qu'elles ne passaient pas le genou. Ils s'avançaient insensiblement dans la rivière et la passaient sans aucune difficulté, ce qui donna d'abord occasion à des escarmouches de quelques poignées de soldats des deux armées. D'autres sortirent ensuite des deux camps et accoururent au secours de leurs camarades. Ceux-ci furent bientôt suivis de plusieurs autres qui s'empressaient d'aller les soutenir à mesure qu'ils avaient du pied. Tantôt les Romains repoussaient l'ennemi loin du fleuve, et tantôt les Sabins mettaient les Romains en fuite. Enfin après beaucoup de sang répandu de part et d'autre et plusieurs blessures reçues, les esprits s'échauffèrent, comme il arrive ordinairement dans les combats imprévus et auxquels on ne s'attendait point. Les généraux des deux armées voulurent passer le fleuve à l'exemple de leurs soldats. Le consul Romain prévient l'ennemi, et passe le premier avec ses troupes. Il attaque les Sabins dans le moment qu'ils ne faisaient que de prendre les armes pour se ranger en bataille. Ceux-ci ne refusent pas le défi, et méprisant les Romains parce qu'ils n'avaient pas à faire aux deux consuls à la fois ni à toutes les troupes de la république, ils en viennent à une action générale et le défendent avec beaucoup de bravoure.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009