HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 34

  Chapitre 34

[5,34] Ἐφ´ οἷς ἀγανακτῶν Πορσίνας εἰς ἐκκλησίαν τοὺς Τυρρηνοὺς συνεκάλει καὶ διεξελθών, ὡς ἐπιτρεψάντων αὐτῷ {δίκας} Ῥωμαίων δικάσαι περὶ ὧν ἐνεκαλοῦντο ὑπὸ Ταρκυνίου, πρὶν ἐπιτελεσθῆναι τὴν δίκην εἰς ἱερὰ σώματα πρέσβεών τε καὶ ὁμήρων παρανομεῖν ἐν σπονδαῖς ἐπεχείρησαν οἱ δικαίως ὑπ´ αὐτῶν ἐξελασθέντες· ὅθεν Τυρρηνοὶ Ῥωμαίους μὲν ἀπολύουσι τῶν ἐγκλημάτων, Ταρκυνίῳ δὲ καὶ Μαμιλίῳ διαλύονται τὴν ξενίαν· {καὶ} προεῖπεν αὐθημερὸν ἐκ τοῦ χάρακος ἀπιέναι. Ταρκύνιοι μὲν οὖν ἐν ἐλπίσι χρησταῖς γενόμενοι κατ´ ἀρχάς, ὡς τυραννήσοντες αὖθις τῆς πόλεως Τυρρηνῶν σφίσι βοηθούντων τὰ χρήματα κομιούμενοι, διὰ τὴν εἰς τοὺς πρέσβεις καὶ τὰ ὅμηρα παρανομίαν ἀμφοτέρων διαμαρτόντες ἀπῆλθον ἐκ τοῦ στρατοπέδου σὺν αἰσχύνῃ τε καὶ μίσει. δὲ τῶν Τυρρηνῶν βασιλεὺς τὰ ὅμηρα τῶν Ῥωμαίων ἐπὶ τὸ βῆμα προαχθῆναι κελεύσας ἀποδίδωσι τῷ ὑπάτῳ εἰπών, ὅτι πάσης ὁμηρείας κρείττονα ἡγεῖται τὴν πίστιν τῆς πόλεως. μίαν δὲ παρθένον ἐκ τῶν ὁμήρων, ὑφ´ ἧς ἐπείσθησαν αἱ λοιπαὶ διανήξασθαι τὸν ποταμόν, ἐπαινέσας ὡς κρεῖττον ἔχουσαν φρόνημα τῆς τε φύσεως καὶ τῆς ἡλικίας, καὶ τὴν πόλιν μακαρίσας ἐπὶ τῷ μὴ μόνον ἄνδρας ἀγαθοὺς ἐκτρέφειν, ἀλλὰ καὶ παρθένους ἀνδράσιν ὁμοίας, δωρεῖται τὴν κόρην ἵππῳ πολεμιστῇ φαλάροις κεκοσμημένῳ διαπρεπέσι. μετὰ δὲ τὴν ἐκκλησίαν τὰ περὶ τῆς εἰρήνης καὶ φιλίας ὅρκια πρὸς τοὺς πρέσβεις τῶν Ῥωμαίων ποιησάμενος καὶ ξενίσας αὐτοὺς δῶρα τῇ πόλει φέρεσθαι δίδωσι τοὺς αἰχμαλώτους ἅπαντας ἄνευ λύτρων συχνοὺς πάνυ ὄντας, καὶ τὸ χωρίον, ἐν κατεστρατοπεδευκὼς ἦν, κατεσκευασμένον οὐχ ὡς στρατόπεδον ἐν ξένῃ γῇ πρὸς ὀλίγον καιρόν, ἀλλ´ ὡς πόλιν ἰδίαις τε καὶ δημοσίαις οἰκοδομαῖς ἀποχρώντως, οὐκ ὄντος τοῖς Τυρρηνοῖς ἔθους, ὁπότε ἀναστρατοπεδεύοιεν ἐκ πολεμίας, ὀρθὰς καταλείπειν τὰς κατασκευάς, ἀλλὰ καίειν, οὐ μικρὰν τῇ πόλει χαρισάμενος εἰς χρημάτων λόγον δωρεάν. ἐδήλωσε δ´ πράσις, ἣν ἐποιήσαντο μετὰ τὴν ἀπαλλαγὴν τοῦ βασιλέως οἱ ταμίαι. μὲν δὴ πόλεμος συστὰς Ῥωμαίοις πρὸς Ταρκυνίους τε καὶ βασιλέα Κλουσίνων Λάρον Πορσίναν, εἰς κινδύνους μεγάλους ἀγαγὼν τὴν πόλιν τοιούτου τέλους ἔτυχεν. [5,34] XXXI. PORSENNA indigné de cette action assembla aussitôt les Tyrrhéniens. Il leur représenta qu'il était choisi par les Romains pour juge de leurs différends avec Tarquin et des injustices dont celui-ci les accusait. Que l'affaire étant encore indécise, les exilés justement chassés de leur patrie avaient osé faire violence aux personnes sacrées des ambassadeurs et des otages, sans respecter le droit des gens et sans avoir égard à la trêve conclue avec la ville de Rome. Sur ces plaintes les Tyrrhéniens donnèrent gain de cause aux Romains et les déclarèrent innocents des crimes qu'on leur imposait. En même temps ils rompirent avec les Tarquins et leur ordonnèrent de sortir de leur camp le jour même. Les Tarquins s'étaient flattés d'abord de rentrer dans Rome par le secours des Tyrrhéniens pour y exercer leur tyrannie comme auparavant, ou du moins de se faire rendre leurs biens : mais le crime qu'ils commirent en violant le caractère respectable des otages et des ambassadeurs les fit chasser avec honte et ignominie comme des objets d'horreur chargés de l'indignation publique, sans avoir réussi dans aucune de leurs entreprises. XXXII. LE roi des Tyrrhéniens fit venir ensuite les otages devant son tribunal, et les rendit au consul, déclarant publiquement qu'il comptait beaucoup plus sur la seule parole et sur la bonne foi des Romains que sur tous les otages du monde. Il fit l'éloge de la jeune Clélie qui avait par son exemple animé ses compagnes â passer le fleuve à la nage. Il admira son courage qui était au-dessus de son âge et de son sexe, et pour marque de son estime il lui fit présent d'un cheval de bataille superbement enharnaché. Il ne put s'empêcher de féliciter la ville de Rome sur ce qu'elle produisait non seulement de grands hommes recommandables par leurs vertus héroïques, mais encore de jeunes filles qui disputaient aux hommes mêmes le prix de la valeur. XXXIII. L'ASSEMBLEE congédiée, il conclut un traité de paix et d'amitié avec les ambassadeurs des Romains. Il les reçut chez lui en signe d'hospitalité. Il leur rendit sans rançon tous les prisonniers de guerre qui étaient en grand nombre, et quoique ce n'eût jamais été la coutume des Tyrrhéniens de laisser en leur entier les bagages et les provisions qu'ils ne pouvaient emporter, et que dans toutes les autres occasions ils n'eussent jamais manqué de mettre le feu â leur camp avant que de sortir du pays ennemi, Porsenna en usa alors bien différemment. Il abandonna aux Romains toutes ses provisions de guerre sans en rien brûler et sans permettre que ses troupes y fissent aucun dégât. C'était un riche présent qu'il faisait à la ville de Rome, comme il parut par les sommes immenses que les Questeurs retirèrent de la vente de tous ces meubles après le départ du roi. En effet il avait orné son camp plutôt comme une ville que comme des retranchements qu'on fait pour quelque temps dans une terre étrangère, il l'avait fourni de toutes sortes de richesses et de provisions tant pour le public que pour les particuliers, et tous ces biens furent abandonnés au peuple Romain sans qu'il y eut la moindre chose de gâtée ou endommagée. Ainsi finit la guerre des Romains avec les Tyrrhéniens et Lars Porsenna roi de Clusiniens. Elle avait jeté la république dans de grands périls et l'avoir mise à deux doigts de sa ruine.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009