[5,32] Ἀφικομένης δὲ τῆς πρεσβείας εἰς Ῥώμην
ἡ βουλὴ μὲν ἐψηφίσατο Ποπλικόλᾳ θατέρῳ τῶν ὑπάτων
πεισθεῖσα πάντα συγχωρεῖν, ὅσα ὁ Τυρρηνὸς ἠξίου,
κάμνειν τὸν δημότην καὶ ἄπορον ὄχλον οἰομένη τῇ
σπάνει τῶν ἐπιτηδείων, καὶ ἀγαπητῶς δέξεσθαι τὴν
τοῦ πολέμου λύσιν, ἐφ´ οἷς ἂν γένηται δικαίοις. ὁ δὲ
δῆμος τὰ μὲν ἄλλα τοῦ προβουλεύματος ἐψηφίσατο
κύρια εἶναι, τὴν δ´ ἀπόδοσιν τῶν χρημάτων οὐκ ἠνέσχετο, ἀλλὰ
τἀναντία ἔγνω, μήτ´ ἐκ τῶν ἰδίων μήτ´
ἐκ τῶν κοινῶν τοῖς τυράννοις μηδὲν ἀποδιδόναι, πρεσβευτὰς δὲ περὶ
τούτων πρὸς βασιλέα Πορσίναν ἀποστεῖλαι, οἵτινες ἀξιώσουσιν αὐτὸν
τὰ μὲν ὅμηρα καὶ
τὴν χώραν παραλαβεῖν, περὶ δὲ τῶν χρημάτων αὐτὸν
δικαστὴν γενόμενον Ταρκυνίοις τε καὶ Ῥωμαίοις, ὅταν
ἀμφοτέρων ἀκούσῃ κρῖναι τὰ δίκαια μήτε χάριτι μήτ´
ἔχθρᾳ παραχθέντα. ἀπῄεσαν οἱ Τυρρηνοὶ τὰς ἀποκρίσεις
ταύτας πρὸς βασιλέα κομίζοντες καὶ σὺν αὐτοῖς
οἱ κατασταθέντες ὑπὸ τοῦ δήμου πρέσβεις ἄγοντες ἐκ
τῶν πρώτων οἰκιῶν εἴκοσι παῖδας, οὓς ἔδει περὶ τῆς
πατρίδος ὁμηρεῦσαι, τῶν ὑπάτων πρώτων τὰ τέκνα
ἐπιδόντων, Μάρκου μὲν Ὁρατίου τὸν υἱόν, Ποπλίου
δὲ Οὐαλερίου τὴν θυγατέρα γάμων ἔχουσαν ὥραν.
ἀφικομένων δὲ τούτων ἐπὶ τὸ στρατόπεδον ἥσθη τε
ὁ βασιλεὺς καὶ πολλὰ τοὺς Ῥωμαίους ἐπαινέσας ἀνοχὰς
σπένδεται πρὸς αὐτοὺς εἰς ὡρισμένον τινὰ ἡμερῶν
ἀριθμὸν καὶ τὴν δίκην αὐτὸς ἀναδέχεται δικάζειν.
Ταρκύνιοι δ´ ἤχθοντο μὲν ἀπὸ μειζόνων ἐκπεσόντες
ἐλπίδων, ἃς εἶχον ἐπὶ τῷ βασιλεῖ, καταχθῆναι δόξαντες
ἐπὶ τὴν ἀρχὴν ὑπ´ ἐκείνου, στέργειν δὲ τὰ παρόντα
ἠναγκάζοντο καὶ τὰ δεδομένα δέχεσθαι. ἀφικομένων
δ´ εἰς τὸν ὁρισθέντα χρόνον ἐκ τῆς πόλεως τῶν ἀπολογησομένων τὴν
δίκην καὶ ἀπὸ τῆς βουλῆς τῶν πρεσβυτάτων,
καθίσας ἐπὶ τοῦ βήματος ὁ βασιλεὺς μετὰ τῶν φίλων
καὶ τὸν υἱὸν συνδικάζειν κελεύσας ἀπέδωκεν αὐτοῖς λόγον.
| [5,32] Les ambassadeurs étant arrivés à Rome,
le sénat qui ne doutait point que le peuple réduit à une extrême disette et
fatigué d'une si longue guerre, n'acceptât volontiers la paix à quelque
condition que ce pût être, fit un décret sur l'avis de Poplicola l'un des
consuls, portant qu'on accorderait au roi des Tyrrhéniens toutes ses
demandes. Le peuple en ratifia tous les autres articles, mais pour celui de
la restitution des biens il le rejeta fort loin, et ne voulut jamais qu'on fît des
levées ni sur le public ni sur les particuliers pour dédommager les
Tarquins. Il ordonna, en même temps qu'on députât vers le roi Porsenna
pour le prier de reprendre ses terres, de recevoir des otages; et de vouloir
bien être le juge quant à la restitution des biens entre Tarquin et les
Romains, afin qu'après avoir entendu les parties il décidât sur ce point en
arbitre judicieux et équitable sans rien donner ni à la faveur ni à la haine.
XXVII. LES Tyrrhéniens portèrent cette réponse au roi. Ils furent
suivis des ambassadeurs du peuple qui menaient avec eux vingt jeunes
gens des premières familles de Rome, pour servir d'otages. Les consuls
furent les premiers à donner leurs enfants pour gages du traité. Marcus
Horatius donna son fils et Publius Valerius sa fille qui était déjà en âge de
se marier. Arrivés au camp, ils furent reçus avec de grands témoignages
de joie. Porsenna s'étendit fort au long sur les louanges des Romains,
conclut avec eux une trêve de quelques jours, et consentit volontiers à
être l'arbitre de leurs contestations. Les Tarquins qui s'étaient attendus à
remonter sur le trône par le secours du roi, conçurent un grand chagrin
lorsqu'ils virent que toutes les espérances qu'ils avaient fondées sur son
autorité s'évanouissaient en un moment : mais n'ayant point d'autre
ressource ils furent obligés de se contenter de l'état présent des affaires
et d'accepter les conditions qu'on leur proposait. Quand les députés qui
devaient parler au nom de la ville, furent arrivés au jour marqué avec les
plus anciens du sénat, le roi assis sur son tribunal avec ses amis et son
fils Aruns qui par son ordre fut aussi du conseil, leur ordonna d'exposer
leurs raisons.
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