[5,31] Ταῦτα μὲν τότε πρὸς τὸν υἱὸν καὶ τοὺς
παρόντας εἶπεν· ὀλίγαις δ´ ὕστερον ἡμέραις αὐτὸς ἠναγκάσθη
πρότερος ἄρχειν λόγων διαλλακτηρίων διὰ τοιαύτην αἰτίαν·
ἐσκεδασμένων ἀνὰ τὴν χώραν τῶν
στρατιωτῶν καὶ τὰς ἀγομένας εἰς τὴν πόλιν ἀγορὰς
ἀφαιρουμένων καὶ τοῦτο ποιούντων συνεχῶς, οἱ τῶν
Ῥωμαίων ὕπατοι λοχήσαντες αὐτοὺς ἐν καλῷ χωρίῳ
διαφθείρουσί τε συχνοὺς καὶ ἔτι πλείους τῶν ἀναιρεθέντων
αἰχμαλώτους λαμβάνουσιν. ἐφ´ ᾧ χαλεπαίνοντες οἱ Τυρρηνοὶ
διελέγοντο πρὸς ἀλλήλους κατὰ συστροφάς, δι´ αἰτίας τόν τε βασιλέα
καὶ τοὺς ἄλλους
ἡγεμόνας ἔχοντες ἐπὶ τῇ τριβῇ τοῦ πολέμου καὶ ἀπαλλάττεσθαι
ποθοῦντες ἐπὶ τὰ οἰκεῖα. δόξας μὲν οὖν
ἅπασι κεχαρισμένας φανήσεσθαι τὰς διαλλαγάς, ἀποστέλλει
πρεσβευτὰς ἐκ τῶν ἰδίων φίλων τοὺς ἀναγκαιοτάτους. τινὲς μὲν οὖν
φασι καὶ τὸν Μούκιον ἅμα
τούτοις ἀποσταλῆναι δόντα τὴν πίστιν τῷ βασιλεῖ δι´
ὅρκων ὑπὲρ τοῦ πάλιν ἐλεύσεσθαι· ἕτεροι δὲ λέγουσιν
ὅμηρον, ἕως αἱ διαλλαγαὶ γένωνται, τὸν ἄνδρα τοῦτον
ἐν τῷ στρατοπέδῳ φυλάττεσθαι· καὶ τάχ´ ἂν εἴη τοῦτ´
ἀληθέστερον. ἐντολαὶ δ´ ἦσαν, ἃς ἔδωκε τοῖς πρεσβευταῖς ὁ
βασιλεύς, τοιαίδε· Περὶ μὲν καθόδου Ταρκυνίων μηδένα ποιεῖσθαι
λόγον, τὰ δὲ χρήματα αὐτοῖς
ἀξιοῦν ἀποδοθῆναι, μάλιστα μὲν ἅπαντα ὅσα Ταρκύνιός θ´ ὁ
πρεσβύτατος κατέλιπε καὶ αὐτοὶ σὺν τῷ δικαίῳ
κτησάμενοι κατέσχον· εἰ δὲ μή γ´ ὅσα δυνατὰ ἀγρῶν
τε καὶ οἰκιῶν καὶ βοσκημάτων καὶ ὧν ἐκ γῆς ἀνῄρηνται καρπῶν τὰς
ἀξίας, ὁποτέρως ἂν αὐτοῖς δόξῃ συμφέρειν, ἐάν τε τοὺς κατέχοντας
αὐτὰ καὶ καρπουμένους
εἰσφέρειν, ἐάν τ´ ἐκ τοῦ δημοσίου διαλύειν. ταῦτα
μὲν ὑπὲρ ἐκείνων, ἑαυτῷ δ´ αἰτεῖσθαι διαλυομένῳ τὴν
ἔχθραν τοὺς καλουμένους Ἑπτὰ πάγους· αὕτη Τυρρηνῶν ἡ χώρα τὸ
ἀρχαῖον ἦν, Ῥωμαῖοι δ´ αὐτὴν κατέσχον
πολέμῳ τοὺς ἔχοντας ἀφελόμενοι· καὶ ἵνα μένωσι Ῥωμαῖοι
Τυρρηνοῖς· βέβαιοι φίλοι, παῖδας ἐκ τῶν
ἐπιφανεστάτων οἰκιῶν τοὺς ὁμηρεύσοντας ὑπὲρ τῆς
πόλεως αἰτεῖν παρ´ αὐτῶν.
| [5,31] Voila ce qu'il répondit à son fils et aux autres personnes de
son conseil qui étaient entrés dans le même sentiment.
XXV. CEPENDANT quelques jours après, Porsenna fut obligé de
faire lui-même les premières démarches pour conclure un traité à
l'occasion que je vais dire. Les soldats faisaient de continuelles
excursions dans les campagnes voisines où ils se dispersaient pour
enlever les convois qu'on portait à Rome. Pour arrêter leurs brigandages,
les consuls placèrent une embuscade dans un poste avantageux, d'où les
troupes Romaines fondant sur les Tyrrhéniens en égorgèrent plusieurs et
firent encore un plus grand nombre de prisonniers. Cet échec excita des
murmures dans le camp. Les Tyrrhéniens s'en entretenaient tous les jours
dans les conventions particulières. Ils accusaient même le roi et les autres
chefs de l'armée de tirer la guerre en longueur, et chacun demandait à
retourner dans sa patrie. Un mécontentement si général fit croire à
Porsenna que la paix serait agréable à tout le monde, et ce fut ce qui le
détermina à députer à Rome les plus intimes amis pour négocier un
accommodement. Quelques-uns disent que Mucius y fut aussi envoyé
avec les autres ambassadeurs sur la foi du serment par lequel il promit de
se représenter : d'autres prétendent au contraire qu'on le retint en otage
dans le camp jusqu'a ce que la paix fût faite, et cette opinion paraît plus
vraisemblable.
XXVI. LE roi ordonna aux députés de ne point faire mention du
rappel des Tarquins, mais de demander seulement la restitution de leurs
biens, surtout de ceux que Tarquin l'Ancien leur avait laissés par héritage
et qui leur appartenaient légitimement : que si on ne pouvait pas les leur
rendre en nature, on leur restituât au moins, autant que faire se pourrait,
la valeur des maisons, des bestiaux, des terres qui leur appartenaient, et
des fruits et grains qu'on en avait perçus, qu'il n'importait point que cet
argent fût levé sur le trésor public ou sur les particuliers qui s'étaient mis
en possession de ces héritages, et qu'il laissait aux Romains la liberté de
faire là-dessus ce qu'ils jugeraient de plus à propos. Voila pour ce qui
concernent les Tarquins. En outre les envoyés avaient commission de
Porsenna d'exiger des Romains que pour la paix qu'il leur accordait, ils lui
rendirent ce qu'on appelle les sept villages qui appartenaient autrefois aux
Tyrrhéniens et dont la ville de Rome s'était emparée par la force des
armes. Mais afin que la paix qu'on voulait conclure entre les deux
peuples, fût stable et subsistât longtemps, ils devaient demander aux
Romains des jeunes gens des plus illustres familles pour otages et pour
assurance de la foi donnée.
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