HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 30

  Chapitre 30

[5,30] Ὡς δὲ ταῦτ´ ἤκουσεν βασιλεύς, ἐκεῖνον μὲν ἀπαγαγόντας τοὺς δορυφόρους ἐκέλευσε δῆσαι καὶ φυλάττειν ἐπιμελῶς· αὐτὸς δὲ τοὺς πιστοτάτους τῶν φίλων παραλαβὼν καὶ τὸν υἱὸν Ἄρροντα παρακαθισάμενος, μετ´ ἐκείνων ἐσκόπει, τί ποιῶν τὰς ἐπιβουλὰς αὐτῶν διακρούσεται. τῶν μὲν οὖν ἄλλων ἕκαστος εὐήθεις ἀσφαλείας λέγων ἐδόκει τῶν δεόντων φρονεῖν οὐδέν· δ´ υἱὸς αὐτοῦ τελευταίαν ἀπεφήνατο γνώμην πρεσβυτέραν τῆς ἡλικίας, ἀξιῶν αὐτὸν μὴ σκοπεῖν, τίσι φυλακαῖς χρώμενος οὐδὲν πείσεται δεινόν, ἀλλὰ τί ποιῶν οὐ δεήσεται φυλακῆς· θαυμασάντων δὲ τὴν διάνοιαν αὐτοῦ πάντων καὶ πῶς ἂν τοῦτο γένοιτο μαθεῖν βουλομένων, Εἰ φίλους ἀντὶ πολεμίων, ἔφη, ποιήσαιο τοὺς ἄνδρας, τιμιωτέραν ἡγησάμενος τὴν σεαυτοῦ ψυχὴν τῆς καθόδου τῶν σὺν Ταρκυνίῳ φυγάδων. Καὶ βασιλεὺς τὰ κράτιστα μὲν ἔφησεν αὐτὸν λέγειν, βουλῆς δ´ εἶναι ἄξιον τὸ πρᾶγμα, πῶς εὐπρεπεῖς γενήσονται πρὸς αὐτοὺς αἱ διαλλαγαί· μεγάλην αἰσχύνην φάσκων εἶναι, εἰ κρατήσας αὐτῶν μάχῃ καὶ τειχήρεις ἔχων ἀπελεύσεται, μηθὲν ὧν Ταρκυνίοις ὑπέσχετο διαπραξάμενος, ὥσπερ ἡττημένος ὑπὸ τῶν νενικημένων καὶ πεφευγὼς τοὺς μηδ´ ἐκ τῶν πυλῶν ὑπομένοντας ἔτι προελθεῖν· μίαν δὲ μόνην ἔσεσθαι ἀποφαίνων καλὴν τῆς ἔχθρας λύσιν, εἰ παρὰ τῶν πολεμίων παραγένοιντό τινες πρὸς αὐτὸν περὶ φιλίας διαλεγόμενοι. [5,30] XXIII LE roi ayant reçu ces instructions, ordonna à ses gardes de lier Mucius et de le garder dans une étroite prison. Il assembla ensuite ses plus fidèles amis avec son fils Aruns pour délibérer ensemble sur les moyens d'éviter les embûches qu'on lui dressait. Chacun donna son avis et proposa des expédients pour la sûreté de Porsenna. Mais tous leurs conseils ne furent point goûtés, parce qu'ils manquaient de prudence et n'allaient point à la source du mal. XXIV. ENFIN le fils du roi ouvrit un dernier avis qui marquait plus de prudence que son âge ne semblait le permettre. Il dit qu'il ne s'agissait pas de se précautionner contre les embûches des conjurés, mais, qu'il fallait prendre des mesures pour n'être plus dans la nécessité de se tenir en garde. Cet avis fut généralement approuvé, et tout le conseil admirant la sagesse du jeune prince, on lui demanda quelles précautions il croyait qu'on dût prendre pour n'avoir plus rien à craindre. Alors adressant la parole à son père : « C'est dit-il, de vous faire ami des Romains et de préférer votre vie au rétablissement des Tarquins et des autres exilés. » Le roi goûta cet avis comme le meilleur : mais il dit qu'il restait à examiner comment on pourrait conclure avec les Romains une paix honorable ; qu'après le gain d'une bataille, les tenant assiégés dans leurs murs, il serait honteux pour lui de se retirer sans avoir exécuté ce qu'il avait promis à Tarquín, que ce serait reconnaître comme vainqueurs ceux qu'il venait de vaincre, qu'il ne pouvait se résoudre a fuir devant les Romains qui n'osaient pas même sortir de leurs remparts, qu'enfin il n'y avait aucun moyen honnête de terminer la guerre, à moins que l'ennemi ne lui envoyât une ambassade pour faire les premières ouvertures de la négociation.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009