HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 24

  Chapitre 24

[5,24] Ὡς δ´ ἐν ἀσφαλεῖ τοὺς σφετέρους ἔδοξαν γεγονέναι, δύο μὲν ἐξ αὐτῶν Ἑρμίνιός τε καὶ Λάρκιος διεφθαρμένων αὐτοῖς ἤδη τῶν σκεπαστηρίων διὰ τὰς συνεχεῖς πληγὰς ἀνεχώρουν ἐπὶ πόδα. Ὁράτιος δὲ μόνος ἀνακαλουμένων αὐτὸν ἀπὸ τῆς πόλεως τῶν θ´ ὑπάτων καὶ τῶν ἄλλων πολιτῶν καὶ περὶ παντὸς ποιουμένων σωθῆναι τοιοῦτον ἄνδρα τῇ πατρίδι καὶ τοῖς γειναμένοις οὐκ ἐπείσθη, ἀλλ´ ἔμενεν, ἔνθα τὸ πρῶτον ἔστη, κελεύσας τοῖς περὶ τὸν Ἑρμίνιον λέγειν πρὸς τοὺς ὑπάτους, ὡς αὐτοῦ φράσαντος, ἀποκόπτειν τὴν γέφυραν ἀπὸ τῆς πόλεως ἐν τάχει· ἦν δὲ μία κατ´ ἐκείνους τοὺς χρόνους ξυλόφρακτος ἄνευ σιδήρου δεδεμένη ταῖς σανίσιν αὐταῖς, ἣν καὶ μέχρις ἐμοῦ τοιαύτην φυλάττουσι Ῥωμαῖοι· ἐπιστεῖλαι δὲ τοῖς ἀνδράσιν, ὅταν τὰ πλείω τῆς γεφύρας λυθῇ καὶ βραχὺ τὸ λειπόμενον μέρος, φράσαι πρὸς αὐτὸν σημείοις τισὶν φωνῇ γεγωνοτέρᾳ· τὰ λοιπὰ λέγων ἑαυτῷ μελήσειν. ταῦτ´ ἐπικελευσάμενος τοῖς δυσὶν ἐπ´ αὐτῆς ἵσταται τῆς γεφύρας καὶ τῶν ὁμόσε χωρούντων οὓς μὲν τῷ ξίφει παίων, οὓς δὲ τῷ θυρεῷ περιτρέπων πάντας ἀνέστειλε τοὺς ὁρμήσαντας ἐπὶ τὴν γέφυραν· οὐκέτι γὰρ εἰς χεῖρας αὐτῷ χωρεῖν ἐτόλμων οἱ διώκοντες ὡς μεμηνότι καὶ θανατῶντι· καὶ ἅμα οὐδὲ ῥᾴδιον αὐτῷ προσελθεῖν ὑπάρχον ἐξ εὐωνύμων μὲν καὶ δεξιῶν ἔχοντι πρόβλημα τὸν ποταμόν, ἐκ δὲ τοῦ κατὰ πρόσωπον ὅπλων τε καὶ νεκρῶν σωρόν· ἀλλ´ ἄπωθεν ἑστῶτες ἀθρόοι λόγχαις τε καὶ σαυνίοις καὶ λίθοις χειροπληθέσιν ἔβαλλον, οἷς δὲ μὴ παρῆν ταῦτα τοῖς ξίφεσι καὶ ταῖς ἀσπίσι τῶν νεκρῶν. δ´ ἠμύνετο τοῖς ἐκείνων χρώμενος ὅπλοις κατ´ αὐτῶν καὶ ἔμελλεν ὥσπερ εἰκὸς εἰς ἀθρόους βάλλων ἀεί τινος τεύξεσθαι σκοποῦ. ἤδη δὲ καταβελὴς ὢν καὶ τραυμάτων πλῆθος ἐν πολλοῖς μέρεσι τοῦ σώματος ἔχων, μίαν δὲ πληγὴν λόγχης, διὰ θατέρου τῶν γλουτῶν ὑπὲρ τῆς κεφαλῆς τοῦ μηροῦ ἀντία ἐνεχθεῖσα ἐκάκωσεν αὐτὸν ὀδύναις καὶ τὴν βάσιν ἔβλαπτεν, ἐπειδὴ τῶν κατόπιν ἤκουσεν ἐμβοησάντων λελύσθαι τῆς γεφύρας τὸ πλέον μέρος, καθάλλεται σὺν τοῖς ὅπλοις εἰς τὸν ποταμὸν καὶ διανηξάμενος τὸ ῥεῦμα χαλεπῶς πάνυ· περὶ γὰρ τοῖς ὑπερείσμασι τῶν σανίδων σχιζόμενος ῥοῦς ὀξὺς ἦν καὶ δίνας ἐποίει μεγάλας· ἐξεκολύμβησεν εἰς τὴν γῆν οὐδὲν τῶν ὅπλων ἐν τῷ νεῖν ἀποβαλών. [5,24] X. QUAND ils virent que toutes les troupes étaient en lieu sûr, deux d'entre eux, savoir Herminius et Largius dont les armes défensives étaient presqu'entièrement brisées par la multitude des coups qu'ils avaient reçus, se retirèrent peu à peu. Le seul Horatius tint ferme jusqu'a la fin. Les consuls et les autres citoyens qui s'intéressaient à la conservation d'un homme si généreux et si cher à la patrie et à sa famille, le rappelèrent en vain, il resta toujours dans son poste. Seulement il ordonna à Herminius et à Largius d'avertir de sa part les consuls, de couper promptement le pont du côté de la ville, de lui crier à haute voix ou de l'avertir par quelque signal quand il serait presque rompu, et qu'il n'en resterait plus qu'un petit coin à couper ; que pour lors il aurait soin de faire le reste. Il faut remarquer qu'il n'y avait dans ce temps-là que ce seul pont sur le Tibre ; il n'était construit que de bois ; c'est a-dire de planches et de poutres attachées ensemble sans fer et sans clous, tel que les Romains le conservent encore aujourd'hui. Ayant donné ces ordres aux deux autres combattants, Horace tint ferme sur le pont, et se défendant tantôt de son épée, tantôt de son bouclier, il repoussa ceux qui l'attaquaient ou qui voulaient s'ouvrir un passage par le même pont. Une contenance si vigoureuse épouvanta tellement les ennemis, que le regardant enfin comme un furieux qui affrontait la mort et les périls les plus évidents, ils n'osaient plus se présenter devant lui. D'ailleurs il n'était pas facile d'en approcher ; le fleuve le mettait à couvert à droite et à gauche ; et en face un monceau d'armes et un tas de corps morts lui servait de barrière. Ainsi tout ce que l'ennemi pouvait faire était de lui lancer de loin des piques, des pierres, des morceaux de bois, et ceux qui ne trouvaient pas de pareilles armes sous leurs mains, lui jetaient à la tête les épées et les boucliers des morts. Horatius se défendait contre eux avec leurs propres armes qu'il leur lançait, et dans une prodigieuse foule a chaque coup il ne pouvait manquer d'atteindre quelqu'un des ennemis. XI. ENFIN tout percé de traits, couvert de blessures en plusieurs parties de son corps, un coup de lance reçu par devant dans le haut de la cuisse, et qui traversait d'outre en outre lui causait de si cuisantes douleurs qu'à peine il pouvait se tenir debout. Cependant, malgré les coups dont il était tout criblé, dès qu'il entendit derrière lui la voix des Romains qui lui criaient que la plus grande partie du pont était déjà rompue, il sauta dans le Tibre avec ses armes, et sans en perdre aucune il gagna terre à la nage : mais ce ne fut pas sans de grandes fatigues, car le fleuve dont le cours était entrecoupé par les pilotis qui soutenaient les planches du pont de bois, était très rapide en cet endroit et formait des tournants d'eau très dangereux contre lesquels il lui fallait lutter.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009