HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 23

  Chapitre 23

[5,23] Ὡς δὲ συνῆλθον εἰς χεῖρας, ἐμάχοντο γενναίως καὶ πολὺν ἀντεῖχον ἀμφότεροι χρόνον· ἐμπειρίᾳ μὲν καὶ καρτερίᾳ κρείττους ὄντες οἱ Ῥωμαῖοι τῶν ἐναντίων, πλήθει δὲ κρατοῦντες τῶν Ῥωμαίων οἱ Τυρρηνοί τε καὶ Λατῖνοι μακρῷ. πολλῶν δὲ πεσόντων ἀφ´ ἑκατέρων δέος εἰσέρχεται Ῥωμαίους, πρῶτον μὲν τοὺς κατέχοντας τὸ ἀριστερὸν κέρας, ἐπειδὴ τοὺς ἡγεμόνας ἐθεάσαντο Οὐαλέριόν τε καὶ Λουκρήτιον τραυματίας ἀποκομισθέντας ἐκ τῆς μάχης· ἔπειτα καὶ τοὺς ἐπὶ τοῦ δεξιοῦ κέρατος τεταγμένους νικῶντας ἤδη τὴν σὺν Ταρκυνίοις δύναμιν τὸ αὐτὸ καταλαμβάνει πάθος, ὁρῶντας τὴν τροπὴν τῶν ἑτέρων. φευγόντων δ´ εἰς τὴν πόλιν ἁπάντων καὶ διὰ μιᾶς γεφύρας βιαζομένων ἀθρόων ὁρμὴ γίνεται τῶν πολεμίων ἐπ´ αὐτοὺς μεγάλη· ὀλίγου τε πάνυ πόλις ἐδέησεν ἁλῶναι κατὰ κράτος ἀτείχιστος οὖσα ἐκ τῶν παρὰ τὸν ποταμὸν μερῶν, εἰ συνεισέπεσον εἰς αὐτὴν ἅμα τοῖς φεύγουσιν οἱ διώκοντες. οἱ δὲ τὴν ὁρμὴν τῶν πολεμίων ἐπισχόντες καὶ διασώσαντες ὅλην τὴν στρατιὰν τρεῖς ἄνδρες ἐγένοντο, Σπόριος μὲν Λάρκιος καὶ Τῖτος Ἑρμίνιος οἱ τὸ δεξιὸν ἔχοντες κέρας ἐκ τῶν πρεσβυτέρων, Πόπλιος δ´ Ὁράτιος καλούμενος Κόκλης ἐκ τοῦ κατὰ τὴν ὄψιν ἐλαττώματος ἐκκοπεὶς ἐν μάχῃ τὸν ἕτερον ὀφθαλμὸν ἐκ τῶν νεωτέρων, μορφήν τε κάλλιστος ἀνθρώπων καὶ ψυχὴν ἄριστος. οὗτος ἀδελφιδοῦς μὲν ἦν Ὁρατίου Μάρκου θατέρου τῶν ὑπάτων, τὸ δὲ γένος κατῆγεν ἀφ´ ἑνὸς τῶν τριδύμων Ὁρατίου Μάρκου τοῦ νικήσαντος τοὺς Ἀλβανοὺς τριδύμους, ὅτε περὶ τῆς ἡγεμονίας αἱ πόλεις εἰς πόλεμον καταστᾶσαι συνέβησαν μὴ πάσαις ἀποκινδυνεῦσαι ταῖς δυνάμεσιν, ἀλλὰ τρισὶν ἀνδράσιν ἀφ´ ἑκατέρας, ὡς ἐν τοῖς προτέροις δεδήλωκα λόγοις. οὗτοι δὴ μόνοι κατὰ νώτου λαβόντες τὴν γέφυραν εἶργον τῆς διαβάσεως τοὺς πολεμίους μέχρι πολλοῦ καὶ διέμενον ἐπὶ τῆς αὐτῆς στάσεως βαλλόμενοί θ´ ὑπὸ πολλῶν παντοδαποῖς βέλεσι καὶ ἐκ χειρὸς παιόμενοι τοῖς ξίφεσιν, ἕως ἅπασα στρατιὰ διῆλθε τὸν ποταμόν. [5,23] VII. ON en vint aux mains, on combattit des deux côtés avec beaucoup de valeur et l'on se disputa longtemps la victoire. Les Romains avaient plus ce cœur et plus d'expérience que les Latins et les Tyrrhéniens mais ceux-ci l'emportaient de beaucoup sur les Romains par leur grand nombre. VIII. ENFIN après un horrible carnage de part et d'autre, les Romains prirent l'épouvante. Elle commença par ceux de l'aile gauche lorsqu'il s virent qu'on emportait hors du combat leurs chefs Valerius et Lucrétius chargés de blessures. Bientôt après elle se communiqua à ceux de l'aile droite. Déjà ils avaient commencé à vaincre les Tarquins et à enfoncer leurs bataillons, mais sitôt qu'ils s'aperçurent que l'aile gauche le débandait, ils perdirent entièrement courage. IX. LES troupes Romaines en désordre s'empressaient de passer en foule par dessus le même pont pour rentrer dans leurs murailles ; l'ennemi tombait rudement sur les fuyards, et peu s'en fallut que la ville ne fût prise d'emblée. N'ayant aucunes fortifications du côté du fleuve, elle était à deux doigts de sa perte, et il n'y a point de doute qu'elle n'eût été emportée d'assaut si des ennemis eurent pu s'y glisser pêle-mêle avec les fuyards qu'ils poursuivaient à outrance. Mais trois braves soutinrent seuls tout l'effort des ennemis et sauvèrent l'armée Romaine. Ces trois prodiges de valeur furent parmi les personnes âgées Spurius Largius et Titus Herminius qui commandaient l'aile droite, et entre les jeunes soldats Publius Horatius, surnommé Coclès parce qu'il avait perdu un œil dans le combat. C'était l'homme du monde le mieux fait et le plus recommandable par son courage intrépide. Il était fils du frère de Marcus Horatius l'un des consuls, et descendait de l'illustre famille de Marcus Horatius celui des trois jumeaux qui vainquit autrefois les trois frères Albains, lorsque Rome et Albe se disputant l'empire on convint qu'au lieu, de faire combattre les deux armées il fallait choisir de part et d'autre trois braves champions pour terminer le différend à la pointe de l'épée, comme nous l'avons raconté dans les livres précédents. Les trois braves Romains s'étant donc arrêtés à la tête du pont, résistèrent longtemps aux ennemis. Intrépides sous une nuée de traits qui tombait sur eux, ils paraient les coups d'épée qu'on leur portait de près, et demeurèrent fermes dans leur poste jusqu'a ce que toute l'armée Romaine eut passé le fleuve.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009