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Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 12

  Chapitre 12

[5,12] Ταῦτα τοῦ ἀνδρὸς ἀμφοτέροις παραινοῦντος καὶ τῶν πολιτῶν ἐπαινεσάντων τὸν λόγον, μὲν Κολλατῖνος πολλὰ κατολοφυρόμενος ἑαυτόν, εἰ διὰ συγγενῶν ἔλεον ἐκλιπεῖν ἀναγκασθήσεται τὴν πατρίδα μηδὲν ἀδικῶν, ἀποτίθεται τὴν ἀρχήν. δὲ Βροῦτος ἐπαινέσας αὐτὸν ὡς τὰ κράτιστα καὶ συμφορώτατα ἑαυτῷ τε καὶ τῇ πόλει βεβουλευμένον παρεκάλει μήτ´ αὐτῷ μήτε τῇ πατρίδι μνησικακεῖν· ἑτέραν δὲ μεταλαβόντα οἴκησιν τὴν καταλειπομένην πατρίδα ἡγεῖσθαι, μηδενὸς μήτ´ ἔργου μήτε λόγου κοινωνοῦντα τοῖς ἐχθροῖς κατ´ αὐτῆς· τὸ δ´ ὅλον ἀποδημίαν ὑπολαβόντα τὴν μετανάστασιν, οὐκ ἐξορισμὸν οὐδὲ φυγήν, τὸ μὲν σῶμα παρὰ τοῖς ὑποδεξαμένοις ἔχειν, τὴν δὲ ψυχὴν παρὰ τοῖς προπέμπουσι. ταῦτα δ´ ὑποθέμενος τῷ ἀνδρὶ πείθει τὸν δῆμον εἴκοσι ταλάντων δοῦναι αὐτῷ δωρεὰν καὶ αὐτὸς πέντε τάλαντα προστίθησιν ἐκ τῶν ἰδίων. Ταρκύνιος μὲν δὴ Κολλατῖνος τοιαύτῃ τύχῃ περιπεσὼν εἰς Λαουίνιον ᾤχετο τὴν μητρόπολιν τοῦ Λατίνων γένους, ἐν γηραιὸς ἐτελεύτα· δὲ Βροῦτος οὐκ ἀξιῶν μόνος ἄρχειν οὐδ´ εἰς ὑπόνοιαν ἐλθεῖν τοῖς πολίταις, ὅτι μοναρχίας ὑπαχθεὶς πόθῳ τὸν συνύπατον ἐξήλασεν ἐκ τῆς πατρίδος, καλέσας τὸν δῆμον εἰς τὸ πεδίον, ἔνθα σύνηθες αὐτοῖς ἦν τούς τε βασιλεῖς καὶ τὰς ἄλλας ἀρχὰς καθιστάναι, συνάρχοντα αἱρεῖται Πόπλιον Οὐαλέριον, ἀπόγονον, ὡς καὶ πρότερον εἶπον, τοῦ Σαβίνου Οὐαλερίου, ἄνδρα πολλῶν μὲν καὶ ἄλλων ἐπιτηδευμάτων χάριν ἐπαινεῖσθαί τε καὶ θαυμάζεσθαι ἄξιον, μάλιστα δὲ τῆς αὐταρκείας τοῦ βίου. φιλοσοφία γάρ τις αὐτοδίδακτος ἐγένετο περὶ αὐτόν, ἣν ἐν πολλοῖς ἀπεδείξατο πράγμασιν, ὑπὲρ ὧν ὀλίγον ὕστερον ἐρῶ. [5,12] XVI. LES deux consuls et toute l'assemblée applaudirent à ces sages conseils. Aussitôt Collatinus se démit de la magistrature, mais ce ne fut pas sans déplorer sa triste destinée qui l'obligeait à sortir du sein de sa patrie, quoiqu'il n'eût fait d'autre crime que d'avoir été touché de compassion pour les Aquilius ses parents. Brutus fit l'éloge de son collègue, il loua la prudence dont il donnait des marques en prenant courageusement le parti le plus utile tant pour lui-même que pour la république. Il l'exhorta à ne conserver aucune inimitié ni contre lui ni contre l'état, que quoiqu' il changeât de pays il devait toujours regarder la ville de Rome comme sa patrie, sans jamais parler contre elle ou entrer en aucune liaison avec ses ennemis ; qu'il ne fallait pas regarder ce changement d'habitation comme un exil ou comme une fuite, mais comme un voyage ou une absence volontaire pour quelque temps ; qu'enfin quoiqu'il fût de corps avec ceux qui lui accorderaient le droit d'hospitalité dans leur ville, il ne devait point cesser d'être uni d'esprit et de cœur avec les Romains qui l'obligeaient à changer de demeure. Brutus accompagna ces discours de quelques marques de sa libéralité envers son collègue ; il persuada au peuple de lui faire présent de vingt talents, auxquels il en ajouta lui-même cinq autres de son bien. Telle fut la destinée de Tarquinius Collatinus; il se retira à Lavinion ville capitale des Latins, où. il mourut dans une extrême vieillesse. XVII. APRES sa déposition, Brutus ne voulut pas exercer seul sa charge de consul de peur que les citoyens ne le soupçonnassent de n'avoir chassé Collatinus que pour s'attirer à lui seul toute l'autorité du gouvernement. Sans différer plus longtemps, il convoqua une assemblée du peuple dans le champ de Mars où l'on avait coutume de créer les rois et les autres magistrats de la république. Là il choisit pour collègue Publius Valerius, et partagea avec lui les fonctions du consulat. Ce Valerius était originaire d'une famille Sabine, comme nous l'avons déjà dit. C'était un homme recommandable par mille belles qualités, surtout par sa frugalité et sa tempérance conduite avec une sagesse surprenante. Il avait une certaine philosophie naturelle qui était comme née avec lui, et il en donna des preuves en plusieurs occasions dont nous parlerons bientôt.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009