HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

Chapitre 11

  Chapitre 11

[5,11] Τοιαῦτα δὲ λέγοντος αὐτοῦ βοῶν καὶ δεινοπαθῶν Κολλατῖνος ἐπίβουλόν τε καὶ προδότην τῶν φίλων αὐτὸν παρ´ ἕκαστα ἀποκαλῶν καὶ τὰ μὲν ὑπὲρ τῶν καθ´ ἑαυτοῦ διαβολῶν ἀπολογούμενος, τὰ δ´ ὑπὲρ τῶν ἀδελφιδῶν δεόμενος ψῆφόν τε καθ´ ἑαυτοῦ τοῖς πολίταις οὐκ ἐῶν ἀναδοῦναι χαλεπώτερον ἐποίει τὸν δῆμον καὶ δεινοὺς ἤγειρεν ἐπὶ πᾶσι τοῖς λεγομένοις θορύβους. ἠγριωμένων δὲ τῶν πολιτῶν πρὸς αὐτὸν καὶ οὔτ´ ἀπολογίαν ὑπομενόντων οὔτε δέησιν προσιεμένων, ἀλλὰ τὰς ψήφους ἀναδοθῆναι σφίσι κελευσάντων, δι´ εὐλαβείας τὸ πρᾶγμα κηδεστὴς αὐτοῦ λαβὼν Σπόριος Λουκρήτιος, ἀνὴρ τῷ δήμῳ τίμιος, μὴ μεθ´ ὕβρεως τῆς ἀρχῆς καὶ τῆς πατρίδος ἐκπέσῃ, λόγον αἰτησάμενος παρ´ ἀμφοτέρων τῶν ὑπάτων καὶ τυχὼν τῆς ἐξουσίας ταύτης πρῶτος, ὥς φασιν οἱ Ῥωμαίων συγγραφεῖς, οὔπω τότε Ῥωμαίοις ὄντος ἐν ἔθει δημηγορεῖν ἰδιώτην ἐν ἐκκλησίᾳ, κοινὴν ἐποιήσατο δέησιν ἀμφοτέρων τῶν ὑπάτων, Κολλατίνῳ μὲν παραινῶν μὴ θυμομαχεῖν μηδ´ ἀκόντων κατέχειν τῶν πολιτῶν τὴν ἀρχήν, ἣν παρ´ ἑκόντων ἔλαβεν, ἀλλ´ εἰ δοκεῖ τοῖς δοῦσιν αὐτὴν ἀπολαβεῖν ἑκόντα καταθέσθαι καὶ μὴ τοῖς λόγοις ἀπολύεσθαι τὰς καθ´ ἑαυτοῦ διαβολάς, ἀλλὰ τοῖς πράγμασι, μεταθέσθαι τε τὴν οἴκησιν ἑτέρωσέ ποί ποτε πάντα τὰ ἑαυτοῦ λαβόντα, ἕως ἂν ἐν ἀσφαλεῖ γένηται τὰ κοινά, ἐπειδὴ τοῦτο δοκεῖ τῷ δήμῳ συμφέρειν, ἐνθυμούμενον, ὅτι τοῖς μὲν ἄλλοις ἀδικήμασι γενομένοις ὀργίζεσθαι πεφύκασιν ἅπαντες, προδοσίᾳ δὲ καὶ ὑποπτευομένῃ, σωφρονέστερον ἡγούμενοι καὶ διὰ κενῆς φοβηθέντες αὐτὴν φυλάξασθαι μᾶλλον καταφρονήσει ἐπιτρέψαντες ἀνατραπῆναι· Βροῦτον δὲ πείθων μὴ μετ´ αἰσχύνης καὶ προπηλακισμοῦ τὸν συνάρχοντα τῆς πατρίδος ἐκβαλεῖν, μεθ´ οὗ τὰ κράτιστα ὑπὲρ τῆς πόλεως ἐβούλευσεν· ἀλλ´ ἐὰν αὐτὸς ὑπομένῃ τὴν ἀρχὴν ἀποθέσθαι καὶ παραχωρῇ τῆς πατρίδος ἑκών, τήν τ´ οὐσίαν αὐτῷ πᾶσαν ἐπιτρέψαι κατὰ σχολὴν ἀνασκευάσασθαι, καὶ ἐκ τοῦ δημοσίου προσθεῖναί τινα δωρεάν, ἵνα παραμύθιον ἔχῃ τῆς συμφορᾶς τὴν παρὰ τοῦ δήμου χάριν. [5,11] XIV. PENDANT qu'il partait ainsi, Collatinus plein de colère se récriait à chaque point de son discours. Tantôt il l'accusait d'être un traître qui tendait des pièges à ses amis, tantôt il se justifiait lui-même sur les crimes dont on le soupçonnait, tantôt il demandait grâce pour ses neveux les Aquilius, et même il osa dire qu'il ne souffrirait pas que les citoyens allassent aux voix pour décider de son sort. Ces discours ne firent qu'augmenter le bruit et la confusion, et ne servirent qu'à aigrir de plus en plus les esprits, en sorte qu'au lieu d'écouter sa défense et d'avoir égard à ses prières, tous les citoyens demandèrent avec empressement qu'on les assemblât pour recueillir leurs suffrages. XV. LA-DESSUS Spurius Lucretius beau-père de ce Consul, qui avait beaucoup de crédit sur l'esprit du peuple, commença à craindre qu'on ne chassât honteusement son gendre de de la patrie et qu'on ne le déposât de sa charge. Il demanda aux deux consuls la permission de parler, et ils la lui accordèrent. Les historiens Romains assurent qu'il est le premier à qui une pareille permission ait été accordée, et que jusqu'alors ce n'avait jamais été la coutume qu'un particulier haranguât dans les assemblées publiques. Lucretius adressant donc la parole à l'un et à l'autre consul, pria Collatinus de ne point s'entêter mal à propos, à conserver malgré ses citoyens une dignité qu'il ne tenait que d'eux ; que puisque ceux qui la lui avaient confiée la redemandaient, c'était à lui à s'en démettre de bonne grâce : qu'à l'égard des accusations qu'on formait contre lui il fallait les réfuter plutôt par la conduite que par des paroles ; que puisque le peuple le jugeait à propos, c'était à lui à emporter ses biens et ses effets pour aller s'établir dans quelque autre ville, jusqu'à ce que les affaires de la république fussent dans une parfaite sûreté ; qu'il ne devait point balancer à faire ce double sacrifice et du consulat et de sa personne. Qu'il devait faire réflexion qu'il n'en est pas de la trahison comme des autres crimes ; que ceux-ci ne causent l'indignation publique que lorsqu'ils sont déjà commis : au lieu que quand on appréhende quelque trahison il est plus prudent de le mettre en garde, quoique la crainte dont on est saisi, puisse être vaine, que de s'exposer aux suites funestes d'une conjuration qu'on aurait négligée parce qu'on la croyait sans fondement. En même temps il conjura Brutus de ne point chasser de Rome avec honte et ignominie un collègue avec lequel il avait pris de si bonnes mesures pour le bien de la république ; que si Collatinus prenait le parti d'abdiquer le consulat pour se retirer ailleurs. il fallait non seulement lui donner le temps de transporter ses meubles et ses effets, mais encore lui faire présent de quelque somme du trésor public, afin que cette libéralité du peuple lui servît de consolation dans ses disgrâces.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009