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Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre IV (avec trad. française)

Chapitre 83

  Chapitre 83

[4,83] Τίσιν οὖν ἀφορμαῖς εἰς τὰ πράγματα χρησόμεθα καὶ ποίαις συμμαχίαις; τοῦτο γὰρ λοιπὸν εἰπεῖν. πρώταις μὲν ταῖς παρὰ τῶν θεῶν ἐλπίσιν, ὧν ἱερὰ καὶ τεμένη καὶ βωμοὺς μιαίνει Ταρκύνιος ταῖς αἱμοφύρτοις χερσὶ καὶ παντὸς ἐμφυλίου γεμούσαις ἄγους θυσιῶν καὶ σπονδῶν καταρχόμενος· ἔπειτα ταῖς ἐξ ἡμῶν αὐτῶν οὔτ´ ὀλίγων ὄντων οὔτ´ ἀπείρων πολέμου· πρὸς δὲ τούτοις ταῖς παρὰ τῶν συμμάχων ἐπικουρίαις, οἳ μὴ καλούντων μὲν ἡμῶν οὐδὲν ἀξιώσουσι πολυπραγμονεῖν, ἐὰν δ´ ἀρετῆς ὁρῶσι μεταποιουμένους ἄσμενοι συναροῦνται τοῦ πολέμου· τυραννὶς γὰρ ἅπασιν ἐχθρὰ τοῖς βουλομένοις ἐλευθέροις εἶναι. εἰ δέ τινες ὑμῶν τοὺς ἐπὶ στρατοπέδου συνόντας ἅμα Ταρκυνίῳ πολίτας δεδοίκασιν, ὡς ἐκείνῳ μὲν συναγωνιουμένους, ἡμῖν δὲ πολεμήσοντας, οὐκ ὀρθῶς δεδοίκασι. βαρεῖα γὰρ κἀκείνοις τυραννὶς καὶ ἔμφυτος ἅπασιν ἀνθρώποις τῆς ἐλευθερίας πόθος, καὶ πᾶσα μεταβολῆς πρόφασις τοῖς δι´ ἀνάγκην ταλαιπωροῦσιν ἱκανή· οὕς, εἰ ψηφιεῖσθε τῇ πατρίδι βοηθεῖν, οὐ φόβος καθέξων ἔσται παρὰ τοῖς τυράννοις, οὐ χάρις, οὐχ ἕτερόν τι τῶν βιαζομένων πειθόντων ἀνθρώπους τὰ μὴ δίκαια πράττειν. εἰ δέ τισιν αὐτῶν ἄρα διὰ κακὴν φύσιν πονηρὰς τροφὰς τὸ φιλοτύραννον ἐμπέφυκεν οὐ πολλοῖς οὖσι μὰ Δία, μεγάλαις καὶ τούτους ἀνάγκαις ἐνζεύξομεν, ὥστ´ ἐκ πονηρῶν γενέσθαι χρηστούς· ὅμηρα γὰρ αὐτῶν ἔχομεν ἐν τῇ πόλει τέκνα καὶ γυναῖκας καὶ γονεῖς, τιμιώτερα τῆς ἰδίας ἐστὶν ἑκάστῳ ψυχῆς. ταῦτά τ´ οὖν αὐτοῖς ἀποδώσειν, ἐὰν ἀποστῶσι τῶν τυράννων, ὑπισχνούμενοι καὶ ἄδειαν ὧν ἥμαρτον ψηφιζόμενοι ῥᾳδίως πείσομεν. ὥστε θαρροῦντες, δημόται, καὶ ἀγαθὰς ἔχοντες ὑπὲρ τῶν μελλόντων ἐλπίδας χωρεῖτε πρὸς τὸν ἀγῶνα, κάλλιστον ὧν πώποτε ἤρασθε πολέμων τόνδε ὑποστησόμενοι. ἡμεῖς μὲν οὖν, θεοὶ πατρῷοι, φύλακες ἀγαθοὶ τῆσδε τῆς γῆς, καὶ δαίμονες, οἳ τοὺς πατέρας ἡμῶν λελόγχατε, καὶ πόλις θεοφιλεστάτη πόλεων, ἐν γενέσεώς τε καὶ τροφῆς ἐτύχομεν, ἀμυνοῦμεν ὑμῖν καὶ γνώμαις καὶ λόγοις καὶ χερσὶ καὶ ψυχαῖς, καὶ πάσχειν ἕτοιμοι πᾶν, τι ἂν δαίμων καὶ τὸ χρεὼν φέρῃ. μαντεύομαι δὲ καλοῖς ἐγχειρήμασιν εὐτυχὲς ἀκολουθήσειν τέλος. εἴη δὲ τούτοις ἅπασι ταὐτὸ λαβοῦσι θάρσος καὶ μιᾷ γνώμῃ χρησαμένοις, σώζειν θ´ ἡμᾶς καὶ σώζεσθαι ὑφ´ ἡμῶν. [4,83] Mais, quels secours et quels moyens avons-nous pour commencer une si grande entreprise ? C'est ce qui me reste à vous dire. Premièrement nous pouvons compter sur le secours des dieux. Ils sont irrités contre Tarquin qui a profané leur culte, leurs temples, et leurs autels, en leur faisant des sacrifices et libations avec des mains encore toute teintes de sang et mouillées de mille crimes qu'il a commis envers ses sujets. En second lieu, nous pouvons faire fond sur nos propres forces, sur notre grand nombre, sur une longue expérience, que nous avons acquise dans les périls de la guerre. D'ailleurs le secours de nos alliés ne nous manquera point. Il est vrai qu'ils ne font aucun mouvement tant que nous ne les appelons pas : mais dès que nous aurons levé l'étendard de la liberté et que nous ferons paraître quelque courage, ils viendront volontiers se joindre à nous dans cette guerre. La tyrannie est odieuse à tous ceux qui aiment la liberté, XXXVII. QUE s'il y a quelqu'un parmi vous qui appréhende que les Romains qui sont au camp avec Tarquin ne prennent son parti contre nous, je puis vous assurer qu'une telle crainte est sans fondement. En effet la tyrannie ne leur est pas moins insupportable qu'à nous mêmes. Tout le monde est naturellement jaloux de sa liberté, et lorsqu'on gémit dans la misère, pour peu qu'on voie de jour à se délivrer de l'esclavage, on profite volontiers de la moindre occasion qui le présente pour changer d'état. Si donc vous les appelez au secours de la patrie par une ordonnance de tout le peuple, ni la crainte, ni l'espérance, ni les autres motifs qui engagent ou qui forcent les hommes à agir contre la justice ne pourront plus les retenir auprès des tyrans. Supposé même qu'il s'en trouvent quelques-uns qui par un mauvais naturel ou par le malheur de leur éducation, eussent du penchant pour la tyrannie, il est certain qu'ils ne seront qu'en fort petit nombre, et quelque méchants qu'ils fussent nous trouverons bien le moyen de les réduire à la raison malgré eux. Nous avons ici comme autant d'otages leurs enfants, leurs femmes, leurs pères et mères qui leur sont plus chers que leur propre vie. En leur promettant de leur rendre ces gages précieux, et leur accordant par un décret une amnistie générale pourvu qu'ils abandonnent les tyrans, nous n'aurons pas de peine à les attirer dans notre parti. Ainsi, Romains, concevez de bonnes espérances pour l'avenir, ranimez votre courage ::entreprenons hardiment une guerre qui nous fera plus d'honneur que toutes celles que nous avons soutenues jusqu'aujourd'hui. Divinités de la patrie, dieux tutélaires de la république, Génies prosecteurs de nos pères, et vous, Rome, plus chérie des dieux que toutes les autres villes du monde, vous qui nous avez donné et la naissance et 'éducation, nous vous défendrons de cœur, de volonté, de paroles et d'effet, même au péril de notre vie, prêts à souffrir tout ce que la fortune et les destins ordonneront de nous. Pour moi j'augure que nos généreux efforts étant aussi justes qu'ils sont dignes d'un courage vraiment Romain, seront suivis d'un heureux succès. O dieux, inspirez à tous les Romains une valeur invincible, unissez leurs esprits et leurs cœurs, et ne leur refusez pas votre protection dans les démarches qu'ils feront pour vous défendre. »


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Dernière mise à jour : 2/07/2009