HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre IV (avec trad. française)

Chapitre 80

  Chapitre 80

[4,80] Ἀλλὰ τί τούτοις ἐπιτιμῶ τοσαύτας ἔχων αὐτοῦ παρανομίας κατηγορεῖν ἔξω τῶν εἰς τοὺς συγγενεῖς καὶ κηδεστὰς γενομένων, τὰς εἰς τὴν πατρίδα καὶ πάντας ἡμᾶς ἐπιτελεσθείσας, εἰ δὴ καὶ παρανομίας δεῖ καλεῖν αὐτάς, ἀλλ´ οὐκ ἀνατροπὰς καὶ ἀφανισμοὺς ἁπάντων τῶν τε νομίμων καὶ τῶν ἐθῶν; αὐτίκα τὴν ἡγεμονίαν, ἵν´ ἀπὸ ταύτης ἄρξωμαι, πῶς παρέλαβεν; ἆρά γ´ ὡς οἱ πρὸ αὐτοῦ γενόμενοι βασιλεῖς; πόθεν; πολλοῦ γε καὶ δεῖ. ἐκεῖνοι μέντοι πάντες ὑφ´ ὑμῶν ἐπὶ τὰς δυναστείας παρήγοντο κατὰ τοὺς πατρίους ἐθισμοὺς καὶ νόμους· πρῶτον μὲν ψηφίσματος ὑπὸ τῆς βουλῆς γραφέντος, περὶ πάντων ἀποδέδοται τῶν κοινῶν προβουλεύειν· ἔπειτα μεσοβασιλέων αἱρεθέντων, οἷς ἐπιτρέπει τὸ συνέδριον ἐκ τῶν ἀξίων τῆς ἀρχῆς διαγνῶναι τὸν ἐπιτηδειότατον· μετὰ ταῦτα ψῆφον ἐπενέγκαντος ἐν ἀρχαιρεσίαις τοῦ δήμου, μέθ´ ἧς ἅπαντα ἐπικυροῦσθαι βούλεται τὰ μέγιστα νόμος· ἐφ´ ἅπασι δὲ τούτοις οἰωνῶν καὶ σφαγίων καὶ τῶν ἄλλων σημείων καλῶν γενομένων, ὧν χωρὶς οὐδὲν ἂν γένοιτο τῆς ἀνθρωπίνης σπουδῆς καὶ προνοίας ὄφελος. φέρε δὴ τί τούτων οἶδέ τις ὑμῶν γενόμενον, ὅτε τὴν ἀρχὴν Ταρκύνιος ἐλάμβανε; ποῖον προβούλευμα συνεδρίου; τίνα μεσοβασιλέων διάγνωσιν; ποίαν δήμου ψηφοφορίαν; ποίους οἰωνοὺς αἰσίους; οὐ λέγω ταῦτα πάντα, καίτοι δέον, εἰ γοῦν ἔμελλεν ἕξειν καλῶς, μηδὲν τῶν ἐν ἔθει κατὰ τοὺς νόμους παραλελεῖφθαι, ἀλλ´ ἐάν τις ἓν μόνον ἔχῃ τούτων ἐπιδεῖξαι γεγονός, οὐκ ἀξιῶ τὰ παραλειφθέντα συκοφαντεῖν. πῶς οὖν παρῆλθεν ἐπὶ τὴν δυναστείαν; ὅπλοις καὶ βίᾳ καὶ πονηρῶν ἀνθρώπων συνωμοσίαις, ὡς τυράννοις ἔθος, ἀκόντων ὑμῶν καὶ δυσχεραινόντων. φέρε, ἀλλ´ ἐπειδὴ κατέσχε τὴν δυναστείαν ὁπωσδήποτε λαβών, ἆρα βασιλικῶς αὐτῇ κέχρηται ζηλῶν τοὺς προτέρους ἡγεμόνας, οἳ λέγοντές τε καὶ πράττοντες τοιαῦτα διετέλουν, ἐξ ὧν εὐδαιμονεστέραν τε καὶ μείζω τὴν πόλιν τοῖς ἐπιγινομένοις παρέδοσαν, ἧς αὐτοὶ παρέλαβον; καὶ τίς ἂν ὑγιαίνων ταῦτα φήσειεν, ὁρῶν ὡς οἰκτρῶς καὶ κακῶς ἅπαντες ὑπ´ αὐτοῦ διατεθείμεθα; [4,80] XXXII. MAIS pourquoi m'arrêter à ces actions impies ? Outre les crimes qu'il a commis envers ses parents, envers son beau-père et sa belle-mère, j'en pourrais rapporter une infinité d'autres, par lesquels il a fait sentir les excès de sa cruauté à toute la patrie et à chacun de nous ; si cependant on les appeler simplement des crimes, et non des abominations, des scélératesses énormes, le renversement de toutes les familles, et la destruction de toutes les nations. Par quels moyens est il parvenu à la royauté ? A-t-il pris les mêmes voies que les autres rois ses prédécesseurs ? Non sans doute, il s'en faut beaucoup qu'il ait marché sur leurs traces. C'était de nous qu'ils tenaient l'autorité souveraine suivant les coutumes et les lois de l'état. Leur élection était précédée d'un décret du sénat, qui avait le premier rang dans toutes les délibérations sur les affaires du gouvernement. On nommait des entre-rois, à qui le sénat donnait commission d'élire ceux qu'ils jugeraient les plus dignes de la couronne. Leur élection a toujours été approuvée par le peuple assemblé, qui doit selon nos lois confirmer toutes les affaires importantes. On a toujours attendu que les dieux déclaraient leur volonté par les augures, les sacrifices, et les autres signes favorables, sans lesquels tous les conseils et toute la prudence des hommes deviennent inutiles. Je vous prends à témoins si l'on a observé quelqu'une de ces règles quand Tarquin eu monté sur le trône. Le sénat fit-il quelque décret pour procéder à l'élection ? Les entre-rois portèrent-ils leur jugement sur le choix d'un nouveau roi ? Le peuple donna-1-il ses suffrages ; Attendit-on des auspices favorables. Je ne demande pas si toutes ces conditions concoururent à l'élection de Tarquin, quoique pour être légitime toutes les lois de la patrie dussent y être inviolablement gardées ; mais je demande si quelqu'un me montrera qu'on y ait observé une seule de ces conditions essentielles, et en cas qu'on puisse le prouver, je consens à ne plus parler du mépris que Tarquin. a fait de toutes les autres. Comment donc s'est-il frayé le chemin à l'empire? C'est par les armes, par la force, par la violence, par la conspiration d'une troupe de scélérats, selon la coutume des tyrans, malgré nous et contre notre volonté. XXXIII. Depuis qu'il est revêtu de l'autorité souveraine, de quelque manière qu'il y soit parvenu, a-t-il gouverné comme un bon roi ? A-t-il imité ses prédécesseurs, qui dans tous leurs discours et dans toutes leurs actions n'ont point eu d'autre but que d'agrandir la ville de Rome, et de la laisser à leurs successeurs plus florissante qu'ils ne l'avaient reçue ? En venté n'aurions-nous pas perdu la raison si nous lui rendions un si bon témoignage, nous que ce tyran a réduits à une extrême misère et qu'il a traités avec la dernière indignité.


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Dernière mise à jour : 2/07/2009