[4,75] Ὃν δὲ τρόπον ἔσται τούτων ἕκαστον, ἀκούσατέ
μου· συνάξω μὲν ἐγὼ τὴν ἐκκλησίαν, ὥσπερ
ἔφην, ἐπειδὴ συγκεχώρηταί μοι κατὰ νόμον καὶ γνώμην
εἰσηγήσομαι· φεύγειν Ταρκύνιον ἅμα τοῖς παισὶ
καὶ τῇ γυναικὶ πόλεώς τε καὶ χώρας τῆς Ῥωμαίων
εἰργομένους τὸν ἀεὶ χρόνον καὶ γένος τὸ ἐξ αὐτῶν·
ὅταν δ´ ἐπιψηφίσωσι τὴν γνώμην οἱ πολῖται, δηλώσας
αὐτοῖς ἣν διανοούμεθα καταστήσασθαι πολιτείαν μεσοβασιλέα
ἑλοῦμαι τὸν ἀποδείξοντα τοὺς παραληψομένους
τὰ κοινά, καὶ αὐτὸς ἀποθήσομαι τὴν τῶν Κελερίων
ἀρχήν. ὁ δὲ κατασταθεὶς ὑπ´ ἐμοῦ μεσοβασιλεὺς συναγαγὼν
τὴν λοχῖτιν ἐκκλησίαν ὀνομασάτω τε τοὺς
μέλλοντας ἕξειν τὴν ἐνιαύσιον ἡγεμονίαν καὶ ψῆφον
ὑπὲρ αὐτῶν τοῖς πολίταις δότω· ἐὰν δὲ τοῖς πλείοσι
δόξῃ λόχοις κυρίαν εἶναι τὴν τῶν ἀνδρῶν αἵρεσιν καὶ
τὰ μαντεύματα γένηται περὶ αὐτῶν καλά, τοὺς πελέκεις
οὗτοι παραλαβόντες καὶ τὰ λοιπὰ τῆς βασιλικῆς
ἐξουσίας σύμβολα πραττέτωσαν, ὅπως ἐλευθέραν οἰκήσομεν
τὴν πατρίδα καὶ μηκέτι κάθοδον ἕξουσιν εἰς
αὐτὴν Ταρκύνιοι· πειράσονται γάρ, εὖ ἴστε, καὶ πειθοῖ
καὶ βίᾳ καὶ δόλῳ καὶ παντὶ ἄλλῳ τρόπῳ παρελθεῖν
πάλιν ἐπὶ τὴν δυναστείαν, ἐὰν μὴ φυλαττώμεθα αὐτούς.
Ταυτὶ μὲν οὖν ἐστι τὰ μέγιστα καὶ κυριώτατα
ὧν ὑμῖν ἐν τῷ παρόντι λέγειν ἔχω καὶ παραινεῖν· τὰ
δὲ κατὰ μέρος πολλὰ ὄντα καὶ οὐ ῥᾴδια νῦν δι´ ἀκριβείας
ἐξετασθῆναι· συνήγμεθα γὰρ εἰς καιρὸν ὀξύν·
ἐπ´ αὐτοῖς οἴομαι δεῖν ποιῆσαι τοῖς παραληψομένοις
τὴν ἀρχήν. σκοπεῖσθαι μέντοι φημὶ χρῆναι τοὺς ἄνδρας
ἅπαντα μετὰ τοῦ συνεδρίου τῆς βουλῆς, ὥσπερ
οἱ βασιλεῖς ἐποίουν, καὶ μηδὲν πράττειν δίχα ὑμῶν
καὶ τὰ δόξαντα τῇ βουλῇ φέρειν εἰς τὸν δῆμον, ὡς
τοῖς προγόνοις ἡμῶν ποιεῖν ἔθος ἦν, μηδενὸς ἀφαιρουμένους
αὐτὸν ὧν ἐν τοῖς πρότερον καιροῖς κύριος ἦν. οὕτω γὰρ αὐτοῖς
ἀσφαλέστατα καὶ κάλλιστα ἕξει τὰ τῆς ἀρχῆς.
| [4,75] XXVI. ECOUTEZ maintenant comment nous pourrons exécuter ces
projets. Par le pouvoir que me donnent les lois, je convoquerai une
assemblée, comme j'ai déjà dit. J'ouvrirai le premier avis ; j'opinerai à
chasser Tarquin, sa femme, et ses enfants et leur postérité, et à les bannir
à perpétuité non seulement de la ville de Rome, mais encore de toutes
les terres de la république. Quand les citoyens auront approuvé mon avis
par leurs suffrages, je leur parlerai du gouvernement que nous avons
dessein d'établir. Ensuite je nommerai un entre-roi qui élira les magistrats
qu'on doit mettre à la tête des affaires, et en même temps je me démettrai
de ma charge de commandant des Celeres. L'entre-roi que j'aurai choisi,
convoquera une assemblée par centuries, il élira des magistrats pour
gouverner suivant la forme que nous voulons établir, et demandera les
suffrages des citoyens pour en confirmer le choix. Si la pluralité des voix
est pour ceux qui auront été nommés, et que leur élection soit confirmée
par d'heureux auspices, ils prendront les faisceaux et les autres marques
de l'autorité royale, afin de rendre la liberté à la patrie, et d'empêcher les
Tarquins de revenir dans cette ville. Car, Messieurs, n'en doutez pas, ils
tâcheront de gagner le peuple par de belles promesses, et si nous n'y
prenons garde, ils ne négligeront rien pour remonter sur le trône, soit par
la force, soit par l'artifice ou autrement. Voilà les principaux
avertissements que j'ai à vous donner aujourd'hui. Le temps presse, et je
ne puis entrer dans le détail d'une infinité d'autres choses, sur lesquelles
je ne vois point d'autre parti à prendre que de nous en rapporter aux
magistrats à qui nous confierons les intérêts de la république. Mais il est
essentiel que ceux-ci ne fassent rien sans nous, qu'à l'exemple des rois ils
consultent le sénat en toutes choses, qu'ils proposent ses décrets aux
citoyens assemblés, comme c'était la coutume de nos pères, et qu'enfin
ils n'affaiblissent en aucune manière les pouvoirs dont le peuple à joui
par le passé. C'est là le véritable moyen d'affermir l'autorité des nouveaux
magistrats, et de faire goûter leur gouvernement.
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