[4,74] Τῶν τε παρασήμων, ἃ τοῖς βασιλεῦσιν
ἀποδέδοται, πολλῶν ὄντων εἴ τινα λυπηρὰς ὄψεις καὶ
ἐπιφθόνους τοῖς πολλοῖς παρέχεται, τὰ μὲν μειῶσαι,
τὰ δ´ ἀφελεῖν ἡμᾶς οἴομαι δεῖν· τὰ σκῆπτρα ταυτὶ
λέγω καὶ τοὺς χρυσοῦς στεφάνους καὶ τὰς ἁλουργεῖς
καὶ χρυσοσήμους ἀμπεχόνας, πλὴν εἰ μὴ κατὰ καιρούς
τινας ἑορταίους καὶ ἐν πομπαῖς θριάμβων, ὅτε αὐτὰ
τιμῆς θεῶν ἕνεκα λήψονται· λυπήσει γὰρ οὐδέν´, ἐὰν
γένηται σπάνια· θρόνον δὲ τοῖς ἀνδράσιν ἐλεφάντινον,
ἐν ᾧ καθεζόμενοι δικάσουσι, καὶ λευκὴν ἐσθῆτα περιπόρφυρον
καὶ τοὺς προηγουμένους ἐν ταῖς ἐξόδοις
δώδεκα πελέκεις καταλιπεῖν. ἔτι πρὸς τούτοις, ὃ πάντων
οἴομαι τῶν εἰρημένων χρησιμώτατον ἔσεσθαι καὶ
τοῦ μὴ πολλὰ ἐξαμαρτάνειν τοὺς παραληψομένους τὴν
ἀρχὴν αἰτιώτατον, μὴ διὰ βίου τοὺς αὐτοὺς ἐᾶν ἄρχειν·
χαλεπὴ γὰρ ἅπασιν ἀόριστος ἀρχὴ καὶ μηδεμίαν ἐξέτασιν
διδοῦσα τῶν πραττομένων, ἐξ ἧς φύεται τυραννίς·
ἀλλ´ εἰς ἐνιαύσιον χρόνον, ὡς παρ´ Ἀθηναίοις
γίνεται, τὸ κράτος τῆς ἀρχῆς συνάγειν. τὸ γὰρ ἐν μέρει
τὸν αὐτὸν ἄρχειν τε καὶ ἄρχεσθαι καὶ πρὸ τοῦ διαφθαρῆναι
τὴν διάνοιαν ἀφίστασθαι τῆς ἐξουσίας συστέλλει
τὰς αὐθάδεις φύσεις καὶ οὐκ ἐᾷ μεθύσκεσθαι
ταῖς ἐξουσίαις τὰ ἤθη. ταῦθ´ ἡμῖν καταστησαμένοις
ὑπάρξει τὰ μὲν ἀγαθὰ καρποῦσθαι τῆς βασιλικῆς πολιτείας,
τῶν δὲ παρακολουθούντων αὐτῇ κακῶν ἀπηλλάχθαι.
ἵνα δὲ καὶ τοὔνομα τῆς βασιλικῆς ἐξουσίας
πάτριον ὑπάρχον ἡμῖν καὶ σὺν οἰωνοῖς αἰσίοις θεῶν
ἐπικυρωσάντων παρεληλυθὸς εἰς τὴν πόλιν αὐτῆς ἕνεκα
τῆς ὁσίας φυλάττηται, ἱερῶν ἀποδεικνύσθω τις ἀεὶ
βασιλεύς, ὁ τὴν τιμὴν ταύτην ἕξων διὰ βίου, πάσης
ἀπολελυμένος πολεμικῆς καὶ πολιτικῆς ἀσχολίας, ἓν
τοῦτο μόνον ἔχων ἔργον ὥσπερ ὁ βασιλεύς, τὴν ἡγεμονίαν
τῶν θυηπολιῶν, ἄλλο δ´ οὐδέν.
| [4,74] De plus, les marques
d'honneur accordées aux rois, sont en trop grand nombre. S'il s'y trouve
quelque chose d'odieux ou qui choque la vue du peuple, je voudrais qu'on
le retranchât en partie, ou même entièrement, j'entends ces sceptres, ces
couronnes d'or, ces robes de pourpre brodées d'or, qu'il ne faudrait
permettre que dans certains jours de fêtes et dans les pompes
triomphales, lorsqu'il serait nécessaire de s'en servir pour honorer les
dieux. Dès que l'usage de ces ornements deviendra rare, ils céderont
d'être un objet de haine et de jalousie. On pourrait néanmoins lasser aux
magistrats la chaise d'ivoire quand ils tiennent leur séance pour rendre la
justice, la robe blanche bordée de pourpre, et les douze licteurs pour
porter devant eux les douze haches quand ils sortiront de Rome en public.
XXV. Il y a encore une autre chose qui me semble plus utile que tout
ce que j'ai déjà dit, et en même temps plus propre à empêcher que nos
magistrats n'abusent si souvent de leur puissance, c'est de ne les point
créer à vie. Toute autorité qui n'est point limitée, ne manque jamais d'être
insupportable à tout le monde, et un magistrat devient un tyran quand il
n'est point comptable de sa conduite. Je voudrais donc qu'on ne donnât la
souveraine puissance que pour un an, comme font les Athéniens. Pour
retenir un esprit hautain dans les bornes du devoir, il n'y a point de moyen
plus efficace que de déposer les magistrats avant que les honneurs les
aient corrompus ils ne se laissent jamais enivrer par l'éclat de leur
grandeur quand on leur fait comprendre que s'ils commandent aujourd'hui,
demain ils seront obligés d'obéir. Si nous mettons les choses sur ce
pied, nous pourrons jouir des avantages du gouvernement monarchique
sans en avoir les inconvénients. Cependant puisque le nom de la
puissance royale nous a été laissé par nos pères, qui ne l'ont reçu et à
Rome qu'avec l'approbation des dieux confirmée par des augures
favorables, conservons-le comme une chose sacrée, j'y consens. Ayons
toujours un roi qui soit revêtu de cette dignité pour toute sa vie, mais qu'il
ne se mêle point des affaires de la guerre, que tout son emploi en qualité
de roi soit borné à l'intendance des sacrifices, et qu'il ne lui soit pas
permis d'étendre plus loin son autorité.
|