HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre IV (avec trad. française)

Chapitre 73

  Chapitre 73

[4,73] Χαλεπῆς δὲ καὶ δυσκρίτου τῆς αἱρέσεως ἅπασι φαινομένης διὰ τὰς παρακολουθούσας ἑκάστῃ τῶν πολιτειῶν κακίας τελευταῖος παραλαβὼν τὸν λόγον Βροῦτος εἶπεν· Ἐγὼ δ´, Λουκρήτιε καὶ Κολλατῖνε καὶ πάντες ὑμεῖς οἱ παρόντες ἄνδρες ἀγαθοὶ καὶ ἐξ ἀγαθῶν, καινὴν μὲν οὐδεμίαν οἴομαι δεῖν ἡμᾶς καθίστασθαι πολιτείαν κατὰ τὸ παρόν· τε γὰρ καιρός, εἰς ὃν συνήγμεθα ὑπὸ τῶν πραγμάτων, βραχύς, ἐν μεθαρμόσασθαι πόλεως κόσμον οὐ ῥᾴδιον, τε πεῖρα τῆς μεταβολῆς, κἂν τὰ κράτιστα τύχωμεν περὶ αὐτῆς βουλευσάμενοι, σφαλερὰ καὶ οὐκ ἀκίνδυνος, ἐξέσται θ´ ἡμῖν ὕστερον, ὅταν ἀπαλλαγῶμεν τῆς τυραννίδος μετὰ πλείονος ἐξουσίας καὶ κατὰ σχολὴν βουλευομένοις τὴν κρείττονα πολιτείαν ἀντὶ τῆς χείρονος ἑλέσθαι, εἰ δή τις ἄρα ἔστι κρείττων, ἧς Ῥωμύλος τε καὶ Πομπίλιος καὶ πάντες οἱ μετ´ ἐκείνους βασιλεῖς καταστησάμενοι παρέδοσαν ἡμῖν, ἐξ ἧς μεγάλη καὶ εὐδαίμων καὶ πολλῶν ἄρχουσα ἀνθρώπων πόλις ἡμῶν διετέλεσεν. δὲ παρακολουθεῖν εἴωθε ταῖς μοναρχίαις χαλεπά, ἐξ ὧν εἰς τυραννικὴν ὠμότητα περιίστανται καὶ δι´ δυσχεραίνουσιν ἅπαντες αὐτάς, ταῦθ´ ὑμῖν ἐπανορθώσασθαί τε καὶ νῦν καὶ ἵνα μηδ´ ἐξ ὑστέρου γένηταί ποτε φυλάξασθαι παραινῶ. τίνα δ´ ἐστὶ ταῦτα; πρῶτον μὲν ἐπειδὴ τὰ ὀνόματα τῶν πραγμάτων οἱ πολλοὶ σκοποῦσι καὶ ἀπὸ τούτων προσίενταί τινα τῶν βλαβερῶν φεύγουσι τῶν ὠφελίμων, ἐν οἷς καὶ τὴν μοναρχίαν εἶναι συμβέβηκε, μεταθέσθαι τοὔνομα τῆς πολιτείας ὑμῖν παραινῶ καὶ τοὺς μέλλοντας ἕξειν τὴν ἁπάντων ἐξουσίαν μήτε βασιλεῖς ἔτι μήτε μονάρχους καλεῖν, ἀλλὰ μετριωτέραν τινὰ καὶ φιλανθρωποτέραν ἐπ´ αὐτοῖς θέσθαι προσηγορίαν. ἔπειτα μὴ ποιεῖν μίαν γνώμην ἁπάντων κυρίαν, ἀλλὰ δυσὶν ἐπιτρέπειν ἀνδράσι τὴν βασιλικὴν ἀρχήν, ὡς Λακεδαιμονίους πυνθάνομαι ποιεῖν ἐπὶ πολλὰς ἤδη γενεάς, καὶ διὰ τοῦτο τὸ σχῆμα τοῦ πολιτεύματος ἁπάντων μάλιστα τῶν Ἑλλήνων εὐνομεῖσθαί τε καὶ εὐδαιμονεῖν· ἧττον γὰρ ὑβρισταὶ καὶ βαρεῖς ἔσονται διαιρεθείσης τῆς ἐξουσίας διχῇ καὶ τὴν αὐτὴν ἔχοντος ἰσχὺν ἑκατέρου· αἰδώς τ´ ἀλλήλων καὶ κώλυσις τοῦ καθ´ ἡδονὴν ζῆν φιλοτιμία τε πρὸς ἀρετῆς δόκησιν ἐκ ταύτης γένοιτ´ ἂν ἑκάστῳ τῆς ἰσοτίμου δυναστείας μάλιστα. [4,73] Mais tous ces avis ne terminèrent rien ; on ne savait à quoi s'en tenir, parce que chaque forme de gouvernement avait ses inconvénients particuliers. Là dessus Brutus prit la parole et s'expliqua de la sorte. XXIII. « POUR moi, Messieurs, je ne crois pas que dans la situation où nous sommes il soit besoin d'établir dès à présent une nouvelle forme de république. Nos affaires pressent ; nous avons trop peu de temps pour régler tout. D'ailleurs quelque avantageux que pût être le changement que nous ferions dans l'état, l'entreprise serait toujours dangereuse. Quand nous nous serons une fois délivrés de la tyrannie, nous aurons et plus de liberté et plus de loisir de changer le mauvais gouvernement en un bon ; si cependant il est possible d'en trouver un meilleur que celui que Romulus, Numa, et tous ses successeurs nous laissé par tradition. En effet n'est-ce pas à la faveur de cette admirable politique, que Rome est devenue si florissante, et qu'elle a subjugué tant de nations ? XXIV. A l'égard des inconvénients inséparables de la royauté qui dégénère assez souvent en une puissance tyrannique, ce qui la rend odieuse à tout le monde je vous conseille d'y remédier pour le présent, et de chercher les moyens de les éviter à l'avenir. Mais quels sont ces inconvénients qu'il faut retrancher? Premièrement, il y a bien des personnes qui ne considérant que le nom des choses, désirent souvent ce qui est nuisible, et rejettent ce qui est utile, comme la monarchie l'est en effet : je suis donc d'avis que nous changions le nom de ce gouvernement, qu'on n'appelle plus ni monarques ni rois ceux qui seront revêtus de la souveraine autorité, mais qu'on leur donne quelqu'autre nom plus modeste, plus populaire, et moins choquant. En second lieu, je crois qu'il n'est point expédient que toute la puissance réside dans un seul. Partageons-là donc entre deux personnes. J'apprends que les Lacédémoniens en usent ainsi depuis longtemps, et c'est par cette sage politique que leur république est devenue la mieux réglée et la plus florissante de toute la Grèce. En effet l'autorité royale ainsi partagée également, les deux magistrats qu'on en fera les dépositaires, ayant le même degré de puissance, seront moins en état d'en abuser pour vexer leurs sujets. Un certain respect qu'ils auront l'un pour l'autre, les empêchera de se conduire par caprice, et l'égalité de leurs pouvoirs leur donnera une noble émulation pour la vertu.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/07/2009