[4,59] Ταρκύνιος δὲ μετὰ τοῦτο τὸ ἔργον ἀναπαύσας
τὸν λεὼν τῶν στρατειῶν καὶ πολέμων περὶ
τὴν κατασκευὴν τῶν ἱερῶν ἐγίνετο τὰς τοῦ πάππου
προθυμούμενος εὐχὰς ἐπιτελέσαι. ἐκεῖνος γὰρ ἐν τῷ
τελευταίῳ πολέμῳ μαχόμενος πρὸς Σαβίνους εὔξατο
τῷ Διὶ καὶ τῇ Ἥρᾳ καὶ τῇ Ἀθηνᾷ, ἐὰν κρατήσῃ τῇ
μάχῃ, ναοὺς αὐτοῖς κατασκευάσειν· καὶ τὸν μὲν σκόπελον,
ἔνθα ἱδρύσεσθαι τοὺς θεοὺς ἔμελλεν, ἀναλήμμασί
τε καὶ χώμασι μεγάλοις ἐξειργάσατο, καθάπερ
ἔφην ἐν τῷ πρὸ τούτου λόγῳ, τὴν δὲ τῶν ναῶν κατασκευὴν
οὐκ ἔφθη τελέσαι. τοῦτο δὴ τὸ ἔργον ὁ Ταρκύνιος
ἀπὸ τῆς δεκάτης τῶν ἐκ Συέσσης λαφύρων
ἐπιτελέσαι προαιρούμενος ἅπαντας τοὺς τεχνίτας ἐπέστησε
ταῖς ἐργασίαις. ἔνθα δὴ λέγεται τέρας τι θαυμαστὸν
ὑπόγειον ὀρυττομένων τε τῶν θεμελίων καὶ
τῆς ὀρυγῆς εἰς πολὺ βάθος ἤδη προϊούσης, εὑρῆσθαι
κεφαλὴ νεοσφαγοῦς ἀνθρώπου τό τε πρόσωπον ἔχουσα
τοῖς ἐμψύχοις ὅμοιον καὶ τὸ καταφερόμενον ἐκ τῆς
ἀποτομῆς αἷμα θερμὸν ἔτι καὶ νεαρόν. τοῦτο τὸ τέρας
ἰδὼν ὁ Ταρκύνιος τοῦ μὲν ὀρύγματος ἐπισχεῖν ἐκέλευσε
τοὺς ἐργαζομένους· συγκαλέσας δὲ τοὺς ἐπιχωρίους
μάντεις ἐπυνθάνετο παρ´ αὐτῶν, τί βούλεται
σημαίνειν τὸ τέρας. οὐδὲν δ´ αὐτῶν ἀποφαινομένων,
ἀλλὰ Τυρρηνοῖς ἀποδιδόντων τὴν περὶ τῶν τοιούτων
ἐπιστήμην ἐξετάσας παρ´ αὐτῶν καὶ μαθὼν τὸν ἐπιφανέστατον
τῶν ἐν Τυρρηνοῖς τερατοσκόπων, ὅστις ἦν, πέμπει τῶν ἀστῶν
τοὺς δοκιμωτάτους πρέσβεις πρὸς αὐτόν.
| [4,59] CHAPITRE TREIZIEME.
I. TOUTES ces choses ainsi terminées, Tarquin donna au peuple le
temps de se reposer des fatigues d'une si longue guerre. Pour lui il ne
songea plus qu'à faire bâtir des temples pour acquitter les vœux de son
aïeul. En effet, dans sa dernière expédition contre les Sabins, celui-ci
avait promis d'ériger des temples à Jupiter, à Junon, à Minerve, s'il s'en
retournait vainqueur, et, comme j'ai déjà dit dans le livre précèdent, il
avait dépensé des sommes immenses à faire des terrasses autour de la
montagne qui n'était pas moins escarpée qu'un rocher, et à aplanir le
terrain où il devait bâtir. Mais la mort l'avait enlevé avant que tous ces
ouvrages fussent achevés. Tarquin, qui avait résolu de mettre la dernière
main à ces superbes édifices, y destina la dîme du butin qu'il avait
remporté de la ville de Suesse et fit travailler tous les artisans et autres
ouvriers à cette grande entreprise.
II. ON dit qu'il parut alors un prodige surprenant. Comme on travaillait
aux fondations de l'édifice, lorsqu'on eut creusé fort avant on trouva sous
terre la tête d'un homme qui paraissait nouvellement tué, et le sang qui en
découlait était encore tout chaud et tout vermeil.
III. TARQUIN étonné de cette aventure, ordonne qu'on cesse les
travaux. Il fait venir les devins du pays, et leur de mande ce que pouvait
signifier le prodige. Mais ceux-ci ne pouvant en donner l'explication, lui
avouent de bonne foi que les Tyrrhéniens sont plus entendus qu'eux dans
l'art de deviner. Le roi pousse plus loin sa curiosité : il leur demande quel
est le plus habile de tous les Tyrrhéniens dans la science des prodiges ;
ceux-ci le lui indiquent, et aussitôt Tarquin lui envoie une ambassade
composée des plus illustres de Rome.
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