[4,52] Ὡς δ´ ἡ πρώτη πεῖρα τῷ Ταρκυνίῳ κατὰ νοῦν
ἐχώρησεν, ἀναλαβὼν τὴν δύναμιν ἧκεν ἐπὶ τοὺς ἐν
Φιδήνῃ ἐστρατοπεδευκότας τῶν Σαβίνων, οἷς οὔπω
δῆλος ἦν ὁ τῶν σφετέρων ὄλεθρος. ἔτυχον δὲ κἀκεῖνοι
προεξεληλυθότες ἐκ τοῦ χάρακος καὶ ἤδη ὄντες ἐν
ὁδῷ· ὡς δὴ πλησίον ἐγένοντο καὶ εἶδον ἐπὶ δορατίων
ἀναπεπηγυίας τὰς κεφαλὰς τῶν σφετέρων ἡγεμόνων·
προὔτεινον γὰρ αὐτὰς οἱ Ῥωμαῖοι καταπλήξεως τῶν
πολεμίων ἕνεκα· μαθόντες, ὅτι διέφθαρται τὸ ἕτερον
αὐτῶν στράτευμα, οὐδὲν ἔτι ἀπεδείξαντο γενναῖον
ἔργον, ἀλλ´ εἰς ἱκεσίας καὶ δεήσεις τραπόμενοι παρέδοσαν
ἑαυτούς. οὕτω δ´ αἰσχρῶς καὶ κακῶς ἀμφοτέρων
τῶν στρατοπέδων ἀναρπασθέντων εἰς στενὰς ἐλπίδας
οἱ Σαβῖνοι κατακεκλεισμένοι καὶ περὶ τῶν πόλεων,
μὴ ἐξ ἐφόδου καταληφθῶσι, δεδιότες ὑπὲρ εἰρήνης
διεπρεσβεύοντο παραδιδόντες σφᾶς αὐτοὺς ὑπηκόους
εἶναι Ταρκυνίου καὶ φόρου τὸ λοιπὸν ὑποτελεῖς. σπεισάμενος
δὴ πρὸς αὐτοὺς τὸν πόλεμον καὶ ἐπὶ ταῖς
αὐταῖς συνθήκαις παραλαβὼν τὰς πόλεις ἐπὶ Σύεσσαν
ᾤχετο. ἐκεῖθεν δὲ τήν τε καταλειφθεῖσαν δύναμιν καὶ
τὰ λάφυρα καὶ τὴν ἄλλην ἀποσκευὴν ἀναλαβὼν εἰς
Ῥώμην ἀπῄει πλουτοῦσαν τὴν στρατιὰν ἀπάγων. ἐποιήσατο
δὲ καὶ μετὰ ταῦτα πολλὰς ἐξόδους ἐπὶ τὴν
Οὐολούσκων χώραν τοτὲ μὲν ἁπάσῃ τῇ δυνάμει, τότε
δὲ μέρει τινί, καὶ λείας πολλῆς ἐγένετο κύριος. Ἤδη
δὲ τῶν πλείστων αὐτῷ κατὰ νοῦν χωρούντων πόλεμος
ἐκ τῶν ὁμόρων ἀνέστη χρόνῳ τε μακρός· ἔτη γὰρ
ἑπτὰ συνεχῶς ἐπολεμήθη· καὶ παθήμασι χαλεποῖς καὶ
ἀπροσδοκήτοις μέγας. ἀφ´ ὧν δ´ αἰτιῶν ἤρξατο καὶ
τελευτῆς ὁποίας ἔτυχεν, ἐπειδὴ δολίῳ τ´ ἀπάτῃ καὶ
στρατηγήματι παραδόξῳ κατειργάσθη, δι´ ὀλίγων ἐρῶ.
| [4,52] Animé par ce premier succès, Tarquin tourna ses armes victorieuses
contre le reste des Sabins, qui étaient campés
auprès de Fidènes et ne savaient encore rien de la défaite de leurs
troupes. Ceux-ci étaient déjà sortis par hasard de leurs retranchements, et
s'étaient mis en marche. Mais quand ils furent en présence, sitôt qu'ils
aperçurent les têtes de leurs généraux que les Romains portaient au bout
de leurs piques pour leur imprimer de la terreur, jugeant à ces tristes
marques que le reste de leur armée était en déroute, leur courage
s'abattit, et sans même oser tirer l'épée ils ne songèrent plus qu'à se
rendre et a fléchir par leurs supplications la colère du vainqueur.
IV. REDUITS à la dernière extrémité par la défaite honteuse des
deux armées, les Sabins craignant que leurs villes ne fussent emportées
d'assaut envoyèrent des ambassadeurs â Tarquin pour demander la paix,
avec promesse de se soumettre entièrement à son empire et de lui payer
un tribut. Le roi leur accorda ce qu'ils demandaient et quand leurs villes se
furent rendues aux conditions que je viens de dire, il retourna â Suese
pour rejoindre la garnison, et pour enlever le butin et les bagages qu'il y
avait laissés: de là il revint à Rome avec les troupes chargées des riches
dépouilles de l'ennemi. Après cette glorieuse expédition, tantôt avec toute
son armée, tantôt avec quelques détachements, il fit de fréquentes
courses sur les terres des Volsques, d'où il enleva une prodigieuse
quantité de butin.
V. JUSQU'ICI presque toutes ses entreprises avaient eu d'heureux
succès. Mais cette grande prospérité réveilla la jalousie des peuples
voisins et lui attira une guerre difficile, qui dura sept ans sans
discontinuer, Tarquin y souffrit des pertes considérables en plusieurs
occasions, et rencontra de grandes difficultés auxquelles il ne s'était point
attendu. Nous allons rapporter en peu de mots l'origine, le sujet, et le
progrès de cette guerre. Ensuite nous dirons comment il la termina par un
stratagème ingénieux et par une fourberie toute nouvelle.
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