[4,44] Καὶ οὐκ ἀπέχρη ταῦτα μόνον εἰς τοὺς
δημοτικοὺς αὐτῷ παρανομεῖν, ἀλλ´ ἐπιλέξας ἐκ τοῦ
πλήθους, ὅσον ἦν πιστὸν ἑαυτῷ καὶ εἰς τὰς πολεμικὰς
χρείας ἐπιτήδειον, τὸ λοιπὸν ἠνάγκασεν ἐργάζεσθαι τὰς
κατὰ πόλιν ἐργασίας, μέγιστον οἰόμενος εἶναι κίνδυνον
τοῖς μονάρχοις, ὅταν οἱ πονηρότατοι τῶν πολιτῶν καὶ
ἀπορώτατοι σχολὴν ἄγωσι, καὶ ἅμα προθυμίαν ἔχων
ἐπὶ τῆς ἰδίας ἀρχῆς τὰ καταλειφθέντα ἡμίεργα ὑπὸ
τοῦ πάππου τελειῶσαι, τὰς μὲν ἐξαγωγίμους τῶν ὑδάτων
τάφρους, ἃς ἐκεῖνος ὀρύττειν ἤρξατο, μέχρι τοῦ
ποταμοῦ καταγαγεῖν, τὸν δ´ ἀμφιθέατρον ἱππόδρομον
οὐδὲν ἔξω τῶν κρηπίδων ἔχοντα παστάσιν ὑποστέγοις
περιλαβεῖν· {εἰς} ταῦτα δὴ πάντες οἱ πένητες εἰργάζοντο
σῖτα παρ´ αὐτοῦ μέτρια λαμβάνοντες· οἱ μὲν
λατομοῦντες, οἱ δ´ ὑλοτομοῦντες, οἱ δὲ τὰς κομιζούσας
ταῦθ´ ἁμάξας ἄγοντες, οἱ δ´ ἐπὶ τῶν ὤμων
αὐτοὶ τὰ ἄχθη φέροντες· μεταλλεύοντές τε τὰς ὑπονόμους
σήραγγας ἕτεροι καὶ πλάττοντες τὰς ἐν αὐταῖς
καμάρας καὶ τὰς παστάδας ἐγείροντες, καὶ τοῖς ταῦτα
πράττουσι χειροτέχναις ὑπηρετοῦντες χαλκοτύποι τε
καὶ τέκτονες καὶ λιθουργοὶ τῶν ἰδιωτικῶν ἔργων ἀφεστῶτες
ἐπὶ ταῖς δημοσίαις κατείχοντο χρείαις. περὶ
ταῦτα δὴ τὰ ἔργα τριβόμενος ὁ λεὼς οὐδεμίαν ἀνάπαυσιν
ἐλάμβανεν· ὥσθ´ οἱ πατρίκιοι τὰ τούτων κακὰ
καὶ τὰς λατρείας ὁρῶντες ἔχαιρόν τ´ ἐν μέρει καὶ τῶν
ἰδίων ἐπελανθάνοντο ἀλγεινῶν· κωλύειν μὲν γὰρ οὐδέτεροι
τὰ γινόμενα ἐπεχείρουν.
| [4,44] VI. NON content d'avoir commis toutes ces injustices envers les
plébéiens, à la réserve de ceux qui lui étaient entièrement dévoués et qu'il
destinait à porter les armes dans les expéditions militaires, Tarquin
obligea le reste du peuple à travailler dans Rome aux ouvrages publics.
En cela il avait deux vues : la première, d'occuper les petites gens,
persuadé qu'il était que rien n'est plus dangereux dans un état
monarchique que de laisser la canaille indigente dans l'oisiveté : la
seconde était de mettre la dernière main aux travaux que son aïeul avait
laissé imparfaits. Pendant son règne il voulait pousser jusqu'au fleuve du
Tibre les égouts souterrains de la ville de Rome commencés par Tarquin
l'Ancien, et achever de bâtir des portiques couverts autour du grand
cirque dont il n'y avait encore que les fondements qui fussent entièrement
faits. Voila à quoi il faisait travailler le pauvre peuple. Cependant il ne
donnait à chacun que très peu de blé pour se nourrir au milieu de tant de
fatigues. Les uns taillaient les pierres, ou sciaient le bois. Les autres
{menaient les charrettes chargées de matériaux, ou} portaient eux-mêmes
les fardeaux sur leurs épaules. Ceux-ci creusaient les égouts et
les conduits souterrains ; ceux-là y faisaient des voûtes. D'autres
bâtissaient les portiques, ou étaient occupés à servir les manœuvres qui y
travaillaient. Les fondeurs, forgerons, charpentiers, tailleurs de pierres et
autres artisans étaient obligés de quitter leur propre besogne pour ces
ouvrages publics, et le peuple accablé d'une infinité de travaux n'avait
aucun relâche. Les patriciens qui voyaient que la populace gémissait sous
tant de maux s'en réjouissaient à leur tour et oubliaient en partie leurs
propres malheurs. Mais ni les uns, ni les autres n'avaient assez de
courage pour se délivrer d'un joug qui les opprimait.
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