HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre IV (avec trad. française)

Chapitre 39

  Chapitre 39

[4,39] Τὰ μετὰ ταῦτα δεινὰ μὲν ἀκουσθῆναι, θαυμαστὰ δὲ καὶ ἄπιστα πραχθῆναι, τῆς ἀνοσίας αὐτοῦ θυγατρὸς ἔργα παραδίδοται. πεπυσμένη γὰρ τὴν εἰς τὸ βουλευτήριον τοῦ πατρὸς εἴσοδον καὶ σπουδὴν ἔχουσα μαθεῖν οἷόν τι λήψεται τὰ πράγματα τέλος, ἐπὶ τῆς ἀπήνης καθεζομένη παρῆν εἰς τὴν ἀγοράν. μαθοῦσα δὲ τὰ γενόμενα καὶ τὸν Ταρκύνιον ἐπὶ τῆς κρηπῖδος ἑστῶτα πρὸ τοῦ βουλευτηρίου θεασαμένη βασιλέα τ´ αὐτὸν ἠσπάσατο πρώτη μεγάλῃ τῇ φωνῇ καὶ τοῖς θεοῖς εὔξατο ἐπὶ τῷ συμφέροντι τῆς πόλεως τῆς Ῥωμαίων τὴν ἀρχὴν αὐτὸν κατασχεῖν. ἀσπασαμένων δὲ καὶ τῶν ἄλλων αὐτὸν ὡς βασιλέα τῶν συγκατασκευασάντων τὴν ἀρχὴν λαβοῦσα μόνον αὐτόν· Τὰ μὲν πρῶτα, ἔφη, πέπρακταί σοι, Ταρκύνιε, κατὰ τὸ δέον· βεβαίως δὲ τὴν βασιλείαν ἔχειν Τυλλίου περιόντος οὐκ ἔνεστί σοι. ἐκδημαγωγήσει γὰρ αὖθις ἐπὶ σοὶ τὸν ὄχλον, ἐὰν καὶ ὁποσονοῦν ταύτης τῆς ἡμέρας περιγένηται χρόνον· ἐπίστασαι δ´, ὡς εὔνουν ἐστὶν αὐτῷ τὸ δημοτικὸν ἅπαν· ἀλλὰ καὶ πρὶν εἰς τὴν οἰκίαν αὐτὸν εἰσελθεῖν, ἀποστείλας τοὺς διαχρησομένους ἐκποδῶν ποίησον. Ταῦτ´ εἰποῦσα καὶ καθεζομένη πάλιν ἐπὶ τῆς ἀπήνης ᾤχετο· Ταρκύνιος δὲ καὶ ταῦτ´ ὀρθῶς δόξας τὴν ἀνοσιωτάτην γυναῖκα ὑποτίθεσθαι πέμπει τινὰς τῶν θεραπόντων ἐπ´ αὐτὸν ἔχοντας ξίφη· οἳ τάχει πολλῷ τὴν μεταξὺ διανύσαντες ὁδὸν ἐγγὺς ὄντα τῆς οἰκίας ἤδη τὸν Τύλλιον καταλαβόντες κατέσφαξαν. ἔτι δὲ νεοσφαγοῦς ἐρριμμένου τοῦ σώματος καὶ σπαίροντος θυγάτηρ παρῆν. στενοῦ δ´ ὄντος πάνυ τοῦ στενωποῦ, δι´ οὗ τὴν ἀπήνην ἔδει διελθεῖν, αἱ ἡμίονοι τὸ πτῶμα ἰδοῦσαι διεταράχθησαν, καὶ προηγούμενος αὐτῶν ὀρεοκόμος παθών τι πρὸς τὸ τῆς ὄψεως ἐλεεινὸν ἐπέστη καὶ πρὸς τὴν δέσποιναν ἀπέβλεψε. πυνθανομένης δ´ ἐκείνης, τί παθὼν οὐκ ἄγει τὸ ζεῦγος· Οὐχ ὁρᾷς, εἶπεν, Τυλλία, τὸν πατέρα σου νεκρὸν κείμενον καὶ πάροδον οὐκ οὖσαν ἄλλην, εἰ μὴ διὰ τοῦ πτώματος; δ´ ἐκπικρανθεῖσα καὶ ἀπὸ τῶν ποδῶν τὸ βάθρον ἁρπάσασα βάλλει τὸν ὀρεοκόμον καί φησιν· Οὐκ ἄξεις, ἀλιτήριε, καὶ διὰ τοῦ νεκροῦ; κἀκεῖνος ἐπὶ τῷ πάθει μᾶλλον τῇ πληγῇ στενάξας ἄγει βίᾳ τὰς ἡμιόνους κατὰ τοῦ πτώματος. οὗτος στενωπὸς ὄρβιος καλούμενος πρότερον ἐξ ἐκείνου τοῦ δεινοῦ καὶ μυσαροῦ πάθους ἀσεβὴς ὑπὸ Ῥωμαίων κατὰ τὴν πάτριον γλῶτταν καλεῖται. [4,39] XXIV. ON dit qu'après cela la fille dénaturée commit une action des plus impies {et des plus incroyables}, elle fait même horreur à entendre. Sitôt que cette malheureuse eut appris que son père était entré dans le sénat, impatiente de savoir quel serait le succès de l'entreprise, elle monte sur son char et se rend dans la place publique. Là, apercevant Tarquin sur les degrés de la salle du sénat, elle est la première à le saluer comme roi, elle crie à haute voix et prie les dieux qu'il règne pour la prospérité de l'état : son exemple est bientôt suivi des autres conjurés et tous le proclament roi. Enfin après s'être livrée pour un moment aux premiers transports de sa joie, elle le tire à quartier et lui tient ce langage. «Vos premières démarches, Tarquin, ont réussi, mais vous ne pourrez jamais vous maintenir sur le trône tant que Tullius respirera, et si vous le laissez vivre un instant il ne manquera pas de soulever contre vous toute la populace donc vous savez bien vous-même qu'il a gagné le cœur. Ayez donc soin de le prévenir, et avant qu'il se soit retiré dans son palais, envoyez quelques-uns de vos partisans qui vous en défassent dans le moment. XXV. TULLIA ayant ainsi parlé, remonte sur son char et se retire. Tarquin cependant met en usage les conseils des cette malheureuse. Il envoie des gens armés après Tullius. Ceux-ci font prompte diligence, le joignent auprès de son palais, et le poignardent impitoyablement. XXVI. TULLIA arrive dans le moment que son corps est étendu par terre encore palpitant. La rue par où son char devait passer étant fort étroite, le chemin se trouva bouché par le cadavre de Tullius, les mules en sont épouvantées ; le cocher est ému de compassion à la vue de cet affreux spectacle ; il s'arrête tout court et regarde sa maitresse. Celle-ci lui demande ce qui l'empêche d'avancer. « Hé ne voyez-vous pas, lui dit-il, le corps de votre père étendu sur le pavé ? Il bouche le chemin, il n'y a pas moyen d'avancer sans passer par dessus. » Piquée de cette réponse, Tullia prend son marchepied, et le lui jetant à la tête : « scélérat, s'écrie-t-elle, marcheras-tu, même par-dessus le cadavre ? » Alors le cocher avance, et moins sensible au coup qu'il a reçu qu'au triste spectacle qu'il voit devant ses yeux, à force de coups de fouet il fait passer ses mules par-dessus le corps mort. Cette rue qui auparavant s'appelait la rue heureuse, fut nommée en latin par les Romains la rue scélérate, à cause de cette détestable action de Tullia.


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Dernière mise à jour : 2/07/2009