[4,32] Περιῆν γὰρ ἄν σοι ταῦτα πράξαντι πρῶτον
μὲν εὐσεβεῖ καὶ δικαίῳ λέγεσθαι, ἔπειτα συμβασιλεύειν
ἐμοὶ καὶ πάσης μετέχειν τιμῆς, εὐεργέτην τε καὶ
πατέρα καὶ σωτῆρα καὶ πάντα, ὅσα τιμιώτατα ὀνόματα
ὑπ´ ἀνθρώπων ἐπὶ καλοῖς κεῖται πράγμασιν, ἀκούειν
καὶ μὴ τέταρτον ἤδη τοῦτο καὶ τετταρακοστὸν ἔτος
ἀποστερεῖν με τῶν ἐμῶν, οὔτε σώματος ἀναπήρου
τυχόντα οὔτε διανοίας ἠλιθίου. ἔπειτ´ ἐρωτᾶν με τολμᾷς,
τί παθὼν δεινὸν ἐχθρὸν ἡγοῦμαί σε καὶ διὰ τί
σου κατηγορῶ; σὺ μὲν οὖν ἀπόκριναί μοι, Τύλλιε,
τίνος αἰτίας χάριν οὐκ ἀξιοῖς με τῶν τοῦ πάππου τιμῶν
κληρονομεῖν καὶ τίνα πρόφασιν εὐπρεπῆ τῆς ἀποστερήσεως
σκηπτόμενος; πότερον οὐχ ἡγούμενος ἐξ
ἐκείνου γένους εἶναί με γνήσιον, ἀλλ´ ὑποβολιμαῖόν
τινα καὶ νόθον; τί οὖν ἐπετρόπευες τὸν ἀλλότριον
τοῦ γένους καὶ τὸν οἶκον ἀνδρωθέντι ἀπεδίδους; ἀλλ´
ἔτι νομίζων με ὀρφανὸν εἶναι παῖδα καὶ τὰ κοινὰ
πράττειν ἀδύνατον, ὃς οὐ πολὺ ἀπέχω πεντηκονταετίας;
κατάβαλε {δὲ} τὴν εἰρωνείαν τῶν ἀναισχύντων
ἐρωτημάτων καὶ παῦσαί ποτε ἤδη πονηρὸς ὤν· εἰ δέ
τι δίκαιον ἔχεις πρὸς ταῦτ´ εἰπεῖν, ἕτοιμός εἰμι τούτοις
ἐπιτρέπειν δικασταῖς, ὧν οὐκ ἂν ἔχοις ἑτέρους
εἰπεῖν ἄνδρας ἐν τῇ πόλει κρείττους· ἐὰν δ´ ἐντεῦθεν
ἀποδιδράσκων, ὅπερ ἐστὶν ἀεί σοι ποιεῖν σύνηθες, ἐπὶ
τὸν ἐκδημαγωγούμενον ὑπὸ σοῦ καταφεύγῃς ὄχλον,
οὐκ ἐπιτρέψω σοι· παρεσκεύασμαι γὰρ ὡς καὶ τὰ δίκαια
ἐρῶν καὶ εἰ μὴ πείθοιο τὰ βίαια πράξων.
| [4,32]
Si vous en aviez usé de la sorte, outre la réputation d'homme pieux et
équitable que vous vous seriez acquise, en m'aidant a de vos conseils et
partageant avec moi les honneurs de la royauté vous auriez passé pour
mon bienfaiteur, pour mon père, pour mon libérateur, en un mot vous
auriez mérité tous les autres noms respectables que les hommes ont
coutume de donner à ceux qui leur rendent les plus importants services.
Mais au lieu de ces sentiments, vous vous êtes chargé de l'indignation
publique pour m'avoir privé pendant quarante-quatre ans de la couronne
qui m'appartient, et dont je pourrais soutenir tout le poids puisque je ne
suis ni estropié du corps ni imbécile de l'esprit.
X. APRES cela vous osez encore me demander de quoi je {vous}
accuse, de quel tort je me plains, et pour quelles raisons je vous regarde
comme mon ennemi. Mais répondez-moi vous-même, Tullius. Déclarez
en plein sénat pourquoi vous Tullius vous ne voulez pas que j'hérite des
honneurs de mon aïeul. Quel juste prétexte avez-vous de m'en priver ?
Croyez-vous que je ce ne sois pas son fils légitime, mais plutôt un bâtard
ou un ce enfant supposé ? Si cela était, m'auriez-vous servi de tuteur
dans mon enfance ? M'auriez-vous fait restitution des biens que Tarquin
sitôt que j'ai été en âge de les administrer ? Quoi, me prenez-vous encore
pour un jeune pupille ? me croyez-vous incapable de régner, moi qui ai
près de cinquante ans ? Cessez donc de tirer gloire de votre usurpation et
de me faire avec tant d'impudence ces interrogations ironiques ; mettez
fin à vos méchancetés. Que si vous avez quelques moyens de défense, je
suis prêt de m'en rapporter à la décision de l'illustre compagnie, vous ne
pouvez pas trouver dans toute la ville des juges plus intègres et en même
temps plus éclairés. Mais si vous prétendez vous soustraire à leur
jugement, comme c'est votre coutume, pour en appeler à une troupe de
malheureux que vous avez gagnés par vos caresses, je vous déclare que
je ne le souffrirai pas; je suis prêt a défendre mon droit par la justice, mais
si je vois que je ne puisse rien gagner sur vous, je saurai bien me faire
raison {par les voies de fait.} »
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