HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre IV (avec trad. française)

Chapitre 30

  Chapitre 30

[4,30] Τοιαῦτα τῆς Τυλλίας λεγούσης ἄσμενος δέχεται τὰς αἱρέσεις Ταρκύνιος, καὶ αὐτίκα δοὺς αὐτῇ πίστεις καὶ λαβὼν τὰ προτέλεια τῶν ἀνοσίων γάμων διαπραξάμενος ἀπέρχεται. διελθόντος δ´ οὐ πολλοῦ μετὰ ταῦτα χρόνου τοῖς αὐτοῖς πάθεσιν ἀποθνήσκουσιν τε πρεσβυτέρα τῶν Τυλλίου θυγατέρων καὶ νεώτερος τῶν Ταρκυνίων. ἐνταῦθα πάλιν ἀναγκάζομαι μεμνῆσθαι Φαβίου καὶ τὸ ῥᾴθυμον αὐτοῦ περὶ τὴν ἐξέτασιν τῶν χρόνων ἐλέγχειν. ἐπὶ γὰρ τῆς Ἀρροῦντος τελευτῆς γενόμενος οὐ καθ´ ἓν ἁμαρτάνει μόνον, καὶ πρότερον ἔφην, ὅτι γέγραφεν υἱὸν εἶναι Ταρκυνίου τὸν Ἀρροῦντα· ἀλλὰ καὶ καθ´ ἕτερον, ὅτι φησὶν ἀποθανόντα ὑπὸ τῆς μητρὸς Τανακυλλίδος τεθάφθαι, ἣν ἀμήχανον ἦν ἔτι καὶ κατ´ ἐκείνους περιεῖναι τοὺς χρόνους. ἐδείχθη γὰρ ἐν ἀρχαῖς ἑβδομηκοστὸν ἔχουσα καὶ πέμπτον ἔτος Τανακυλλίς, ὅτε βασιλεὺς Ταρκύνιος ἐτελεύτα· προστεθέντων δὴ τοῖς ἑβδομήκοντα καὶ πέντε ἔτεσιν ἑτέρων τετταράκοντα ἐτῶν· ἐν γὰρ ταῖς ἐνιαυσίοις ἀναγραφαῖς κατὰ τὸν τετταρακοστὸν ἐνιαυτὸν τῆς Τυλλίου ἀρχῆς τὸν Ἀρροῦντα τετελευτηκότα παρειλήφαμεν· ἐτῶν Τανακυλλὶς ἔσται πεντεκαίδεκα πρὸς τοῖς ἑκατόν. οὕτως ὀλίγον ἐστὶν ἐν ταῖς ἱστορίαις αὐτοῦ τὸ περὶ τὴν ἐξέτασιν τῆς ἀληθείας ταλαίπωρον. Μετὰ τοῦτο τὸ ἔργον οὐδὲν ἔτι διαμελλήσας Ταρκύνιος ἐπάγεται γυναῖκα τὴν Τυλλίαν οὔτε τοῦ πατρὸς αὐτῆς βεβαιοῦντος τὸν γάμον οὔτε τῆς μητρὸς συνευδοκούσης, ἀλλ´ αὐτὴν παρ´ ἑαυτῆς λαβών. ὡς δὲ συνεκεράσθησαν αἱ ἀνόσιοι καὶ ἀνδροφόνοι φύσεις, ἐκβαλεῖν ἐκ τῆς βασιλείας τὸν Τύλλιον, εἰ μὴ βούλοιτο ἑκὼν παραδοῦναι τὴν ἀρχήν, ἐμηχανῶντο ἑταιρίας τε συνάγοντες καὶ τῶν πατρικίων τοὺς ἀλλοτρίως ἔχοντας πρὸς τὸν βασιλέα καὶ τὰ δημοτικὰ πολιτεύματα παρακαλοῦντες ἔκ τε τοῦ δημοτικοῦ πλήθους τοὺς ἀπορωτάτους, οἷς οὐδενὸς τῶν δικαίων φροντὶς ἦν, χρήμασιν ἐξωνούμενοι καὶ οὐδὲ ἀφανῶς ἕκαστα τούτων πράττοντες. ταῦτα δ´ ὁρῶν Τύλλιος ἤχθετο μὲν καὶ περὶ ἑαυτοῦ δεδιώς, εἴ τι πείσεται προκαταληφθείς· ἠγανάκτει δ´ οὐχ ἥκιστα, εἰ θυγατρὶ καὶ γαμβρῷ πολεμεῖν ἀναγκασθήσεται καὶ τιμωρίας ὡς παρ´ ἐχθρῶν λαμβάνειν, πολλάκις μετὰ τῶν φίλων προκαλούμενος εἰς λόγους τὸν Ταρκύνιον, καὶ τὰ μὲν ἐγκαλῶν, τὰ δὲ νουθετῶν, τὰ δὲ πείθων μηδὲν εἰς ἑαυτὸν ἐξαμαρτάνειν· ὡς δ´ οὐ προσεῖχεν αὐτῷ τὴν διάνοιαν, ἀλλ´ ἐπὶ τῆς βουλῆς ἔφη τὰ δίκαια πρὸς αὐτὸν ἐρεῖν, συγκαλέσας τὸ συνέδριον· Ἄνδρες, ἔφη, βουλευταί, Ταρκύνιος ἑταιρίας ἐπ´ ἐμὲ συνάγων καὶ προθυμούμενος ἐκβαλεῖν με τῆς ἀρχῆς καταφανὴς γέγονέ μοι. βούλομαι δὲ πάντων ὑμῶν παρόντων μαθεῖν παρ´ αὐτοῦ, τί πεπονθὼς ἰδίᾳ κακὸν τί τὴν πόλιν ὁρῶν ἀδικουμένην ὑπ´ ἐμοῦ ταῦτ´ ἐπ´ ἐμοὶ μηχανᾶται. ἀπόκριναι δή, Ταρκύνιε, μηδὲν ἀποκρυψάμενος, τί μου κατηγορεῖν ἔχεις, ἐπειδὴ τούτους ἠξίους ἀκοῦσαι. [4,30] VI. TULLIA parla de la sorte, et Tarquín se laissant persuader accepta volontiers sa proportion. Il lui engagea aussitôt sa parole, prit par avance les prémices du mariage incestueux qu'il méditait, puis il s'en retourna chez lui. Peu de temps après l'aînée des filles de Tullius et le plus jeune des Tarquins périrent de la même mort et par les mêmes voies. VII. JE fuis encore obligé de faire ici mention de Fabius et de blâme sa négligence dans la recherche des temps. Quand il en est à la mort d'Aruns, il se trompe non seulement en le faisant, comme j'ai déjà dit, fils de Tarquín, mais encore en ce qu'il avance que ce prince fut enterré par les soins de sa mère Tanaquil, qui ne peut absolument avoir vécu jusqu'à ce temps-là. Car j'ai déjà prouvé qu'à la mort de Tarquin l'ancien, elle était âgée de soixante-quinze ans. A ces soixante-quinze ajoutez quarante ans, puisque nous trouvons dans les annales qu'Aruns mourut la quarantième année du règne de Tullius, il faudrait que Tanaquil eut eu pour lors cent quinze ans, tant il est vrai que cet auteur a été négligent à rechercher la vérité de l'histoire. VIII. APRES ce double parricide dont nous avons parlé, Tarquin ne différa pas plus longtemps à épouser Tullia, comme une femme entièrement maitresse d'elle-même sans se soucier d'obtenir le consentement de son père et de sa mère. Dès que ces deux esprits pleins de scélératesse se furent unis par les liens du mariage, ils mirent tout en usage pour détrôner Tullius en cas qu'il ne voulût pas leur céder la couronne de bon gré. Pour exécuter un si détestable projet, ils attirèrent dans leur parti ceux des patriciens qui étaient mal avec le roi au sujet de son gouvernement qui leur paraissait trop populaire; à force d'argent ils gagnèrent les plus déterminés des plébéiens, qui se trouvant dans le besoin se souciaient fort peu de la justice, ils poussaient même l'audace jusqu'à faire ouvertement leurs complots. Tullius qui s'aperçut de leurs intrigues, en fut indigné. Déjà il commençait à craindre d'être surpris par leurs pièges avant que de pouvoir se mettre en garde. Il était surtout dans un extrême chagrin de se voir obligé á déclarer une guerre ouverte à son gendre et à sa fille pour les punir comme les ennemis. Il fit donc venir Tarquin, lui parla plusieurs fois en présence de ses amis, et employant tantôt les plus vifs reproches, tantôt les prières, les avertissements, les exhortations les plus pressantes, il tacha de le détourner des mauvais desseins qu'il avait formés contre sa personne. Mais voyant qu'il n'écoutait pas volontiers ses remontrances, et qu'il demandait á défendre ses droits devant le sénat, Tullius en convoqua une assemblée dans laquelle il parla ainsi. « J'ai découvert, Messieurs, que Tarquin conspire contre moi et qu'il fait une ligue pour me détrôner. Je veux donc savoir de lui en présence de vous tous, de quel tort il se plaint, ou en son nom ou en celui de la république, pour conjurer ma perte. Répondez, Tarquin, sans rien dissimuler. Dites de quoi vous m accusez, puisque vous avez choisi le Sénat pour juge de votre cause. »


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Dernière mise à jour : 2/07/2009