HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre IV (avec trad. française)

Chapitre 28

  Chapitre 28

[4,28] Ἦσαν τῷ Τυλλίῳ δύο θυγατέρες ἐκ γυναικὸς γενόμεναι Ταρκυνίας, ἣν ἐνεγγύησεν αὐτῷ βασιλεὺς Ταρκύνιος. ταύτας τὰς κόρας ἐπιγάμους γενομένας ἐκδίδοται τοῖς ἀδελφιδοῖς τῆς μητρὸς αὐτῶν, υἱωνοῖς δὲ Ταρκυνίου, τῷ τε πρεσβυτέρῳ τὴν πρεσβυτέραν ἁρμόσας καὶ τῷ νεωτέρῳ τὴν νεωτέραν· οὕτως οἰόμενος αὐτὰς μάλιστα συνοίσεσθαι τοῖς λαβοῦσιν. ἔτυχε δὲ τῶν γαμβρῶν ἑκάτερος ἐναντίᾳ συναφθεὶς τύχῃ κατὰ τὴν οὐχ ὁμοτροπίαν· Λευκίῳ μὲν γὰρ τῷ πρεσβυτέρῳ τολμηρῷ καὶ αὐθάδει καὶ τυραννικῷ τὴν φύσιν ὄντι χρηστὴ καὶ σώφρων καὶ φιλοπάτωρ συνῆλθε γυνή, Ἀρροῦντι δὲ τῷ νεωτέρῳ πολὺ τὸ πρᾷον ἔχοντι καὶ εὐλόγιστον ἀνοσία καὶ μισοπάτωρ καὶ πάντολμος ἦν γαμετή. συνέβαινε δὴ τῶν ἀνδρῶν ἑκατέρῳ φέρεσθαι μὲν ἐπὶ τὴν ἑαυτοῦ φύσιν, μετάγεσθαι δ´ ὑπὸ τῆς γυναικὸς ἐπὶ τἀναντία· μέν γε πονηρὸς ἐκβαλεῖν τῆς βασιλείας τὸν κηδεστὴν προθυμούμενος καὶ πάντα μηχανώμενος εἰς τοῦτο ὑπὸ τῆς γυναικὸς μετεπείθετο ἀντιβολούσης τε καὶ ὀδυρομένης· δ´ ἐπιεικὴς οὐδὲν οἰόμενος δεῖν ἐξαμαρτάνειν εἰς τὸν πενθερόν, ἀλλὰ περιμένειν, ἕως φύσις αὐτὸν ἐκ τοῦ ζῆν ἐξαγάγῃ, καὶ τὸν ἀδελφὸν οὐκ ἐῶν πράττειν τὰ μὴ δίκαια, ὑπὸ τῆς ἀνοσίας γυναικὸς ἐπὶ τἀναντία μετήγετο νουθετούσης τε καὶ λοιδορουμένης καὶ τὴν ἀνανδρίαν κακιζούσης· ὡς δ´ οὐδὲν ἐπέραινον οὔτε αἱ τῆς σώφρονος λιτανεῖαι τὰ κράτιστα τὸν οὐ δίκαιον ἄνδρα πειθούσης, οὔτε αἱ τῆς μιαρᾶς παραινέσεις ἐπὶ τὰς ἀνοσίους πράξεις τὸν οὐ πονηρὸν εἶναι πεφυκότα παρακαλούσης, ἀλλ´ ἑκάτερος ἐπὶ τὴν ἑαυτοῦ φύσιν ἐφέρετο καὶ λυπηρὰν ἡγεῖτο τὴν μὴ τὰ ὅμοια βουλομένην, τῇ μὲν ὀδύρεσθαί τε καὶ φέρειν τὸν ἑαυτῆς δαίμονα περιῆν· τῇ δὲ παντόλμῳ χαλεπαίνειν καὶ ἀπαλλαγῆναι ζητεῖν ἀπὸ τοῦ συνοικοῦντος. ἔπειτα δ´ κακὴ τὴν φύσιν ἀπονοηθεῖσα καὶ νομίσασα τοῖς ἑαυτῆς τρόποις ἁρμόττειν μάλιστα τὸν τῆς ἀδελφῆς ἄνδρα μεταπέμπεταί τ´ αὐτὸν ὡς ὑπὲρ ἀναγκαίου πράγματος διαλεξομένη, [4,28] Il eut deux filles de sa femme Tarquinie, fille de Tarquin l'ancien. Lorsqu'elles furent en âge d'être mariées, il les fit épouser aux neveux de leur mère qui étaient petits-fils du roi Tarquin, la plus âgée à l'aîné, et la plus jeune au cadet. Il était persuadé qu'il ne pouvait mieux faire que de les assortir ainsi selon leur âge, et qu'elles convenaient entièrement à ces deux jeunes princes. II. Ces deux mariages néanmoins n'étaient pas bien assortis. L'un et l'autre de ses gendres avait épousé celle qui convenait le moins à son naturel et à son humeur. L'aîné qu'on appelait Lucius, homme fier, hardi, cruel et entreprenant, avait une femme d'une esprit fort doux, sage, modeste, et pleine de tendresse pour son père. Aruns le cadet qui était d'un naturel fort traitable, bon et humain, en avait une d'une humeur toute contraire. C'était une malheureuse, capable de tout entreprendre, et qui avait dans le cœur une haine mortelle contre son père. L'un et l'autre de ces deux princes suivait ses inclinations naturelles, et leurs femmes s'efforçaient de les entraîner d'un autre côte. L'aîné qui ne cherchait qu'à détrôner son beau-père et qui faisait tous ses efforts pour en venir à bout, était arrête par les prières et par les larmes de son épouse. Aruns qui loin d'avoir de mauvais desseins contre Tullius, attendait avec patience que les destins en disposassent et qui empêchait même que son frère n'attentât à la vie du roi, se voyait continuellement sollicité par une femme dénaturée qui l'exhortait à se comporter en homme de cœur, l'accablait d'injures et ne cessait de lui reprocher sa lâcheté. Cependant ni l'une ni l'autre ne gagnaient rien sur l'esprit de leurs maris. La femme sage s'efforçait en vain de détourner Lucius du crime qu'il méditait. L'autre employait inutilement les plus vives sollicitations pour corrompre un époux naturellement pacifique. Les deux princes suivaient leur penchant et ne pouvaient souffrir l'humeur de leurs femmes qui les contrariaient à tous moments. La première déplorait sa triste destinée et souffrait avec patience l'humeur diabolique de Lucius ; la jeune, capable des crimes les plus noirs, pleine de rage et de dépit contre Aruns, cherchait les moyens de se défaire d'un mari qui ne voulait pas entrer dans ses desseins. III. ENFIN cette femme scélérate, emportée par le désespoir, envoya dire à son beau frère de la venir trouver, et qu'elle voulait lui communiquer une chose de la dernière importance. Elle espérait en effet que les sentiments de celui-ci conviendraient mieux à son humeur entreprenante.


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Dernière mise à jour : 2/07/2009