[4,27] Μετὰ τὴν Ταρκυνίου τελευτὴν αἱ παραδοῦσαι
τὴν ἡγεμονίαν ἐκείνῳ πόλεις οὐκέτι φυλάττειν
ἐβούλοντο τὰς ὁμολογίας Τυλλίῳ τ´ οὐκ ἀξιοῦσαι ταπεινῷ
κατὰ γένος ὄντι ὑπακούειν, καὶ τὴν διαφορὰν
τῶν πατρικίων τὴν πρὸς τὸν ἡγεμόνα γενομένην μεγάλην
σφίσιν ὠφέλειαν παρέξειν νομίζουσαι. ἤρξαντο
δὲ τῆς ἀποστάσεως οἱ καλούμενοι Οὐιεντανοὶ καὶ τοῖς
ἐλθοῦσι παρὰ τοῦ Τυλλίου πρεσβευταῖς ἀπεκρίναντο
μηδεμίαν εἶναί σφισι πρὸς ἐκεῖνον μήθ´ ὑπὲρ ἡγεμονίας
παραχωρήσεως μήτε περὶ φιλίας καὶ συμμαχίας
συνθήκην. ἀρξάντων δὲ τούτων Καιρητανοί τ´ ἠκολούθησαν
καὶ Ταρκυνιῆται, καὶ τελευτῶσα ἐν ὅπλοις
ἦν ἅπασα ἡ Τυρρηνία. οὗτος ὁ πόλεμος εἴκοσι διέμεινεν
ἔτη συνεχῶς πολεμούμενος εἰσβολάς τε πολλὰς
ἀμφοτέρων μεγάλοις στρατεύμασι ποιουμένων εἰς τὴν
ἀλλήλων καὶ παρατάξεις ἄλλας ἐπ´ ἄλλαις συνισταμένων.
ἐν ἁπάσαις δὲ ταῖς μάχαις κατορθῶν ὁ Τύλλιος,
ὅσαι κατὰ πόλεις τε καὶ πρὸς ὅλον τὸ ἔθνος
αὐτῷ συνέστησαν, καὶ τρισὶν ἐπιφανεστάτοις κοσμηθεὶς
θριάμβοις τελευτῶν ἠνάγκασε τοὺς οὐκ ἀξιοῦντας
ἄρχεσθαι τὸν χαλινὸν ἑκόντας λαβεῖν. εἰκοστῷ δ´ οὖν
ἔτει συνελθοῦσαι πάλιν αἱ δώδεκα πόλεις ἐξανηλωμέναι
τῷ πολέμῳ τά τε σώματα καὶ τὰ χρήματα γνώμην ἔσχον
παραδοῦναι Ῥωμαίοις τὴν ἡγεμονίαν ἐφ´ οἷς πρότερον
ἐψηφίσαντο. καὶ παρῆσαν ἀπὸ πάσης πόλεως οἱ προχειρισθέντες
σὺν ἱκετηρίαις ἐπιτρέποντες Τυλλίῳ τὰς πόλεις
καὶ μηδὲν ἀνήκεστον βουλεῦσαι περὶ αὐτῶν ἀξιοῦντες.
Τύλλιος δὲ τῆς μὲν ἀφροσύνης ἕνεκα καὶ τῶν εἰς
τοὺς θεοὺς ἀσεβημάτων, οὓς ἐγγυητὰς ποιησάμενοι
τῶν ὁμολογιῶν παρέβησαν τὰ συγκείμενα, πολλῶν
αὐτοὺς ἔφη τιμωριῶν ἀξίους εἶναι καὶ μεγάλων· τῆς
δὲ Ῥωμαίων ἐπιεικείας καὶ μετριότητος, ἐπειδὴ συγγνόντες
ἀδικεῖν στέμμασι καὶ λιτανείαις παρῃτοῦντο
τὴν ὀργήν, οὐδὲν ἐν τῷ παρόντι ἀτυχήσειν. ταῦτ´
εἰπὼν καταλύεται τὸν πρὸς αὐτοὺς πόλεμον, ταῖς μὲν
ἄλλαις πόλεσιν ἁπλῶς καὶ δίχα ὀργῆς μνησικάκου πολιτεύεσθαί
τ´ ἀποδοὺς ὡς πρότερον καὶ τὰ ἴδια καρποῦσθαι,
μενούσαις ἐν ταῖς γραφείσαις πρὸς αὐτὰς
συνθήκαις ὑπὸ βασιλέως Ταρκυνίου· τρεῖς δ´ ἐξ αὐτῶν
πόλεις, αἳ προεξανέστησάν τε καὶ τὰς ἄλλας ἐπηγάγοντο
κατὰ Ῥωμαίων ἐξενεγκεῖν τὸν πόλεμον, Καιρητανοὺς
καὶ Ταρκυνιήτας καὶ Οὐιεντανούς, ἀφαιρέσει
χώρας τιμωρησάμενος, ἣν κατεκληρούχησε Ῥωμαίων
τοῖς νεωστὶ προσεληλυθόσι πρὸς τὴν πολιτείαν. Ταῦτα
διαπραξάμενος ἐν εἰρήνῃ τε καὶ κατὰ πολέμους καὶ
ναοὺς δύο κατασκευασάμενος Τύχης, ᾗ παρὰ πάντα
τὸν βίον ἔδοξεν ἀγαθῇ κεχρῆσθαι, τὸν μὲν ἐν ἀγορᾷ
τῇ καλουμένῃ Βοαρίᾳ, τὸν δ´ ἕτερον ἐπὶ ταῖς ἠιόσι
τοῦ Τεβέριος, ἣν ἀνδρείαν προσηγόρευσεν, ὡς καὶ
νῦν ὑπὸ Ῥωμαίων καλεῖται· ἡλικίας τε προβεβηκὼς
ἐπὶ πολὺ καὶ τῆς κατὰ φύσιν τελευτῆς οὐ μακρὰν
ἀπέχων, ἐπιβουλευθεὶς ὑπὸ Ταρκυνίου τε τοῦ γαμβροῦ
καὶ τῆς ἑαυτοῦ θυγατρὸς ἀποθνήσκει. διηγήσομαι
δὲ καὶ τῆς ἐπιβουλῆς τὸν τρόπον μικρὰ τῶν ἔμπροσθεν
γενομένων ἀναλαβών.
| [4,27] CHAPITRE HUITIEME.
I. APRES la mort de Tarquin, les villes qui l'avaient reconnu pour leur
souverain, ne voulurent plus garder le traité de paix, ne pouvant se
résoudre à obéir à Tullius à cause de l'obscurité de son extraction. La
mésintelligence qui était entre le roi et les patriciens leur faisait espérer de
grands avantages, et ce fut ce qui les anima à lever l'étendard de la
rébellion. Les Veiens furent les premiers à de révolter. Ils répondirent
indolemment aux ambassadeurs de Tullius qu'ils ne lui avaient point cédé
l'empire et que jamais ils n'avaient fait avec lui aucun traité ni d'amitié ni
d'alliance. Les peuples de Caeré et de Tarquinie suivirent bientôt leur
exemple, et peu de temps après toute la Tyrrhénie se mit sous les armes.
Pendant cette guerre qui dura vingt ans sans discontinuer, il y eut de
fréquentes irruptions de part et d'autre ; on livra combat sur combat, et
avec de nombreuses troupes on fît réciproquement le dégât sur les terres
voisines. Mais Tullius remporta la victoire dans toutes les batailles, tant
sur chaque ville en particulier que sur toute la nation. Il reçut trois fois les
honneurs du triomphe et obligea enfin les Tyrrhéniens à le reconnaitre
pour leur souverain.
II. LES douze villes des Tyrrhéniens, qu'une si longue guerre avait
épuisées et de troupes et d'argent, tinrent la vingtième année les états
généraux de la nation, où elles prirent le parti de rentrer dans l'obéissance
des Romains aux mêmes conditions qu'elles avaient acceptées
auparavant. Chaque ville envoya des ambassadeurs à Tullius pour lui
promettre foi et hommage et pour le prier de donner des marques de sa
clémence aux vaincus. Tullius répondit qu'ils méritaient les plus rigoureux
traitements pour leur félonie et pour avoir méprisé les dieux en violant la
foi du traité dont ils étaient témoins : mais que les Romains avaient assez
de clémence et de bonté pour leur pardonner leur révolte, puisque
reconnaissant leur faute ils étaient venus en témoigner leur repentir avec
toutes les marques de suppliants. Il oublia donc tout le passé, mit bas les
armes, leur accorda la paix sans exiger d'eux aucun dédommagement, et
même il permit à la plupart de ces villes de jouir de leurs terres et de vivre
selon leurs lois comme auparavant, à condition qu'ils observeraient
inviolablement le traité fait autrefois avec Tarquin. Il n'en usa pas de
même avec trois de leurs villes, Caère, Tarquinie et Veies, qui avaient
commencé la révolte contre les Romains et entraîné les autres par leur
exemple. Pour les punir de leur rébellion, il leur ôta une partie de leurs
terres qu'il distribua aussitôt à ceux qu'on avait nouvellement reçus au
nombre des citoyens Romains. Voilà les actions les plus mémorables par
lesquelles Tullius se signala dans la paix et dans la guerre.
III. POUR marques de reconnaissance envers les dieux, il fit bâtir
deux temples, l'un dans le marché aux bœufs ; l'autre sur les bords du
Tibre, et les consacra à la Fortune qui l'avait comblé de ses faveurs
pendant toute sa vie. il la nomma la Fortune virile, comme les Romains
l'appellent encore aujourd'hui.
CHAPITRE NEUVIEME.
I. TULLIUS était déjà fort âgé et sur le point de finir sa course suivant
l'ordre de la nature, lorsqu'il perdit la vie par les embûches de sa fille et de
Tarquin son gendre. Nous allons rapporter les circonstances de sa mort
tragique ; mais il faut reprendre l'affaire d'un peu plus haut.
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