[4,25] Ὁ δὲ Τύλλιος οὐκ ἐν τούτοις μόνον τοῖς
πολιτεύμασι δημοτικὸς ὢν ἐδήλωσεν, ἐν οἷς ἐδόκει
τήν τε τῆς βουλῆς ἐξουσίαν καὶ τὴν τῶν πατρικίων
δυναστείαν ἐλαττοῦν, ἀλλὰ καὶ ἐν οἷς τὴν βασιλικὴν
ἀρχὴν ἐμείωσεν αὐτὸς ἑαυτοῦ τὴν ἡμίσειαν τῆς ἐξουσίας
ἀφελόμενος. τῶν γὰρ πρὸ αὐτοῦ βασιλέων ἁπάσας
ἀξιούντων ἐφ´ ἑαυτοὺς ἄγειν τὰς δίκας καὶ πάντα
τὰ ἐγκλήματα τά τ´ ἴδια καὶ τὰ κοινὰ πρὸς τὸν ἑαυτῶν
τρόπον δικαζόντων ἐκεῖνος διελὼν ἀπὸ τῶν ἰδιωτικῶν
τὰ δημόσια, τῶν μὲν εἰς τὸ κοινὸν φερόντων
ἀδικημάτων αὐτὸς ἐποιεῖτο τὰς διαγνώσεις, τῶν δ´
ἰδιωτικῶν ἰδιώτας ἔταξεν εἶναι δικαστάς, ὅρους καὶ
κανόνας αὐτοῖς τάξας, οὓς αὐτὸς ἔγραψε νόμους. ἐπεὶ
δ´ αὐτῷ τὰ ἐν τῇ πόλει πράγματα τὸν κράτιστον
εἰλήφει κόσμον, εἰς ἐπιθυμίαν ἦλθεν ἐπιφανές τι διαπραξάμενος
αἰώνιον ἑαυτοῦ μνήμην τοῖς ἐπιγινομένοις
καταλιπεῖν. ἐφιστὰς δὲ τὴν διάνοιαν ἐπὶ τὰ τῶν ἀρχαίων
βασιλέων τε καὶ πολιτικῶν ἀνδρῶν μνημεῖα, ἐξ ὧν εἰς
ὀνόματα καὶ δόξας προῆλθον, οὔτε τοῦ Βαβυλωνίου
τείχους ἐμακάρισε τὴν Ἀσσυρίαν ἐκείνην γυναῖκα οὔτε
τῶν ἐν Μέμφει πυραμίδων τοὺς Αἰγύπτου βασιλεῖς
οὔτ´ εἴ τις ἄλλη πλούτου καὶ πολυχειρίας ἐπίδειξις ἦν
ἀνδρὸς ἡγεμόνος, ἀλλὰ ταῦτα πάντα μικρὰ καὶ ὀλιγοχρόνια
καὶ οὐκ ἄξια σπουδῆς ἡγησάμενος ὄψεώς τ´
ἀπάτας, οὐκ ἀληθεῖς βίου καὶ πραγμάτων ὠφελείας,
ἐξ ὧν μακαρισμοὶ τοῖς κατασκευασαμένοις ἠκολούθουν
μόνον, ἐπαίνου δὲ καὶ ζήλου ἄξια τὰ τῆς γνώμης ἔργα
ὑπολαβών, ἧς πλεῖστοί τ´ ἀπολαύουσι καὶ ἐπὶ μήκιστον
χρόνον καρποῦνται τὰς ὠφελείας, πάντων μάλιστα τῶν
τοιούτων ἔργων τὴν Ἀμφικτύονος τοῦ Ἕλληνος ἐπίνοιαν
ἠγάσθη, ὃς ἀσθενὲς ὁρῶν καὶ ῥᾴδιον ὑπὸ τῶν
περιοικούντων βαρβάρων ἐξαναλωθῆναι τὸ Ἑλληνικὸν
γένος, εἰς τὴν ἐπ´ ἐκείνου κληθεῖσαν Ἀμφικτυονικὴν
σύνοδον καὶ πανήγυριν αὐτὸ συνήγαγε, νόμους καταστησάμενος
ἔξω τῶν ἰδίων, ὧν ἑκάστη πόλις εἶχε, τοὺς
κοινοὺς ἅπασιν, οὓς καλοῦσιν Ἀμφικτυονικούς, ἐξ ὧν
φίλοι μὲν ὄντες ἀλλήλοις διετέλουν καὶ τὸ συγγενὲς
φυλάττοντες μᾶλλον ἔργοις ἢ λόγοις, λυπηροὶ δὲ τοῖς
βαρβάροις καὶ φοβεροί. παρ´ οὗ τὸ παράδειγμα λαβόντες
Ἴωνές θ´ οἱ μεταθέμενοι τὴν οἴκησιν ἐκ τῆς
Εὐρώπης εἰς τὰ παραθαλάττια τῆς Καρίας καὶ Δωριεῖς
οἱ περὶ τοὺς αὐτοὺς τόπους τὰς πόλεις ἱδρυσάμενοι
ἱερὰ κατεσκεύασαν ἀπὸ κοινῶν ἀναλωμάτων· Ἴωνες
μὲν ἐν Ἐφέσῳ τὸ τῆς Ἀρτέμιδος, Δωριεῖς δ´ ἐπὶ
Τριοπίῳ τὸ τοῦ Ἀπόλλωνος· ἔνθα συνιόντες γυναιξὶν
ὁμοῦ καὶ τέκνοις κατὰ τοὺς ἀποδειχθέντας χρόνους
συνέθυόν τε καὶ συνεπανηγύριζον καὶ ἀγῶνας ἐπετέλουν
ἱππικοὺς καὶ γυμνικοὺς καὶ τῶν περὶ μουσικὴν
ἀκουσμάτων καὶ τοὺς θεοὺς ἀναθήμασι κοινοῖς ἐδωροῦντο.
θεωρήσαντες δὲ καὶ πανηγυρίσαντες καὶ τὰς
ἄλλας φιλοφροσύνας παρ´ ἀλλήλων ἀναλαβόντες, εἴ τι
πρόσκρουσμα πόλει πρὸς πόλιν ἐγεγόνει, δικασταὶ
καθεζόμενοι διῄτων καὶ περὶ τοῦ πρὸς τοὺς βαρβάρους
πολέμου καὶ περὶ τῆς πρὸς ἀλλήλους ὁμοφροσύνης
κοινὰς ἐποιοῦντο βουλάς. ταῦτα δὴ καὶ τὰ ὅμοια τούτοις
παραδείγματα λαβὼν προθυμίαν ἔσχε καὶ αὐτὸς
ἁπάσας τὰς μετεχούσας πόλεις τοῦ Λατίνων γένους
συστῆσαι καὶ συναγαγεῖν, ἵνα μὴ στασιάζουσαι καὶ
πολεμοῦσαι πρὸς ἀλλήλας ὑπὸ τῶν προσοικούντων βαρβάρων
τὴν ἐλευθερίαν ἀφαιρεθῶσι.
| [4,25] VII. AU reste, ce ne fut pas seulement par ces règlements qui
tendaient à rabaisser la puissance du sénat et des patriciens, que Tullius
fit voir l'amour et l'affection qu'il avait pour le peuple : il en donna encore
d'autres marques plus sensibles en diminuant de beaucoup les pouvoirs
du roi, et en retranchant la moitié de son autorité propre. Ses
prédécesseurs évoquaient toutes les causes à leur tribunal, et jugeaient
de plein droit toutes les contestations qui regardaient l'état ou les
particuliers: pour lui il sépara ces deux choses, et ne se réservant que la
connaissance des affaires criminelles où la république était intéressée, il
abandonna à d'autres juges les causes des particuliers, avec ordre
néanmoins de régler leurs jugements sur les lois qu'il leur avait prescrites.
CHAPITRE SEPTIEME
I. LORSQUE Tullius eut établi tous les règlements nécessaires pour
entretenir le bon ordre dans la république, il résolut d'éterniser la mémoire
par quelque entreprise d'un plus grand éclat. Dans cette vue il s'appliqua
à considérer les plus beaux monuments par lesquels les anciens rois et
les hommes illustres dans le gouvernement des républiques avaient
immortalisé leur nom et s'étaient acquis une gloire éternelle. Mais il ne
trouvait pas que la fameuse Assyrienne fût arrivée au comble de la gloire
pour avoir bâti les superbes murs de Babylone, ni que les pyramides de
Memphis élevées par les rois d'Egypte, et les autres monuments où les
princes les plus célèbres de l'antiquité avaient étalé toute leur
magnificence, soient des ouvrages dignes d'eux. Il regardait tous ces
monuments, comme de petites choses, de peu de durée et indignes de
l'admiration de la postérité, qui n'avaient pour but que les faux plaisirs des
yeux sans contribuer à l'utilité publique, et qui ne tendaient qu'à faire
parler du bonheur et de la magnificence de ceux qui laissaient après leur
mort de semblables édifices. C'est qu'il était persuadé qu'il n'y a que les
seuls ouvrages de l'esprit dont l'utilité s'étend à plusieurs et dure très
longtemps, qui méritent les louanges et l'émulation des siècles futurs.
II. Il admirait sur tout la sage politique d'Amphictyon fils d'Hellen qui
voyant que la nation des Grecs était faible et que les barbares voisins
pourraient facilement épuiser toutes ses forces, établit un conseil qu'on
appelle pour cette raison l'assemblée Amphictyonique dans lequel outre
les lois particulières, que chaque ville avait déjà il en fit de communes
pour tous les Grecs, qu'on appelle les lois d'Amphictyon ; en sorte que
cette nation toujours étroitement unie par les liens de la parenté,
travaillant de concert à se maintenir contre l'ennemi commun et à se
rendre formidable aux peuples qui l'environnaient A son exemple les
Ioniens qui étaient sortis de l'Europe pour habiter les cotes maritimes de
la Carie, et les Doriens établis dans le même canton, avaient bâti des
temples à frais communs, ceux-ci le temple d'Apollon à Triopie et ceux-là
le temple de Diane à Ephèse. Tous s'y assemblaient dans un certain jour
avec leurs serments et leurs enfants pour offrir des sacrifices, vaquer à
leurs négoce, et faire en commun des offrandes aux dieux. En même
temps ils célébraient des jeux avec beaucoup d'appareil ; les courses des
chevaux, les combats des lutteurs et les concerts de la musique n'étaient
pas oubliés. Les spectacles finis et la foule étant passée, après s*être
rendu mutuellement tous les témoignages de la plus étroite union, si une
ville avait quelques plaintes à faire contre tes autres, les juges tenaient
leur séance et terminaient le différend. Ensuite on délibérait en commun
sur les moyens de faire la guerre aux barbares et de maintenir la
concorde entre toutes les villes de la nation.
III. Ce fut sur ces beaux modèles et autres semblables que Tullius
forma la résolution de réunir toutes les villes des Latins en un même corps
de république, tant pour prévenir les guerres civiles, que pour empêcher
que les barbares voisins profitant des dissensions ne les dépouillassent
de leur liberté.
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