HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre IV (avec trad. française)

Chapitre 21

  Chapitre 21

[4,21] Τοῦτο τὸ πολίτευμα καταστησάμενος καὶ πλεονέκτημα τοῖς πλουσίοις τηλικοῦτο δοὺς ἔλαθε τὸν δῆμον, ὥσπερ ἔφην, καταστρατηγήσας καὶ τοὺς πένητας ἀπελάσας τῶν κοινῶν. ὑπελάμβανον μὲν γὰρ ἅπαντες ἴσον ἔχειν τῆς πολιτείας μέρος κατ´ ἄνδρα διερωτώμενοι τὰς γνώμας ἐν τοῖς ἰδίοις ἕκαστοι λόχοις, ἐξηπατῶντο δὲ τῷ μίαν εἶναι ψῆφον ὅλου τοῦ λόχου τοῦ τ´ ὀλίγους ἔχοντος ἐν αὑτῷ πολίτας καὶ τοῦ πάνυ πολλούς· καὶ τῷ πρώτους ἐπιφέρειν ψῆφον τοὺς τὸ μέγιστον ἔχοντας τίμημα λόχους, πλείους μὲν ὄντας τῶν ὑπολειπομένων, ἐλάττονα δ´ ἀριθμὸν ἀνθρώπων ἔχοντας· μάλιστα δὲ τῷ τοὺς ἀπόρους μίαν ψῆφον ἔχειν πολλοὺς ὄντας καὶ τελευταίους καλεῖσθαι. γενομένου δὲ τούτου τοῖς μὲν πλουσίοις τοῖς πολλὰ δαπανωμένοις καὶ μηδεμίαν ἀνάπαυσιν τῶν πολεμικῶν κινδύνων λαμβάνουσιν ἧττον ἐσῄει βαρύνεσθαι κυρίοις τε γεγονόσι τῶν μεγίστων καὶ πᾶν τὸ κράτος ἀφῃρημένοις τῶν μὴ ταὐτὰ ποιούντων· τοῖς δὲ πένησι τοῖς πολλοστὴν ἔχουσι τῶν πολιτικῶν μοῖραν εὐλογίστως καὶ πρᾴως φέρειν τὴν ἐν τούτοις ἐλάττωσιν, ἀφειμένοις τῶν εἰσφορῶν καὶ τῶν στρατειῶν· τῇ δὲ πόλει τοὺς αὐτοὺς ἔχειν τοὺς βουλευσομένους θ´ ὑπὲρ αὐτῆς δεῖ, καὶ τοὺς τῶν κινδύνων πλεῖστον τῶν ἄλλων μεταλαχόντας καὶ πράξοντας ὅσα δεῖ. οὗτος κόσμος τοῦ πολιτεύματος ἐπὶ πολλὰς διέμεινε γενεὰς φυλαττόμενος ὑπὸ Ῥωμαίων· ἐν δὲ τοῖς καθ´ ἡμᾶς κεκίνηται χρόνοις καὶ μεταβέβληκεν εἰς τὸ δημοτικώτερον, ἀνάγκαις τισὶ βιασθεὶς ἰσχυραῖς, οὐ τῶν λόχων καταλυθέντων, ἀλλὰ τῆς κλήσεως αὐτῶν οὐκέτι τὴν ἀρχαίαν ἀκρίβειαν φυλαττούσης, ὡς ἔγνων ταῖς ἀρχαιρεσίαις αὐτῶν πολλάκις παρών. ἀλλ´ ὑπὲρ μὲν τούτων οὐχ παρὼν καιρὸς ἁρμόττων τοῖς λόγοις. [4,21] Par l'établissement de cette règle qui donnait de grands avantages aux riches, Tullius, comme j'ai déjà dit, trompa adroitement les pauvres et sans même qu'ils s'en aperçussent, il leur ôta toute la part qu'ils avaient eu jusqu'alors dans le gouvernement de la république. Cependant comme on continuait à demander les suffrages par centuries, et qu'on recueillait les voix de chaque citoyen en particulier, ils s'imaginaient tous participer également à l'administration des affaires. Mais en cela ils se trompaient fort, parce qu'une centurie entière, (soit qu'elle comprît un grand nombre de citoyens, soit qu'elle fût peu nombreuse) ne faisait qu'un suffrage, et que d'ailleurs les compagnies de la première classe (qui étaient en plus grand nombre que les autres, quoique chacune en particulier comprit moins de citoyens) donnaient leurs voix les premières : mais surtout parce que les pauvres, quoique supérieurs en nombre, n'avaient qu'une voix, et n'étaient appelé aux suffrages que les derniers. VIII. CELA étant ainsi, les riches obligés de faire de grosses dépenses et de s'exposer sans cesse aux périls de la guerre, s'en consolaient d'autant plus aisément, qu'ils devenaient par-là les arbitres des affaires les plus importantes, et qu'il ne restait aucune autorité à ceux qui étaient exempts des dangers et des frais du service. D'un autre côté les pauvres qui n'avaient que très peu de part au gouvernement, s'en souciaient d'autant moins que leur état les exemptait des expéditions militaires et de toutes les taxes. Au reste, c'était un grand avantage pour la république que les mêmes citoyens qui délibéraient sur les affaires les plus importantes, s'exposassent aux périls plus que tous les autres, par la nécessité où ils se mettaient eux-mêmes d'exécuter avec zèle ce qui avait été résolu dans les assemblées. Ce bon ordre du gouvernement s'est maintenu chez les Romains pendant plusieurs siècles. Mais de nos jours il a été entièrement renversé par une force majeure, et la nécessité pressante l'a changé en un gouvernement plus populaire. Ce n'est pas qu'on ait aboli les centuries, mais elles ne gardent plus l'ancienne exactitude ni la même équité dans leurs jugements, comme je l'ai remarqué souvent lorsque j'ai assisté a leurs assemblées pour l'élection des magistrats. Au reste ce n'est pas ici le lieu de parler de toutes ces choses.


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Dernière mise à jour : 2/07/2009