[4,16] Τιμησαμένων δὲ πάντων ἀναλαβὼν τὰ γραμματεῖα
καὶ διαγνοὺς τό τε πλῆθος αὐτῶν καὶ τὰ μεγέθη
τῶν βίων σοφώτατον ἁπάντων πολιτευμάτων
εἰσηγήσατο καὶ μεγίστων Ῥωμαίοις ἀγαθῶν αἴτιον, ὡς
τὰ ἔργα ἐδήλωσε. τὸ δὲ πολίτευμα τοιόνδε ἦν· μίαν
ἀφεῖλεν ἐξ ἁπάντων μοῖραν, ἧς τὸ μέγιστον ἦν τίμημα
τῆς οὐσίας οὐκ ἔλαττον ἑκατὸν μνῶν. τούτους δὲ
συντάξας εἰς ὀγδοήκοντα λόχους ὅπλα φέρειν ἐπέταξεν
ἀσπίδας Ἀργολικὰς καὶ δόρατα καὶ κράνη χάλκεα καὶ
θώρακας καὶ κνημῖδας καὶ ξίφη. διελὼν δ´ αὐτοὺς
διχῇ, τετταράκοντα μὲν ἐποίησε νεωτέρων λόχους, οἷς
τὰς ὑπαιθρίους ἀπέδωκε στρατείας, τετταράκοντα δὲ
πρεσβυτέρων, οὓς ἔδει τῆς νεότητος εἰς πόλεμον ἐξιούσης
ὑπομένοντας ἐν τῇ πόλει τὰ ἐντὸς τείχους φυλάττειν.
αὕτη πρώτη σύνταξις ἦν· χώραν δὲ κατεῖχεν ἐν
τοῖς πολέμοις τὴν προαγωνιζομένην τῆς φάλαγγος ὅλης.
ἔπειτ´ ἐκ τῶν ὑπολειπομένων ἑτέραν ἀφῄρει μοῖραν,
οἷς ἦν ἐντὸς μὲν μυρίων δραχμῶν, οὐ μεῖον δὲ πέντε
καὶ ἑβδομήκοντα μνῶν τὸ τίμημα. συντάξας δὲ τούτους
εἰς εἴκοσι λόχους τὰ μὲν ἄλλα φορεῖν ὅπλα προσέταξεν,
ὅσα τοὺς προτέρους, τοὺς δὲ θώρακας αὐτῶν
ἀφεῖλε, καὶ ἀντὶ τῶν ἀσπίδων ἀνέδωκε θυρεούς. διελὼν
δὲ καὶ τούτων τοὺς ὑπὲρ τετταράκοντα καὶ πέντε ἔτη
γεγονότας ἀπὸ τῶν ἐχόντων τὴν στρατεύσιμον ἡλικίαν,
δέκα μὲν ἐποίησε λόχους νεωτέρων, οὓς ἔδει προπολεμεῖν
τῆς πόλεως, δέκα δὲ πρεσβυτέρων, οἷς ἀπέδωκε
τειχοφυλακεῖν. αὕτη δευτέρα σύνταξις ἦν, ἐκοσμεῖτο δ´
ἐν τοῖς ἀγῶσι μετὰ τοὺς προμάχους. τὴν δὲ τρίτην
ἐποίει σύνταξιν ἐκ τῶν ὑπολειπομένων, ὅσοι τίμησιν
εἶχον ἐλάττονα μὲν τῶν ἑπτακισχιλίων καὶ πεντακοσίων
δραχμῶν, οὐ μείονα δὲ μνῶν πεντήκοντα. τούτων
δ´ ἐμείωσε τὸν ὁπλισμὸν οὐ μόνον τοῖς θώραξιν,
ὥσπερ τῶν δευτέρων, ἀλλὰ καὶ ταῖς περικνημῖσι. συνέταξε
δὲ καὶ τούτους εἰς εἴκοσι λόχους καὶ διεῖλε τὸν
αὐτὸν τρόπον τοῖς προτέροις καθ´ ἡλικίας, δέκα λόχους
ἀποδοὺς τοῖς νεωτέροις καὶ δέκα τοῖς πρεσβυτέροις.
χώρα δὲ καὶ στάσις ἦν τούτων τῶν λόχων ἐν ταῖς
μάχαις ἡ μετὰ τοὺς ἐφεστῶτας τοῖς προμάχοις.
| [4,16] Quand il eut fait le dénombrement,
sur la connaissance qu'il avait du nombre de ses sujets et de leurs revenus
par les déclarations qu'ils lui avaient données, il établit le
plus beau de tous les règlements, et par ce moyen il procura de très
grands avantages à la république, comme l'expérience l'a fait voir. C'est
de quoi nous allons parler maintenant.
CHAPITRE CINQUIEME.
I. TULLIUS partagea tout le peuple Romain en différentes classes.
La première était composée de ceux dont l'estimation des biens montait le
plus haut et allait au moins jusqu'à cent mines. Il les partagea en quatre-vingt centuries, et leur donna pour armes des boucliers à l'Argienne, des
piques, des casques d'airain, des cuirasses, des bottines ou cuissards et
des épées. De ces quatre-vingt-centuries il en fit deux corps dont chacun
était de quarante centuries. L'un était composé de la jeunesse qu'il
destina aux expéditions militaires pour les guerres du dehors. L'autre était
des plus âgés qui devaient rester à Rome pour garder la ville. Telle fut la
première classe dont la jeunesse avait le premier rang dans la guerre et
combattait à la tête de toute l'armée. Ensuite parmi le reste des citoyens il
choisit une seconde classe de ceux dont les biens ne passaient point dix
mille drachmes et montaient au moins jusqu'a soixante quinze mines. Il la
divisa en vingt centuries auxquelles il ordonna de porter les mêmes armes
que la première classe, excepté les cuirasses qu'il leur ôta, et qu'au lieu
de boucliers presque ronds il leur en donna d'autres plus longs que
larges. Il sépara aussi ceux qui avaient plus de quarante cinq ans, d'avec
les jeunes gens qui étaient en âge d'aller à la guerre. Il en fit deux corps
de chacun dix compagnies ou centuries. Les dix compagnies de jeunes
soldats devaient servir dans les expéditions militaires. Celles qui étaient
composées de soldats au-dessus de quarante-cinq ans restaient à Rome
pour y servir de garnison. Telle fut la deuxième classe : elle avait le
second rang dans les combats. La troisième classe fut composée de ceux
donc les biens ne montaient point à sept mille cinq cents drachmes, mais
qui avaient au moins cinquante mines. Tullius lui ôta non seulement les
cuirasses comme à la seconde classa, mais encore les bottines ou
cuissards. Il en fit aussi vingt centuries, dix des plus jeunes et dix des plus
âgés, en sorte qu'il les partagea de la même manière que celles de la
seconde classe. Elles occupaient le troisième rang dans les batailles,
étant immédiatement après ceux qui suivaient l'avant-garde.
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