[4,13] Εὐθὺς ἅμα τῷ παραλαβεῖν τὴν ἀρχὴν διένειμε
τὴν δημοσίαν χώραν τοῖς θητεύουσι Ῥωμαίων·
ἔπειτα τοὺς νόμους τούς τε συναλλακτικοὺς καὶ τοὺς
περὶ τῶν ἀδικημάτων ἐπεκύρωσε ταῖς φράτραις· ἦσαν
δὲ πεντήκοντά που μάλιστα τὸν ἀριθμόν, ὧν οὐδὲν
δέομαι μεμνῆσθαι κατὰ τὸ παρόν. τῇ τε πόλει προσέθηκε
δύο λόφους, τόν τε Οὐιμινάλιον καλούμενον
καὶ τὸ Ἰσκυλῖνον, ὧν ἑκάτερος ἀξιολόγου πόλεως ἔχει
μέγεθος, καὶ διένειμεν αὐτοὺς τοῖς ἀνεστίοις Ῥωμαίων
οἰκίας κατασκευάσασθαι· ἔνθα καὶ αὐτὸς ἐποιήσατο
τὴν οἴκησιν ἐν τῷ κρατίστῳ τῆς Ἰσκυλίας τόπῳ. οὗτος
ὁ βασιλεὺς τελευταῖος ηὔξησε τὸν περίβολον τῆς πόλεως
τοὺς δύο τοῖς πέντε προσθεὶς λόφοις, ὀρνιθευσάμενός
τε ὡς νόμος ἦν καὶ τἆλλα τὰ πρὸς θεοὺς ὅσια
διαπραξάμενος. προσωτέρω δ´ οὐκέτι προῆλθεν ἡ κατασκευὴ
τῆς πόλεως οὐκ ἐῶντος, ὥς φασι, τοῦ δαιμονίου,
ἀλλ´ ἔστιν ἅπαντα τὰ περὶ τὴν πόλιν οἰκούμενα
χωρία, πολλὰ ὄντα καὶ μεγάλα, γυμνὰ καὶ ἀτείχιστα
καὶ ῥᾷστα πολεμίοις ἐλθοῦσιν ὑποχείρια γενέσθαι· καὶ
εἰ μὲν εἰς ταῦτά τις ὁρῶν τὸ μέγεθος ἐξετάζειν βουλήσεται
τῆς Ῥώμης, πλανᾶσθαί τ´ ἀναγκασθήσεται καὶ
οὐχ ἕξει βέβαιον σημεῖον οὐδέν, ᾧ διαγνώσεται, μέχρι
ποῦ προβαίνουσα ἔτι πόλις ἐστὶ καὶ πόθεν ἄρχεται
μηκέτ´ εἶναι πόλις, οὕτω συνύφανται τὸ ἄστυ τῇ
χώρᾳ καὶ εἰς ἄπειρον ἐκμηκυνομένης πόλεως ὑπόληψιν
τοῖς θεωμένοις παρέχεται. εἰ δὲ τῷ τείχει {τῷ} δυσευρέτῳ
μὲν ὄντι διὰ τὰς περιλαμβανούσας αὐτὸ πολλαχόθεν
οἰκήσεις, ἴχνη δέ τινα φυλάττοντι κατὰ πολλοὺς
τόπους τῆς ἀρχαίας κατασκευῆς, βουληθείη μετρεῖν
αὐτὴν κατὰ τὸν κύκλον τὸν περιέχοντα Ἀθηναίων τὸ
ἄστυ, οὐ πολλῷ τινι μείζων ὁ τῆς Ῥώμης ἂν αὐτῷ
φανείη κύκλος. ἀλλ´ ὑπὲρ μὲν τοῦ μεγέθους τε καὶ
κάλλους τῆς πόλεως, ὡς κατὰ τὴν ἐμὴν εἶχεν ἡλικίαν,
ἕτερος ἔσται τῇ διηγήσει καιρὸς ἐπιτηδειότερος.
| [4,13] Dès qu'il fut monté sur le trône, il distribua
les terres publiques aux citoyens Romains qui n'ayant aucun héritage en
fond, étaient obligés de gagner leur vie à servir les autres. Ensuite il
établit des lois au sujet des contrats et des injustices, et les fit confirmer
dans une assemblée des curies. Elles étaient au nombre de cinquante ;
mais il n'est pas besoin d'en faire présentement le détail.
II. IL renferma dans l'enceinte de Rome le mont Viminal et le mont
Esquilin qui pourraient faire chacun une ville d'une juste grandeur. Il y
distribua des places pour bâtir des maisons à ceux des Romains qui n'en
avaient point, et établit lui-même sa demeure dans l'endroit le plus
commode du mont Esquilin. Il est le dernier des rois qui ait augmenté
l'enceinte de la ville, en ajoutant ces deux collines aux cinq autres qu'elle
renfermait avant son règne, ce qu'il n'exécuta qu'après avoir consulté les
auspices, comme c'était la coutume, et avait fait les autres cérémonies de
religion ordonnées par les lois.
III. DEPUIS ce temps-là Rome n'a plus été agrandie ; parce, dit-on,
que les oracles des dieux ne le permettaient. pas. C'est pour cela que ses
faubourgs, quoiqu'en grand nombre et d'une vaste étendue, sont
entièrement à découvert, sans murailles, sans remparts, sans
fortifications, en sorte qu'il est très facile aux ennemis de s'en rendre
maîtres. Si quelqu'un voulait donc juger de la grandeur de Rome en jetant
l'œil sur les faubourgs, il ne manquerait pas de s'y tromper, n'ayant
aucune marque certaine pour distinguer jusqu'à quel endroit s'étend la
ville et où en est le bout, parce que les maisons des faubourgs sont si
contiguës à la ville qu'il semble que ce soit une continuité de bâtiments
qui s'étend à perte de vue. Que si vous vouliez mesurer la grandeur de
Rome par l'étendue de ses murailles, qui sont difficiles à trouver à cause
d'une infinité de maisons qui les environnent de toutes parts, quoiqu'on y
aperçoive en plusieurs endroits des vestiges de leur ancienne structure ;
si après cela vous en compariez le pourpris à l'enceinte d'Athènes, son
circuit ne paraîtrait guère plus grand que celui de cette ville des Grecs.
Mais il se présentera une occasion plus commode où nous parlerons de la
grandeur et de la beauté de Rome telle qu'elle était de mon temps.
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