[4,12] Ταῦτα λέγοντος αὐτοῦ καὶ παραχωρεῖν οἵου
τε ὄντος ἀπὸ τοῦ βήματος κραυγή τε παρὰ πάντων
ἐξαίσιος ἐγίνετο καὶ δεήσεις μεμιγμέναι δάκρυσιν, ἵνα
μένῃ τε καὶ διακατέχῃ τὰ πράγματα μηδένα δεδοικώς.
ἔπειτ´ ἐγκέλευστοί τινες διειληφότες τὴν ἀγορὰν βασιλέα
ποιεῖν αὐτὸν ἐβόων καὶ συγκαλεῖν τὰς φράτρας
ἠξίουν καὶ ψῆφον ᾔτουν. ἀρξαμένων δὲ τούτων εὐθὺς
ὁ δῆμος ἅπας ἐπὶ τῆς αὐτῆς προαιρέσεως ἐγεγόνει.
τοῦτο καταμαθὼν ὁ Τύλλιος οὐκέτι παρῆκε τὸν καιρόν,
ἀλλὰ πολλὰς αὐτοῖς εἰδέναι φήσας χάριτας, ὅτι μέμνηνται
τῶν εὐεργεσιῶν, καὶ ἔτι πλείονα ὑποσχόμενος
ἀγαθὰ ποιήσειν, ἐὰν αὐτὸν ἀποδείξωσι βασιλέα, προεῖπεν
ἡμέραν ἀρχαιρεσιῶν, εἰς ἣν ἐκέλευσε καὶ τοὺς
ἐκ τῶν ἀγρῶν ἅπαντας παρεῖναι. συνελθόντος δὲ τοῦ
δήμου καλῶν τὰς φράτρας κατὰ μίαν ἀνεδίδου τὰς
ψήφους. ἁπάσαις δὲ ταῖς φράτραις κριθεὶς τῆς βασιλείας
ἄξιος παραλαμβάνει τότε τὴν ἀρχὴν παρὰ τοῦ
δημοτικοῦ πλήθους πολλὰ χαίρειν τῇ βουλῇ φράσας,
ἣν οὐκ ἠξίωσεν ἐπικυρῶσαι τὰ τοῦ δήμου κρίματα,
ὥσπερ αὐτῇ ποιεῖν ἔθος ἦν. τοῦτον δὲ τὸν τρόπον
ἐπὶ τὴν βασιλείαν παρελθὼν πολλῶν μὲν καὶ ἄλλων
πολιτευμάτων εἰσηγητὴς ἐγένετο, μέγαν δὲ καὶ λόγου
ἄξιον ἐπολέμησε πρὸς Τυρρηνοὺς πόλεμον. ποιήσομαι
δὲ περὶ τῶν πολιτευμάτων αὐτοῦ πρῶτον τοὺς λόγους.
| [4,12] XIII. CE discours fini, Tullius commençait déjà à descendre de son
tribunal; mais il s'éleva de grands cris par toute l'assemblée qui le conjura
les larmes aux yeux de demeurer et de continuer à prendre soin des
affaires de la république sans craindre les efforts de ses ennemis. Ensuite
quelques citoyens gagnés par Tullius, qui s'étaient dispersés ça et là dans
les rangs, se mirent à crier à haute voix qu'il fallait assembler les tribus,
recueillir leurs suffrages et le proclamer roi. On n'eut pas plutôt entamé
cet avis que toute la multitude se rangea au même sentiment. Tullius ne
laissa pas échapper une occasion si favorable. Il dit qu'il leur était très
obligé du souvenir qu'ils conservaient de ses bons offices, et promit de
leur faire encore plus de bien à l'avenir s'ils le proclamaient roi. En même
temps il assigna le jour de l'assemblée prochaine pour procéder à
l'élection, et ordonna que les gens de la campagne eussent à s'y rendre
avec les autres citoyens. Le peuple s'assembla donc au jour marqué, et
donna ses suffrages par curies. Toutes les voix se réunirent en faveur de
Tullius, il fut jugé digne de la royauté, et il ne balança point à l'accepter
{de la main des plébéiens}, sans se mettre en peine des suffrages du
sénat qui refusait de confirmer l'élection des peuples suivant la coutume.
CHAPITRE QUATRIEME.
I. TULLIUS qui avait été proclamé roi de la manière que nous avons
dit, s'acquit beaucoup de gloire par plusieurs beaux règlements qu'il fit
dans l'état et par une guerre considérable qu'il soutint contre les
Tyrrhéniens. Nous allons parler d'abord de ce qui regarde le
gouvernement politique.
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